Avignon : un marché immobilier stable

Agglomération de plus de 90.000 habitants, Avignon abrite l’un des patrimoines architecturaux les mieux préservés et mis en valeur de France. Une adresse hors du temps fascinante, vivante et agréable à vivre.

Posée au bord du Rhône, Avignon est un véritable musée à ciel ouvert : entre les remarquables remparts datant du XIVe siècle, l’exceptionnel Palais des Papes (la plus grande construction gothique du Moyen Age), le verdoyant Rocher des Doms, l’étonnant Hôtel des Monnaies ou encore le mythique Pont d’Avignon (de son vrai nom le Pont Saint-Bénézet, XIIe siècle), le visiteur ne sait plus où donner de la tête. La « Cité des Papes », classée bien sûr patrimoine mondial de l’Unesco, organise de plus chaque été le fameux Festival d’Avignon, la plus importante manifestation théâtrale de France (68e édition : 4 au 27 juillet 2014), et compte nombre d’expositions et de galeries d’art. Bénéficiant du climat méditerranéen, la ville est par ailleurs idéalement située à proximité de deux autoroutes (l’A7 et l’A9) et desservie par deux gares TGV et un aéroport international (liaisons avec l’Angleterre et les Pays-Bas).

Pas étonnant, donc, que les prix de l’immobilier avignonnais demeurent « stables » comparés au reste du Vaucluse, « d’autant que le secteur représente un bassin d’emploi non négligeable », expose Luc Boissel, directeur associé de L’Immo du Particulier. Basée à Avignon, l’agence pratique des honoraires réduits (4,50 % TTC avec un minimum garanti) dont une partie est reversée à la Ligue contre le cancer 84. « Sur le segment collectif, un studio est commercialisé autour de 70.000 € dans l’intramuros et environ 50.000 € en périphérie. Ensuite, il faut compter entre 500 €/m2 dans le quartier populaire de Monclar et 4000 €/m2 pour les biens d’exception en intramuros avec extérieur et parking. Le prix moyen s’établit ainsi à près de 2000 €/m2. » Ce tarif est également celui des maisons en parfait état commercialisées dans le quartier indépendant de Montfavet (5 km de la ville) et les communes voisines de Morières-lès-Avignon, Vedène ou Saint-Saturnin-lès-Avignon. Quant au foncier, plutôt rare, il oscille entre 200 et 350 €/m2. Le professionnel, qui constate qu’« Avignon reste un pôle attractif pour l’investissement locatif - notamment en intramuros », est aussi bien sollicité par des jeunes primo-accédants que des cadres âgés de 30 à 45 ans ou des retraités.

Se basant sur le prix médian relevé par les notaires pour l’intramuros en 2013 - 2400 €/m2 - Guillaume Laplaud, directeur associé de l’Agence du Centre Gauthier & Laplaud, note quant à lui une légère baisse. « Mais étant spécialisés sur les biens de caractère, nous n’observons pas de recul sur ce marché qui peut atteindre jusqu’à 3000 €/m2 », précise-t-il. L’essentiel des demandes le concernant porte sur des deux et trois-pièces aux tarifs très variables. En témoignent ses deux dernières ventes : un T2 en intramuros de près de 60 m2 avec travaux à prévoir à 112.500 € et un T3 dans une résidence ancienne de grand standing à moins de 100 m du Palais des Papes avec terrasse, ascenseur et garage à 545.000 €. Les terrains constructibles ? « Il faut aujourd’hui sortir d’Avignon. Les communes voisines de Villeneuve-lès-Avignon et des Angles (rive droite du Rhône) sont intéressantes : selon la qualité, la situation et la surface des parcelles, le mètre carré fluctue entre 180 et 300 €. » Le tiers des clients de Guillaume Laplaud achète sans avoir recours au prêt immobilier, et beaucoup disposent d’un apport personnel important. « Mais certains obtiennent aussi un financement bancaire à 100 % pour les petites surfaces car les taux sont très bas. C’est d’ailleurs le moment d’investir sur ces produits : on peut trouver des studios dans l’intramuros à moins de 60.000 €. »

Michel Veyrier est gérant de deux agences installées à Châteauneuf-du-Pape (15 km d’Avignon) : Vinea Transaction, axée sur la transaction de belles propriétés viticoles, et Demeures du Grand Sud, spécialisée dans la commercialisation de belles demeures (biens à partir de 600.000 €) dans le Comtat Venaissin, et notamment le Grand Avignon. Il dresse le portrait de la ville : « L’intramuros, dont l’activité va encore être davantage développée grâce à la réouverture prochaine de la ligne ferroviaire Carpentras-Avignon TGV, reste un marché qualitatif dans la stabilité. Le secteur ouest, entre la rue de la République et les berges du Rhône, est plus que jamais une valeur sûre. Extramuros, on trouve une partie résidentielle sur la rive droite du Rhône - Villeneuve-lès-Avignon et Les Angles sont totalement intégrées à l’agglomération avignonnaise - une zone plutôt commerciale et industrielle en direction de Sorgues, et des quartiers populaires au sud : Monclar et Saint-Ruf ». Sur les beaux produits, la clientèle de Michel Veyrier se compose essentiellement de Parisiens cherchant à s’installer dans le sud ou d’« enfants du pays revenus prendre leur retraite ». Sa dernière transaction concerne justement un hôtel particulier de 600 m2 habitables sur 400 m2 de jardin avec place de parking vendu 1,2 M €.