Le marché des quartiers étudiants de Nantes
Yann Cohignac - 10 septembre 2015
Notamment appréciée pour son environnement et son dynamisme, Nantes compte chaque année plus d’étudiants. Quels quartiers privilégient-ils ? Quels types de logements ? Quels sont les tarifs des loyers ? Et pour les investisseurs, quels sont les prix de vente ?
Avec environ 50.000 étudiants pour plus de 290.000 habitants, Nantes est l’une des grandes destinations estudiantines de France (ville universitaire depuis 1962). Abritant plusieurs universités et grandes écoles qui proposent un large choix de formations, faisant preuve d’une belle vitalité économique et culturelle, bien desservie par les transports en commun (tramway, bus, vélos en libre-service) et agréable à vivre, la cité des Ducs de Bretagne a d’ailleurs vu son nombre d’étudiants croître de 13 % en dix ans. Ces derniers y plébiscitent en priorité le centre-ville pour son dynamisme et sa vie nocturne, suivi par les quartiers Hauts-Pavés / Saint-Félix et Nantes Nord, où siège entre autres le grand campus universitaire. Limitrophe, Breil - Barberie est également assez recherché (nombreuses résidences étudiantes).
« Il faut aussi y ajouter l’Ile de Nantes, où quelques écoles se sont installées, comme celle d’architecture. Mais les étudiants préfèrent le centre, notamment en raison d’un réseau du tramway encore en développement », livre Pascal Fouchault, propriétaire-gérant du Cabinet Fouchault, agence créée en centre-ville en 2011 intervenant principalement dans l’intramuros. « Deux types de logements sont visés par les investisseurs locatifs : les petites surfaces - studios et T1bis - à moins de 100.000 € ; et les appartements plus grands destinés à la colocation. Pour un T3 à rénover, il faut compter à partir de 130.000 €. A ce propos, nous observons une demande importante pour la colocation et, donc, un fort potentiel pour ce type d’investissement dans les années à venir. » Côté loyers, un studio d’environ 15 m2 au sein d’un immeuble sécurisé de bon standing se loue 350 €/mois, voire davantage en fonction des prestations offertes. « Autrement, le loyer peut descendre à 300 €/mois. Quant aux grandes surfaces dédiées à la colocation, elles affichent 13-14 €/m2. »
Responsable de l’Agence Schuman - Le Pollès Immobilier, cabinet fondé en 1980 (transaction, location et gestion), Yann Le Pollès confirme le secteur prisé des étudiants : « Ceux-ci cherchent avant tout à s’installer entre le centre et Nantes Nord, où notre agence est implantée. Et prioritairement à proximité de la ligne 2 du tramway qui dessert les facultés ». Auparavant essentiellement sollicité pour des studios, le professionnel constate désormais une multiplication des requêtes concernant les T2. Un tel bien de plus de 43 m2 dans une résidence des années 1960 est ainsi actuellement à la vente pour 70.000 € net vendeur. « Nous notons par ailleurs une forte demande pour la colocation dans des T3, T4 et T5. Problème : de nombreux propriétaire qui en ont fait l’expérience s’y refusent dorénavant. Et ce pour des problèmes de comportement, voire de dégradations, davantage que pour des soucis de paiement. » Selon Yann Le Pollès, le marché locatif accuse en outre une légère baisse des prix, desservi notamment par les mesures de la loi Alur : « Pour exemple, un studio de plus de 13 m2 que nous avons longtemps géré pour un loyer mensuel de 340 € se loue maintenant 300 €/mois ».