Le Tarn : la campagne à deux pas de Toulouse

Département champêtre et touristique au climat agréable, le Tarn propose l’un des meilleurs cadres de vie de Midi-Pyrénées. Son marché immobilier, lui, est bien plus abordable qu’en Haute-Garonne, pourtant très proche grâce à l’A68.

Campagne vallonnée, voire montagneuse (Montagne Noire au Sud), le Tarn réunit beauté des paysages, variété de la gastronomie et richesse du patrimoine. Sa plus grande ville, Albi (50 000 habitants), abrite notamment la cité épiscopale, classée par l’UNESCO. Certaines de ses localités anciennes renferment des centres historiques préservés, comme à Cordes-sur-Ciel ou Réalmont. Et quatre de ses bourgs sont labellisés Plus beaux villages de France : Castelnau-de-Montmiral, Lautrec, Puycelsi.

« C’est un joli département calme mais aussi très bien desservi par le train et l’autoroute », présente Barbara Chabrol, gérante de Belvia Immobilier. Son agence est basée à Saint-Sulpice, profitant d’une position centrale entre les villes d’Albi, Castres, Toulouse et Montauban. « On peut ici gagner en qualité de vie pour des prix inférieurs à la Haute-Garonne tout en pouvant très rapidement la rejoindre par l’A68 », poursuit-elle. Aussi, une maison saint-sulpicienne de 100 m2 avec un terrain de 600 à 800 m2 se négocie entre 200.000 et 220.000 €. Le même bien sera sensiblement moins cher à Lavaur, Castres ou Albi. Dans cette dernière, le gros de la demande concerne des investisseurs, souvent agriculteurs retraités, et de jeunes primo-accédants intéressés par des appartements à 80.000 € ou des petites villas en résidence comprises entre 130.000 et 150.000 €. Autrement, Barbara Chabrol est sollicitée par de plus en plus de Toulousains : « De jeunes cadres qui disposent d’un budget allant de 180.000 à 250.000 € ».

« L’autoroute a rapproché le Tarn de Toulouse et ainsi considérablement modifié le marché immobilier », confirme Marie-Céline Chavanne, gérante de l’agence Immobilier Chavanne. Spécialisé dans les biens haut de gamme, son établissement installé à Lavaur couvre les environs de la ville jusqu’aux départements voisins. La majorité de ses clients vient d’ailleurs de l’extérieur. Dans son secteur, un appartement de 70 m2 rénové avec de beaux matériaux est commercialisé à environ 130.000 €. « Pour une maison, l’entrée de gamme est un bien de 90 m2 habitables avec 500 m2 de terrain à 150.000 €. Au-delà, nous venons par exemple de vendre une villa contemporaine de 170 m2 sur une parcelle de 2500 m2 avec très belles prestations à 335.000 €. » Mais les prix peuvent être bien plus élevés : « Cet été, nous avons réalisé quatre transactions entre 600.000 et 800.000 €. Elles concernaient des produits anciens relativement exceptionnels de 350 à 400 m2 habitables ». Quant aux terrains constructibles, ses deux dernières ventes étaient, sur Lavaur, 500 m2 à 66.000 € et 2500 m2 à 85.000 €. Les biens les plus recherchés sont, pour les primo-accédants, des maisons à moins de 200.000 €, et pour les cadres, des maisons anciennes sur les collines entre 250.000 (en cas de travaux à réaliser) et 400.000 €. « Nous comptons en outre 10 % de clients étrangers qui s’installent pour la plupart en résidence principale. Leur fréquentation avait diminué durant la crise mais a bien repris depuis deux ans. »

Cette clientèle, Christine Juan la connait bien. Gérante de L’Esprit du Sud, agence présente uniquement sur Internet, elle travaille en effet beaucoup avec des Anglais, des Américains, des Australiens ou encore des sud-Africains. Couvrant le nord du Tarn, « grosso-modo du secteur de Lavaur au Tarn-et-Garonne », elle est spécialiste des biens de caractère à tous les prix : « Du bien restauré à 50.000 € à la maison vers Gaillac à 2,2 M €, notre plus grosse vente ». Les acquéreurs sont ainsi « exigeants et prudents sur leur investissement, même s’il s’agit souvent d’achats coup de cœur, car ils pensent à la revente. Ils font notamment très attention au bilan énergétique du logement. Le chauffage électrique ou au fuel est devenu par exemple difficile à valoriser ». Cela est particulièrement vrai pour les Français, les étrangers portant leur regard sur d’autres points. La professionnelle a actuellement deux transactions en cours sur Gaillac : une petite maison avec travaux à faire avoisinant les 100.000 € et un hameau vendu en quatre fois. « Une agence toulousaine l’avait estimé à plus de 900.000 €. Nous avons décidé de procéder à une découpe en proposant 700.000 € en totalité, ce qui a fonctionné. »