La maison de maître à Montpellier

Avec 392.162 habitants, l’agglomération montpelliéraine présente la plus forte croissance démographique du pays. Au sein de la 8e ville française, réputée pour son dynamisme et sa qualité de vie, 43 % de la population ont moins de 30 ans. Si l’habitat collectif l’emporte largement, l’individuel de caractère réunit des adeptes.

Pour répondre à la pression démographique constante, de nouveaux quartiers voient le jour, parmi lesquels Malbosc, les Jardins de la Lironde, Port Marianne ou Parc Marianne. Les urbanistes conjuguent avec discernement le legs architectural de 1000 ans d’histoire et les besoins inhérents à la modernité. Non content de se développer vers la Méditerranée, le pôle de recherche abrite la plus ancienne université de médecine du monde occidental et plus de 70 cours d’hôtels particuliers édifiés entre les XVIe et XXe siècles. Les amateurs du genre prennent la direction du cœur historique et des quartiers situés dans la périphérie immédiate.

« Par maison de maître, il convient d’entendre également bâtisse bourgeoise et hôtel particulier, l’offre de biens disponibles s’avérant ultra restreinte en milieu urbain », précisent Anne Sorlin et Elisabeth Thoulouze de l’agence Anne Madeleine Immobilier à propos du marché, largement marqué par le sceau de la confidentialité. Ces unités de belle facture nécessitent souvent une rénovation. Arceaux, Boutonnet, Beaux-Arts, Aiguelongue et l’Ecusson sont les secteurs les plus recherchés. Attirés par la proximité d’une ligne de tramway et du centre-ville autant que par l’existence d’un extérieur privatif et de pièces d’époque, les acquéreurs se heurtent à une sévère pénurie. Récemment, une maison de près de 300 m2 sur Aiguelongue, avec parc et piscine, trouve preneur à plus de 1,5 M €. Dans l’Ecusson, un hôtel particulier au-delà de 600 m2, à refondre entièrement, change de mains contre plus de 2,5 M €. Une demeure de cinq chambres, parfaitement restaurée et ouverte sur un jardin des Arceaux, est proposée entre 1,2 et 1,5 M €, tandis que l’on exige une enveloppe supérieure à 3 M € pour une construction développant trois réceptions de 45 m2 chacune et six chambres dans un parc de 5000 m2, complanté d’arbres centenaires et agrémenté d’une piscine et de dépendances, du côté d’Aiguelongue.

« Fort prisé, le segment démarre véritablement au million d’euros. Il y a peu, 600 m2 habitables en parfait état sur 1500 m2 vers Boutonnet quittent le fichier contre plus de 2 M E. Actuellement, un client désireux d’ouvrir un hôtel est en passe d’acheter une surface à rénover de 750 m2 dans le même quartier à 2,2 M € », poursuivent Grâce Fernandes et Bruno Zermati de l’Immobilière Foch Sotheby’s International Realty. Dans l’hyper-centre, les exemples du genre se comptent réellement sur les doigts de la main. La maison de maître constitue une belle vitrine. Si les acquéreurs, des quadras et quinquagénaires friands de pierre ancienne, de bâti de caractère et de jardins sis à distance pédestre de toutes les commo-dités, sont essentiellement originaires du cru, l’affiliation au réseau Sotheby’s génère des contacts à l’étranger. La configuration reste idéale pour une occupation à l’année et en famille. Certains se montrent prêts à faire des efforts sur le montant de l’investissement à condition de n’avoir à subir aucune nuisance visuelle, sonore ou environnementale.

« Par rapport à l’appartement, la maison de maître reste, cependant, une niche », complète Gérald Casanova de l’agence éponyme. En cherchant bien, l’intéressé peut trouver des bâtisses individuelles anciennes ou des hôtels particuliers, plus modestes en termes de superficie et de cachet, compris entre 500.000 et 1 M €. Il s’agit là d’un compromis idéal et accessible entre le collectif et la villa forcément excentrée. Le professionnel décrit ainsi une demeure aux Arceaux, huit pièces débouchant sur un espace en plein air de 120 m2, négociable aux alentours de 600.000 €.