Les biens avec vue océan de la côte basque

Rocheuse et découpée, la Côte basque française abrite de vivantes et prestigieuses stations balnéaires attirant une clientèle aisée. Relativement restreinte, son offre en biens dotés de vue mer fait l’objet d’une convoitise particulière.

Réputée pour ses nombreuses plages de sable, sa pratique du surf, son savoir-vivre et ses stations balnéaires de prestige comme Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz, la côte basque s’étend sur la partie française entre l’embouchure de l’Adour à Anglet et celle du fleuve frontalier La Bidassoa. Disposant d’un charme certain, elle présente très peu de relief.

« Aussi, les biens immobiliers offrant une vue sur l’océan sont relativement limités. 90 % d’entre eux sont d’ailleurs établis en première ligne. Quant aux prix, ils sont, compte tenu de cette certaine rareté, logiquement élevés : à Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Anglet, en moyenne près de 10.000 €/m2 pour les appartements, voire davantage selon le standing des prestations et des rénovations », expose Philippe Thomine-Desmazures, directeur associé de Barnes Côte Basque, agence spécialiste de l’immobilier haut de gamme fondée à Biarritz en 2010 couvrant l’ensemble de la côte basque et le sud des Landes (transaction et location saisonnière). Un appartement biarrot de 100 m2 a par exemple récemment trouvé acquéreur pour 1,1 M €, ainsi qu’un autre de 150 m2 pour 1,8 M €. « Pour les maisons, encore plus rares, il faut compter de 2 à 5 M €. Affichant 200 à 400 m2 habitables, les plus convoitées recèlent souvent une architecture d’époque au cachet remarquable. » Un micro-marché de maisons vue mer vendues entre 3 et 4 M € pour environ 300 m2 est par ailleurs présent dans les villages cotés de Bidart et Guéthary. « Peu nombreux et particulièrement recherchés, les biens avec vue océan font désormais preuve d’une belle stabilité des prix. Leurs acquéreurs, majoritairement en quête d’une résidence secondaire, sont essentiellement des Français à la retraite ou ayant réduit leur activité professionnelle. »

Anaïs Guérin est négociatrice pour Portes Immobilier, agence créée à Biarritz en 2004 et intervenant également à Anglet, Bidart, Arbonne et Arcangues (transaction et spécialisation dans le syndic de copropriété) : « Malgré un niveau de prix important, le marché des biens avec vue mer concerne 70 % des demandes enregistrées par notre cabinet. Les clients sont même prêts à sacrifier de la surface au profit d’une belle vue. Il s’agit d’une valeur sûre et d’un atout considérable pour une éventuelle revente ou une mise en location ». Evoquant elle aussi une offre toutefois limitée, la professionnelle note un turn-over faible et une grande stabilité des tarifs : « Le mètre carré des appartements oscille entre 7000 € en cas de besoin de travaux ou de vue réduite et 15.000 € pour les biens les plus prestigieux. Ils sont souvent issus de la division de demeures d’époque ou d’anciens hôtels de la côte comme le Carlton, la Résidence d’Angleterre ou le Palais Continental. Autrement, on trouve des constructions plus récentes également très prisées telles que la Résidence Bellevue-Clémenceau ». Exemple de produit actuellement proposé dans l’une des résidences les plus luxueuses du centre de Biarritz, face à l’océan : un T1bis de 30 m2 en parfait état avec pièce annexe de 20 m2 à 405.000 €. « De belles maisons de style basque sont en outre parfois en vente, notamment dans le secteur d’Ilbarritz. 200 m2 habitables sont négociés minimum 1,7 M €. » La clientèle de Portes Immobilier se compose principalement de Français ou d’expatriés, suivis par quelques étrangers (Russes, Espagnols et Britanniques).

« Ce marché au bord de l’eau déjà très convoité connaît une véritable embellie depuis le début de l’année : les demandes de visites se multiplient, tout comme les offres d’achats », constate David Plumeau, gérant de Louis 14 Immobilier, agence installée à Urrugne depuis 2005 (changement de nom en 2012) spécialisée dans la transaction de produits anciens couvrant aussi Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Ascain et Saint-Pée-sur-Nivelle. « Les délais de vente sont en revanche globalement assez longs : les acquéreurs, en quête de la bonne affaire, prennent leur temps, alors que beaucoup de vendeurs n’ont pas encore tenu compte du réajustement de prix qui a eu lieu. Mais si ces derniers suivent notre expertise pour proposer un bien en accord avec les tarifs du marché, la transaction est réalisée en 3 ou 4 mois. » Parmi ses dernières ventes, l’agent cite une maison vue mer à rénover sise à Saint-Jean-de-Luz de 200 m2 habitables sur 1200 m2 de terrain plat à 1 M €. « Toujours à titre d’exemple, notre portefeuille contient un appartement T3 à Ciboure de 110 m2 recélant une magnifique vue sur la baie de Saint-Jean jusqu’à Biarritz affiché à 795.000 €. » Exposée au nord, Ciboure propose des prix plus abordables de l’ordre de 6500-7000 €/m2, « loin des 10.000-12.000 €/m2 pratiqués à Saint-Jean ». La clientèle de Louis 14 Immobilier est française : « Pour la plupart à la retraite ou sur le point de l’être, les acheteurs viennent notamment de Paris, Toulouse et Bordeaux pour s’offrir une résidence secondaire. Mais certains investissent aussi dans le but d’une installation prochaine à l’année ».