Le marché secondaire dans le Morbihan

Département du sud de la Bretagne entre terre et mer, le Morbihan invite à découvrir paysages variés de grande beauté et cités de caractère aux patrimoines remarquables. Il concentre ainsi sans surprise un tiers des résidences secondaires de la région.

Parmi ses adresses de charme, le Morbihan compte Sarzeau (près de 8000 habitants), vivante et authentique petite ville établie sur la presqu’île de Rhuys, entre le golfe du Morbihan et l’océan Atlantique. Disposant de plus de 65 km de côtes, ce qui en fait l’une des communes françaises dotées du littoral le plus long, elle recèle un environnement maritime particulièrement bien préservé et un riche héritage architectural. C’est dans cette cité bretonne au fort potentiel touristique qu’est installé Pascal Leblanc, co-gérant de Century 21 Jego Immobilier, agence créée en 1989, affiliée au réseau Century 21 en 1994 et reprise en 2013 qui propose la transaction à Sarzeau, Saint-Armel, Le Tour-du-Parc et Le Hézo : « A Sarzeau, les résidences secondaires représentent 75 % de nos ventes. Il s’agit pour les trois-quarts de maisons comprenant au moins une chambre au rez-de-chaussée, le reste concernant des appartements T2 ou T3 avec balcon et garage. A titre d’exemple, nous avons récemment vendu une maison tout près du port de Saint-Jacques, à 100 m de l’eau, de 100 m2 habitables sur environ 500 m2 de terrain à 330.000 € ». Les acquéreurs, essentiellement des seniors, sont pour 40 % originaires de la région parisienne, mais « le secteur attire aussi des clients de toute la France, notamment de la vallée du Rhône et du Grand Ouest ». Les prix, eux, sont désormais localement stables et de plus en plus cohérents avec la réalité du marché. « Quant aux transactions, elles sont pour notre agence en hausse de plus de 50 % sur un an. »

Frédérique Ho, manager de l’agence Fournier Orpi fondée en 1995 et membre du GIE Orpi Morbihan et Finistère sud (14 agences), est basée à Carnac (4200 habitants), station balnéaire entre la presqu’île de Quiberon et le golfe du Morbihan connue pour ses surprenants alignements de près de 3000 menhirs : « A Carnac comme dans ses alentours, le marché de la résidence secondaire, qui représente environ 70 % de notre chiffre d’affaires, concerne principalement des biens situés à moins de 1 km de la mer. Des secteurs comme Carnac entre bourg et plages, les environs du port de La Trinité-sur-Mer et la Pointe de Kerbihan sont particulièrement prisés, mais toute la côte reste d’une manière générale convoitée. Les maisons y sont autant recherchées que les appartements ». Pour plaire, ces derniers doivent toutefois disposer d’un balcon, d’une terrasse ou d’un petit jardin. Témoin, ce T3 de 50 m2 loi Carrez en rez-de-jardin vendu il y a peu près de la plage à 225.000 €. « Sur le segment individuel, la demande porte sur des produits avec cachet - notamment en pierre - et peu ou pas de travaux à réaliser affichés jusqu’à 450.000 €. A 300 m de la mer, une maison de près de 100 m2 habitables a ainsi récemment trouvé acquéreur pour 450.000 €. » Frédérique Ho constate elle aussi une progression des transactions et une stabilité des prix depuis le début de l’année. Sa clientèle, qui a plus de 35 ans, provient souvent de la région parisienne. « Mais des clients du Grand Ouest sont également en quête d’un pied-à-terre proche de l’eau dans lequel ils peuvent se rendre régulièrement en moins de 2 heures de route. »

Proposant depuis septembre 2014 la transaction et la location dans tout l’ouest de Vannes, Marie-José Dos Santos, directrice de Amarine Immo, est de son côté établie à Ploeren (plus de 6000 habitants). La vente de résidences secondaires concerne 15 à 20 % de son activité : « Entre campagne et océan, notre secteur à proximité des commodités et aux tarifs plus abordables offre un agréable cadre résidentiel attirant une clientèle en résidence secondaire âgée qui s’installe définitivement au bout d’environ 2 ans. Dotée d’un budget compris entre 260.000 € - pour des biens nécessitant quelques travaux - et 450.000 €, elle recherche essentiellement des maisons très récentes et des néo-bretonnes de plain-pied ou bénéficiant d’au moins une chambre au rez-de-chaussée. Ces maisons traditionnelles datant pour la plupart des années 1980, devenues impopulaires chez les locaux, doivent également de préférence se trouver proche des commerces ». Exemple de vente récente : une néo-bretonne de quatre chambres, dont une au rez-de-chaussée, avec 1200 m2 de terrain à 285.000 € (quelques travaux de rafraîchissement à prévoir). « Lorsque ces clients disposent d’une enveloppe inférieure à 400.000 €, ils viennent majoritairement du nord de la France. Quant à ceux possédant des moyens plus conséquents, ils sont souvent originaires de la côte méditerranéenne. Ils sont ici en quête de davantage de sécurité, d’un trafic routier moins dense et d’un climat plus tempéré. » Autre motif accroissant l’engouement pour le secteur : l’arrivée de la LGV en 2017. « Nous constatons d’ailleurs une véritable reprise du marché. Les transactions ont notamment fait preuve d’un beau dynamisme durant tout le mois de septembre. Les prix, qui avaient peu reculé, se sont en outre bien stabilisés. »