La côte héraultaise, une offre diversifiée

La fondation d’Agde, baptisée « perle noire de la Méditerranée » en référence aux monuments en pierre basaltique, remonte au VIe siècle avant Jésus-Christ. Au cours de la décennie 1970, la localité de 24.600 âmes se dote d’une station balnéaire. 42.800 personnes vivent à Sète, une population démultipliée l’été venu. 6700 habitants à son actif, Sérignan offre une généreuse plage de sable fin et un littoral préservé.

Entre Agde et Sète, une rivalité s’installe dès l’arrivée des bateaux à vapeur. Le port de Sète gagne alors la partie. Agde, nichée au fond du golfe du Lion, prend un nouvel essor grâce à la construction dans les années 1970 de la station balnéaire du Cap d’Agde, devenant l’un des plus importants ports de plaisance de Méditerranée et la première station touristique de France, eu égard à la capacité d’hébergement. Sa renommée, elle la doit aussi à son quartier naturiste. Trois pôles urbains se distinguent : la ville, articulée autour du centre historique sur la rive gauche de l’Hérault, le Grau-d’Agde et le Cap-d’Agde. La spécificité tient à la part des résidences secondaires, frisant les 75 %. Au plus fort de la saison, la population est susceptible d’atteindre le pic de 200.000. Un chiffre, qui pose le problème de l’emploi, largement saisonnier. Le parc immobilier est, en outre, relativement récent et morcelé. Au changement de siècle, il subit l’une des plus fortes progressions de prix du département. Natifs de Sète, les artistes Paul Valéry, Georges Brassens, Manitas de Plata, Jean-Villa, Pierre Nocca ou encore les frères Di Rosa portent haut ses couleurs. Méditerranée et étang de Thau baignent les côtes de Sète. Avec 3,4 M de tonnes en 2010, le trafic du port est en hausse, s’inscrivant également comme le premier port de pêche français de la Méditerranée. Touristique en été, la commune n’a de cesse de développer la qualité de l’accueil. A Sérignan, le tourisme s’organise après les années 1960, au détriment des champs de vignes. Là aussi, un complexe naturiste s’installe. Le port affiche 320 anneaux maritimes et 60 appontements sur la rivière. On évoque le projet d’une station balnéaire nouvelle génération. Pour l’heure, le principal atout réside dans l’association d’un bassin de vie et d’un littoral préservé peu urbanisé.

« 60 % des ventes orchestrées sur Agde concernent le secondaire », annonce d’emblée Annick Lecerf d’Inter-Med-Immo 34, trois agences à Agde, Le Grau et le Cap. Les deux derniers secteurs cristallisent l’engouement des acquéreurs de la villégiature, majoritairement français, disposés à investir de 60.000 à 130.000 € dans un studio ou un deux-pièces de vacances. Dès qu’il possède une vue sur la Méditerranée, le T2 avoisine 180.000 €. S’il demeure dynamique, le créneau pâtit de la crise. Très souvent, le choix entre le Grau et le Cap est arrêté en amont. Les uns plébiscitent le village de pêcheurs authentique. Les autres apprécient la festive station balnéaire et ses plages de sable. Le Grau, en bordure de fleuve, accueille une zone de villas des plus cotées, de 150-200 m2, sur des parcelles de 1000 m2, commercialisées entre 500.000 et 800.000 € hors exception. Une enclave que se partagent commerçants et retraités hexagonaux. Les seniors français en quête de soleil lorgnent, également, sur les pavillons de type 4, entre 200.000 et 300.000 €. Parmi les acheteurs : très peu d’actifs. Un constat à mettre en perspective avec la typologie des emplois sur Agde, très souvent saisonniers.

« Sur Sète, l’heure est la reprise, encore légère certes, après un tassement salutaire des prix », indique Christian Miraglia de Miraglia Immobilier, une structure spécialisée dans la vente de terrains à bâtir. « Les emplacement exceptionnels, les quais ou le mont Saint-Clair, demeurent des valeurs sûres. Au sein de la ville chère à Brassens, le foncier, un privilège qui diminue comme peau de chagrin, vaut en moyenne entre 400 et 500 €/m2. Sète tient le haut de l’affiche du bassin de Thau et pratique des tarifs en corrélation. » Les intéressés achètent en principal. Dotés d’un budget consolidé de 350-400.000 €, ils paient 150-200.000 € pour une parcelle de 300 m2 et un droit à bâtir autour de 120 m2. Sur Saint-Clair, il faut minimum 1000 m2 pour obtenir un permis. Prévoir un investissement, construction comprise, de 900.000 € en surplomb de la mer ou de l’étang.

« Le marché du principal à Sérignan représente encore 80 % des transactions, alimenté par les retraités, désireux de filer des jours heureux sur le littoral héraultais », note Lionel Pijat de Cap Sud Immo. Ils déboursent, généralement, de 200.000 € - la somme requise pour une villa de plain-pied de trois chambres, construite dans les années 1980 - à 400.000 € - une enveloppe exigée en échange d’une bâtisse plus spacieuse, édifiée entre l’an 2000 et aujourd’hui, sur une parcelle de 500 m2 agrémentée d’une piscine. La ville à taille humaine reste vivante à l’année. Si elle est proche de la mer, elle n’en subit pas les inconvénients, à commencer par la surfréquentation estivale ou la circulation routière difficile. Sur le front du secondaire, un créneau qui oscille entre 60.000 et 200.000 €, place aux maisons de village et aux petits pavillons. Les autochtones, on les retrouve souvent côté vendeurs. Ils cèdent, après des années d’occupation, le bien qu’ils ont fait construire. Le foncier, rare et surtout concentré en lotissement, se négocie de 280 à 300 €/m2.

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