Le Pays Cathare : une terre, une appellation

En 1991, le conseil général de l’Aude dépose la marque afin de protéger et souligner les vertus du département, tout en apportant son soutien aux producteurs locaux. Si le terme possède, aujourd’hui, une connotation plus touristique qu’historique, le particularisme géographique et l’identité culturelle du secteur ne font aucun doute.

Au XIIe siècle, une religion chrétienne se développe dans le sud de la France, en marge du catholicisme. Le catharisme se répand aux quatre coins de l’Occitanie. Rapidement, le pape Innocent III ordonne la croisade contre les Albigeois. Quelque neuf siècles plus tard, le mouvement, violemment combattu, apparaît comme « un des symboles de la tolérance, de la liberté et de l’ouverture d’esprit de la culture occitane »*. La zone historique de propagation dépasse largement les frontières du 11, mais qu’importe, « les châteaux, les abbayes et les musées qui font la richesse de l’Aude sont à la fois témoins et conteurs de ces événements. »* C’est dans cette optique que le « label » Pays cathare voit le jour.

« Lézignan, la seule sortie autoroute entre Narbonne et Carcassonne, est en pleine expansion : des entreprises s’installent en nombre ; un second collège est attendu ; de grandes enseignes réservent leurs emplacements. D’ailleurs, les prix auraient tendance à se stabiliser à la hausse », constate Olivier Alteresco de Lezimmo. La localité organise un marché ultra prisé et présente un cadre de vie fort agréable. Les autochtones injectent ici de 120.000 à 170.000 € dans des maisons de village avec terrasse et garage. Les papy-boomers venus de toute la France dépensent en moyenne 200.000 € dans des villas de 90-100 m2 sur des parcelles de 350-500 m2. Maintenant, dès que l’on dispose de 150 m2 habitables et 1500-2000 m2 d’extérieur, il convient de prévoir 300-450.000 €.

Nadège Sarda de Sélection Sud ne doute pas un instant des retombées positives du label Pays Cathare Sud de France, même si elle évoque, pour expliquer le dynamisme observé à Lézignan, la conjonction de différents facteurs, parmi lesquels la douceur du climat et le bon rapport qualité/prix. Un critère d’autant plus appréciable que l’Aude possède une façade méditerranéenne. La professionnelle note une forte demande des primo-accédants du cru, susceptibles de débourser 80-130.000 € en échange d’une maison à rafraîchir assortie d’un extérieur, un segment fortement concurrencé par les programmes neufs. Dotés d’enveloppes équivalentes, d’autres lui préfèrent le terrain à bâtir autour de 50.000 €. Plus périodiquement, les seniors et des actifs en quête d’un changement d’orientation radical, issus pour la plupart du nord du pays, d’Ile-de-France et de Rhône-Alpes, s’offrent des villas entre 170.000 et 300.000 €, selon le standing visé. Très souvent, cette clientèle paie comptant. Nadège Sarda évalue à 75 le nombre de transactions conclues chaque mois au sein de la communauté de communes, qui n’a de cesse que de promouvoir son image. Des parcours de golf et un centre de parachutisme figureraient même au nombre des projets.

« Le Minervois, à l’est, possède l’avantage du Canal du Midi, du goût des Belges en résidence secondaire », reprend Olivier Alteresco. La maison de village agrémentée d’une terrasse ou d’un jardin vaut 120-150.000 €, et la villa, 180-270.000 €. On requiert actuellement 540.000 € contre une bâtisse de neuf chambres, édifiée à deux pas du canal. Quant au foncier, il se négocie de 90 à 120 €/m2. La proximité immédiate de Lézignan côté Corbières reste la zone la plus recherchée du massif vallonné parsemé de châteaux cathares. Bien évidemment, les tarifs augmentent à mesure que l’on se rapproche de Narbonne. Saint-André-de-Roquelongue suscite d’ailleurs un véritable engouement.

« Le Minervois jouissant d’une frontière commune avec l’Hérault est traditionnellement plus onéreux que Les Corbières. Les amoureux de bâtiments anciens et authentiques prennent la direction des Hautes Corbières, un univers sauvage mais excentré par rapport aux bassins d’emplois, aux commerces et aux services », explique Harry Goossens de l’agence Les Oliviers, néerlandais d’origine. L’attrait financier - à bien équivalent, l’adresse se révèle, en effet, 20 % sous les barèmes de la première ceinture narbonnaise - ne peut pas être le seul moteur de ces acquéreurs, contraints d’avaler 40 mn de route avant de rejoindre les milieux urbains. A titre d’exemple, un ensemble de trois villas dont deux aménagées en gîte, un jardin de 6000 m2, une piscine, un garage et 2,3 ha de bois non attenants avoisinent 469.000 €. Les étrangers, néerlandais, belges, anglais, irlandais et scandinaves sont particulièrement sensibles à la pierre et à son histoire et sont prêts à payer de 100.000 à 500.000 €. Parmi les dernières ventes, le spécialiste décrit une maison de village de 180 m2 en partie rénovée avec extérieur et garage, à 140.000 €, et une autre en campagne - 80 m2 plus une remise agricole sur 3 ha - acquise par un Montpelliérain en résidence secondaire contre 100.000 €.

« Le massif montagneux des Corbières, qui culmine à 1231 mètres d’altitude, ressemble à la Toscane, avec en toile de fond un parfum féodal d’histoire de France », décrivent Laura et Jean-François Mondié de Must Propriétés. Récemment, l’agence organise la vente du château classé Monument Historique de Puichéric, entouré par un rempart du XIe siècle, rehaussé d’une tour du XIIIe et d’une cour Renaissance - 600 m2 à rénover, sis face au Mont Almaric et aux Corbières, à 11 km de Lézignan. Figurent, actuellement, dans les tablettes un château en pierres du XVIe - 3700 m2 réhabilités sur 3,5 ha dominant la vallée - à 2,4 M €, une propriété intégralement restaurée du XVIIIe - 350 m2 sur 22 ha vallonnés dont 9 ha de vignes en AOC Corbières - à 1.150.000 €, ou encore un château de 900 m2 restauré, avec des prestations luxueuses, sur un terrain de 4500 m2, à 1.415.000 €. Ce type de produits intéresse une clientèle internationale, généralement attirée par une reconversion dans le tourisme. La région renferme, enfin, des références à la mesure du résident occasionnel comme cette tuilerie 1800 en pierres de 230 m2, entourée de collines et en bordure de rivière, à 319.000 €.

*Source : Association des Sites du Pays Cathare

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