L’ouest toulousain, un vent de reprise
Par Laetitia Rossi - 01 mars 2013
Le dynamisme s’inscrit comme le dénominateur commun des localités de l’ouest toulousain, fréquentées par les employés de l’aéronautique. Le choix de Tournefeuille, Pibrac ou La Salvetat Saint-Gilles est, ensuite, une affaire de goût entre zones urbaines ou rurales.
Tournefeuille, parcourue par le Touch et desservie par les rocades Arc en Ciel et Fil d’Ariane, héberge près de 30.000 personnes autour de son église du XVIIIe siècle et de son château Louis XIII. Avec Toulouse, elle partage la zone de loisirs de La Ramée. L’Usine, fondée en 1994, établit la jonction entre l’art et l’espace public. Le cinéma Utopia tient la dragée haute à la salle de concert polyvalente de 3500 places. Depuis 2006, la cité organise le Festival Marionnettissimo. Pribrac, sise à deux pas de Toulouse sur la ligne ferroviaire Matabiau-Auch, doit sa réputation à son château de briques rouges et à ses monuments religieux, la basilique Sainte-Germaine et l’église Sainte-Marie-Madeleine. Sur la RN124, La commune de près de 8100 habitants, abrite une population jeune et active et une vie associative dense. Le patrimoine architectural ancien et les espaces naturels qui l’entourent suscitent un franc succès. On dénombre au total une vingtaine de commerces de proximité, un centre commercial et une moyenne surface. Sans oublier des professionnels de la santé, une maison de retraite, un pôle culturel et des établissements scolaires jusqu’au collège. La forêt de Bouconne accueille une base de loisirs. La Salvetat Saint-Gilles, 7050 âmes, se dresse à 16 km au sud-ouest de Toulouse. Un arrêté de 2007 classe le château au titre des monuments historiques. Cernée de Plaisance-du-Touch, Léguevin et Fonsorbes, elle est traversée par la rivière L’Aussonnelle et le ruisseau de la Goutille.
« Les cadres de l’aéronautique plébiscitent Tournefeuille, une collectivité peuplée à 70 % par des propriétaires. Les zones vertes sont nombreuses et les immeubles ne dépassent pas trois étages. Trois lignes de bus la rejoignent, tandis qu’il demeure aisé de rallier la rocade par la route », décrit Henri Sarrans de Guy Hoquet L’Immobilier. Tous apprécient la vie culturelle et sociale, le marché dominical et le réseau de pistes cyclables. Tournefeuille dispose d’un lycée professionnel et bientôt général. L’immobilier connaît une reprise depuis la rentrée de janvier, sous-tendue par l’arrivée de mutés. Les récentes signatures orchestrées par l’agence s’échelonnent principalement de 350.000 à 450.000 €, une somme correspondant à 120-140 m2 habitables, sur une parcelle de 600-700 m2, le haut de gamme démarrant à 550.000 €. La clientèle se révèle finalement assez comparable aux acheteurs de Pibrac. A la différence que cette dernière est plus vallonnée et bucolique. Une configuration géographique que Tournefeuille compense par la proximité de la Ville Rose.
« Les férus de Pibrac sont, souvent, arrêtés dans leur choix. Le site draine une véritable colonie étrangère, anglaise et allemande, attirée par la présence de l’International School. Cadres supérieurs dans l’aéronautique, ils privilégient la fonctionnalité et la qualité des infrastructures d’accueil de la famille, comme les écoles ou le TER offrant la possibilité aux lycéens de rejoindre facilement Colomiers », précise Arnaud Antraygues d’Une Autre Agence. Dernièrement, une villa de 190 m2, sur un terrain de 1000 m2, trouve preneurs moyennant 450.000 €. La plupart, positionnés sur la gamme 350-500.000 €, exigent quatre chambres et des prestations de premier choix. Si les taux d’intérêt sont bas, les conditions d’obtention de crédit se révèlent drastiques. Les primo-accédants trouvent aussi leur bonheur dans l’ouest toulousain. En témoigne ce programme de 18 maisons de 80 m2, mitoyennes par le garage, sur des parcelles de 250-300 m2 hors copropriété, commercialisé de 190.000 à 210.000 € entre La Salvetat, Plaisance et Tournefeuille. Le passage à la RT 2012, synonyme d’augmentation des coûts de construction de 10-15 %, devrait modifier le marché de l’individuel. Par ailleurs, la fiscalité pèse lourdement sur l’investissement. Beaucoup anticipent l’impôt sur la plus-value et diffèrent leurs acquisitions.
« La Salvetat est proche de Blagnac, de Colomiers et de Saint-Martin-du-Touch, soit des bassins d’emplois d’Airbus et des sous-traitants. Les acheteurs ont, ensuite, le choix entre un milieu dense tel que Colomiers ou campagnard à l’instar de l’Isle-Jourdain », commentent Maïté Snoriguzzi et Sébastien Hoybel de Logisud Immobilier. Au moins l’un des deux membres du couple travaille dans l’aéronautique ; l’autre exerce indifféremment à Toulouse ou dans le Gers. La demande porte essentiellement sur les pavillons individuels compris entre 230.000 et 600.000 €, avec une forte concentration sur la tranche 200-350.000 €. Parmi les dernières ventes, ils évoquent une mitoyenne de type 4, 85 m2 prolongés par 200 m2 de jardin, à 230.000 €, et une villa âgée de moins de cinq ans, 180 m2 sur 1200 m2 avec piscine, à 430.000 €. Un terrain viabilisé et plat de 800 m2 en secteur diffus change de mains à 140.000 € sur La Salvetat, alors que le foncier peut atteindre 250 €/m2 du côté de Colomiers. Extrêmement prudents, les acquéreurs visitent et comparent. Ils ont besoin de recouvrer une certaine confiance, que seuls les professionnels sont en mesure de leur apporter. Le service et l’encadrement font toute la différence.