Béziers, un pari sur l’avenir

71.000 personnes vivent à Béziers, seconde ville de l’Hérault et quatrième du Languedoc-Roussillon. Chaque année, un million de visiteurs foulent le pavé de la localité, âgée de 2700 ans et entourée de vigne, à l’occasion de sa célèbre féria. Les professionnels décrivent le potentiel biterrois…

Dix kilomètres séparent Béziers de la Méditerranée, 50, des premiers reliefs. En surplomb de l’Orb et du Canal du Midi, moins de la moitié de son territoire est bâtie. Les zones urbanisées tiennent la dragée haute aux espaces verts ou cultivés. Des quartiers du cœur de ville nécessitent encore réhabilitation, une tendance pourtant déjà amorcée. Au cours des quatre dernières années, des écoles de commerce et d’immobilier voient le jour, à l’instar de la cité judiciaire prévue dans le quartier Wilson Liberté L’Hours.

« L’exercice 2013 démarre sur les chapeaux de roue avec des ventes sous la barre des 150.000 € et au-dessus de 350.000 €, avant de marquer un réel coup d’arrêt au printemps pour redémarrer cet été », introduit Lionel Alauzun de Clemenceau Immobilier. Outre quelques primo-accédants, les entrées de gamme suscitent l’intérêt des investisseurs et autres marchands de biens. Récemment, le professionnel organise la cession de deux appartements de 60 m2 chacun dans le centre, un en bon état, l’autre à rénover prolongé par une terrasse, à 70.000 € au total. La rentabilité du premier avoisine 13 %, celle du second, 10 % une fois intégré le montant des travaux. Au-dessus de 350.000 €, place aux villas de 130 m2 sur des parcelles de 500 m2 avec piscine, du goût des actifs ou des retraités d’Ile-de-France. Clairement, la gamme intermédiaire, ignorée par une classe moyenne fort timide, souffre. Le marché en dent de scie présente des soubresauts qu’aucune actualité ne justifie. Depuis quelques années, un vent de réhabilitation souffle sur le cœur historique. Reste à communiquer sur l’embellissement entrepris. Enfin, l’immobilier est étroitement lié à l’emploi et de ce point de vue, des actions s’imposent.

« Les demandes portent essentiellement sous les 200.000 €, logique lorsque l’on songe aux niveaux des salaires relativement bas dans le Languedoc-Roussillon en général et à Béziers en particulier. A moins de présenter un défaut majeur, les biens correctement estimés trouvent preneurs dans un délai raisonnable », précisent Jean-Louis et Hugo Dreuille de Viasud. Béziers bénéficie d’une double attractivité, du territoire - sis à 10 mn de la Méditerranée - et du prix - parmi les moins élevés du sud de la France. Si certains quartiers nécessitent une rénovation, le patrimoine architectural, mâtiné par les ans, ne manque pas de charme. Sans compter qu’il affiche des coûts abordables, soit un mètre carré susceptible de partir à 600-700 €. Les spécialistes évoquent la vente récente d’un immeuble 1920, composé de trois appartements F3 de 70 m2 chacun, qu’un cadre parisien, heureux de profiter d’un rendement net de 9,5 %, paie 170.000 €. Beaucoup font le pari d’une appréciation future de la cité biterroise. D’autres mettent à profit cet intéressant rapport qualité/prix pour améliorer leur habitat. Un retraité parisien, pourvu d’une enveloppe de 700.000 € suite à la vente de son appartement de type 3 dans le 7e arrondissement, injecte 500.000 € dans une demeure bourgeoise de 400 m2 en bon état sur un terrain de 2000 m2 en bordure de Béziers. Des opérations se révèlent parfois juteuses, comme cet hôtel particulier XVIIIe de 450 m2 conservé dans son jus en plein centre, actuellement en négociation à 600 €/m2.