Arcachon : un marché dynamique et prometteur
Yann Cohignac - 18 juillet 2014
Destination touristique déjà très prisée, Arcachon ne sera en 2017 plus qu’à 2h30 de Paris grâce à la construction d’une nouvelle LGV. L’engouement pour « la ville aux quatre saisons » n’est pas prêt de se démentir…
Incontournable station balnéaire de la façade atlantique depuis le XIXe siècle, Arcachon (10.000 habitants) recèle un marché immobilier particulièrement actif : « Il s’agit de l’unique secteur du département qui ne connait aucune baisse de prix », révèle Nathalie Foulon, gérante de l’Agence Carnot Immobilier, un cabinet fondé au cœur de la ville en 1967 (repris en 2004) accompagné de deux autres établissements dans le quartier des Abatilles et la commune limitrophe de La Teste-de-Buch. Réalisant l’essentiel de ses transactions dans le secondaire, la professionnelle note ainsi « des tarifs élevés qui augmenteront encore avec l’arrivée de la LGV. Investir ici offre donc de belles perspectives ». Dans le centre-ville (quartier de la Ville d’Eté), le mètre carré des appartements neufs est commercialisé entre 6000 et 7000 €/m2, tandis qu’il se négocie entre 4000 et 10.000 € dans l’ancien, « selon notamment la proximité avec les plages ». Pour exemple, un T2 en bon état avec parking et cellier se vend entre 220.000 et 240.000 €. « Sur le segment individuel, la majorité des demandes concerne des maisons de vacances de trois chambres avec un petit jardin de 400 à 500 m2 dont les prix varient entre 600.000 et 700.000 €. » Deux types d’acquéreurs s’adressent à Nathalie Foulon : « Ceux qui sont âgés d’environ 45 ans recherchent uniquement une résidence secondaire, alors qu’au-delà de 55 ans, l’acquisition est vouée à devenir principale au moment de la retraite ».
Julie Lemoine est directrice et gérante de Moulleau Immobilier, agence Fnaim de quartier installée depuis 2008 au cœur du très prisé Moulleau et spécialisée sur l’immobilier de prestige : « Etant donné la relative pénurie de biens sur le Moulleau, nous développons également notre activité depuis deux ans sur Le Pyla-sur-Mer (station balnéaire située sur la commune de La Teste-de-Buch, ndlr) et les quartiers de Pereire, de la Ville d’Hiver et des Abatilles ». Selon elle, Arcachon n’est plus une simple station balnéaire : « Vivante toute l’année et dotée d’infrastructures modernes, la commune voit sa proportion de résidences principales augmenter chaque année. En ce qui nous concerne, nous sommes passés de 80 % de transactions dans le secondaire - et le tertiaire - il y a deux ans à 40 % aujourd’hui ». Autre tendance : des tarifs qui se maintiennent, « voire qui augmentent » au Moulleau et au Pyla pour les biens proches des plages et disposant de vue mer. « Aussi, pour les produits situés à plus de 800 mètres de l’eau, le prix peut être négocié. » Un appartement T2 en première ligne avec vue mer de plus de 30 m2, rare mais très demandé, se vend ainsi actuellement 260.000 €, tandis que les villas au bord de l’océan sont commercialisées entre 4 et 12 M €. « Pour les budgets plus modestes, il existe Les Abatilles : on peut y trouver de jolies petites maisons à partir de 500.000 €. » Le client type de Julie Lemoine est parisien, âgé d’environ 55 ans et exerce une profession libérale. Mais elle est aussi beaucoup sollicitée par des Bordelais et étrangers aisés (Russes, Allemands et Chinois).
Pascal Videau est responsable de l’Agence du Bassin, cabinet créé en 2012 axant 50 % de son activité sur le neuf dans Arcachon (biens majoritairement haut de gamme) : « Preuve que la demande est ici très forte, une dizaine de programmes sont ou seront bientôt disponibles, dont l’un propose à lui seul une centaine d’appartements. D’ici septembre, entre 250 et 300 logements neufs seront ainsi en vente ». Leur prix : aux alentours de 7000 €/m2, « voire 8000 €/m2 pour les produits bénéficiant d’une vue bassin ». Toujours sur le segment collectif mais dans l’ancien, l’agent enregistre autour de 5000 €/m2. Et côté maisons, « les tarifs sont plutôt élevés, notamment dans le centre, où l’offre est très limitée. Ils se stabilisent aujourd’hui grâce au neuf mais l’ouverture prochaine de la LGV va inéluctablement les faire grimper ». Pour l’instant, le ticket d’entrée, à savoir une maison de 80 m2 habitables, s’élève à 450.000-500.000 €. Pascal Videau constate également depuis plusieurs années une hausse des installations en résidence principale de la part de « retraités ou personnes proches de la retraite venus chercher la sécurité, le calme et l’environnement préservé offert par Arcachon. Cette clientèle, souvent originaire des régions parisienne, lyonnaise et bordelaise, est d’ailleurs désormais pour nous majoritaire ».