Le très sélect triangle d’or bordelais
Pauline Roman - 01 août 2017
Délimité par le cours Georges Clémenceau, le cours de l’Intendance et les allées de Tourny, le Triangle d’Or de Bordeaux s’impose comme le plus chic quartier de la ville. Aéré, avec de larges rues et de nombreux arbres, il séduit une clientèle aisée et présente parfois de grands écarts de prix.
Voilà plusieurs années que la ville de Bordeaux, qui offre une indéniable qualité de vie à ses habitants, remporte un certain succès et bénéficie d’articles élogieux dans la presse nationale et internationale. Une réputation qui lui vaut donc d’attirer de nombreux investisseurs Parisiens mais aussi étrangers : des Suisses, des Anglais, voire même des Américains. Cette attractivité se ressent forcément sur les prix de l’immobilier, surtout sur le haut de gamme, et il semblerait que ce n’est pas près de s’arrêter…
L’agence Square & Hashford accompagne ses clients dans tous les métiers de l’immobilier : la vente, la location, la gestion locative et l’activité de syndic. Ainsi Catherine Croisel a une vue d’ensemble du marché bordelais. La négociatrice considère le triangle d’or, avant tout, comme un marché d’investisseurs. « Il s’agit d’un marché très concurrentiel et très tendu », affirme-t-elle. Les clients, essentiellement des Parisiens, se positionnent en priorité sur les petites surfaces comme des T2 pour lesquels les prix peuvent s’avérer très élevés et aller jusqu’à 8000 €/m2. « Ils achètent un appartement pour faire un placement sécuritaire, pour leur patrimoine », ajoute la négociatrice. Bordeaux, ville touristique par excellence, se prête bien à ce type de transactions. Dans le triangle d’or, les immeubles sont beaux et bien entretenus, ils constituent des copropriétés chics où les bureaux et les commerces occupent souvent le rez-de-chaussée. Pour Catherine Croisel : « Le triangle d’or est le quartier vitrine de Bordeaux, mais ce n’est pas forcément le meilleur endroit pour se loger, car il y a quand même quelques nuisances, comme dans tous les cœurs de ville ». Les prix élevés sont parfois un frein pour les jeunes actifs qui veulent habiter là, même s’il s’agit d’une part de la clientèle. Quelques retraités bordelais apprécient également le lieu et viennent s’y installer après avoir vendu leur maison de famille.
Bruno Lafaye, gérant de l’agence Lafaye, évoque un marché très dynamique. « Avec l’arrivée de la LGV et la présence d’un aéroport international, beaucoup de Parisiens se délocalisent. Pourvus d’un important budget, ils souhaitent acquérir un appartement qui corresponde à leur goût. Le prix étant secondaire, ils axent principalement leurs recherches sur la qualité du bien et son emplacement ». Justement, l’agence Lafaye a choisi de ne proposer que des biens de prestige à sa clientèle, un positionnement qui porte ses fruits. Récemment, elle a organisé la vente d’un très bel appartement, allées de Tourny, d’une surface habitable de 70 m2 et avec vue sur le Grand Théâtre, à 7000 €/m2. Au Jardin Public, dans une rue calme, elle en a vendu un autre, situé dans un immeuble de type haussmanien, 1 M €. Cet appartement de 150 m2 offrait de belles prestations telles que des parquets en chêne et une cheminée en marbre. Les transactions de l’agence Lafaye sont donc élitistes et sa clientèle exigeante. « Les biens sans aucun défaut se vendent très bien, ceux qui présentent un point négatif, comme une pièce donnant sur une cour sombre, trouvent plus difficilement preneur et se négocient à leur juste prix », ajoute Bruno Lafaye. Les hôtels particuliers, quant à eux, séduisent les familles qui pour un budget compris entre 1,5 M € et 2 M € deviennent propriétaires d’environ 300 m2 avec un jardin et profitent d’une proximité idéale avec les commerces, les écoles et les transports.
Aymeric Sabatié-Garat, directeur associé de l’agence Barnes Bordeaux, argumente dans le même sens : « Le Triangle d’or reste encore et toujours LE quartier le plus prisé de Bordeaux. Ce qui plaît ? Sa situation hyper-centrale, ses boutiques prestigieuses, ses restaurants, l’auditorium, le Grand Théâtre, les transports… ». De tous les quartiers bordelais, c’est d’ailleurs celui qui a connu la plus forte augmentation de prix avec + 22 % en 2 ans. « La demande reste toujours largement supérieure à l’offre », affirme le professionnel, avant d’ajouter : « Nous avons actuellement 150 demandes actives uniquement pour ce quartier et seulement 6 appartements à la vente ». Parmi les biens les plus recherchés, on trouve les appartements rénovés avec ascenseur et terrasse. Assez régulièrement, ils s se vendent entre 8000 € et 10.000 €/m2. Néanmoins, comme le constate Aymeric Sabatié-Garat : « Tout ne se vend pas à n’importe quel prix. Par exemple, les appartements en étage élevé sans ascenseur et nécessitant une rénovation ne dépassent pas 5500 €/m2 ». Le Triangle d’or de Bordeaux reste indéniablement une valeur sûre pour les années à venir. Les appartements les plus recherchés se faisant rares, les prix vont, sans aucun doute, continuer à grimper au-delà de 10.000 €/m2...