Les biens de prestige à Lyon, un marché en éveil

Radia Amar - 19 janvier 2017

Situé au confluent du Rhône et de la Saône, le chef-lieu du département de la région Rhône-Alpes possède un patrimoine bâti allant de l’époque romaine aux constructions contemporaines en passant par des chefs d’œuvres de la Renaissance. Tour d’horizon du marché des biens haut de gamme, un segment incroyablement varié.

Le marché des biens haut de gamme s’est clairement réveillé en 2016. Les transactions au delà de 1,5 M € se sont débloquées et de luxueux biens qui étaient à la vente depuis parfois plusieurs années ont trouvé acquéreur. Cette tendance devrait selon nos estimations se poursuivre en 2017 » constate Thomas Vantorre, directeur général des agences Barnes International Realty implantées à Lyon depuis deux ans à travers deux adresses. Spécialiste des produits de prestige, le professionnel constate une demande soutenue pour les appartements de haut standing situés dans les 1er, 2e, 5e et 6e arrondissements. « Le 2e et le 6e demeurent les valeurs sûres. Les prix médians ont crû de 5,2% pour les appartements et de 3,2% pour les maisons. Les 3e et 4e arrondissements voient leurs cotes grimper parfois au dessus de 5 %. » Visant essentiellement la résidence principale, la clientèle de l’agence Barnes se compose de cadres à haut pouvoir d’achat, de chefs d’entreprises dont de nombreux Parisiens s’installant à Lyon, de professions libérales et de quelques étrangers américains et chinois. La majorité des demandes concernent les beaux appartements bourgeois de 150 à 200 m2 offrant une vue sur le Rhône, la Saône ou la colline Fourvière et idéalement pourvus d’un garage au sein de l’immeuble. « Les appartements anciens de caractère sont présentés au-delà de 5000 €/m2 dans le 2e et le 6e. Une belle vue peut faire fortement grimper le prix ». Plus contemporains, les penthouses ont également de nombreux adeptes. Un appartement de 260 m2 ourlé par une généreuse terrasse secteur Foch dans le 6e s’est récemment vendu au-delà de 5500 €/m2. Offrant une vue sur le Rhône à Caluire, cet autre bien contemporain de 270 m2 aux prestations de haut standing est présenté à 1,2 M €. Très rares, quelques hôtels particuliers se retrouvent parfois sur le marché. L’agence Barnes présente actuellement une propriété de 500 m2 du XIXe siècle quartier Monplaisir. Elle est affichée à 2.257.000 €. « Les acquéreurs en quête de maisons bourgeoises orientent leurs recherches sur le quartier Montchat dans le 3e, très prisé notamment par les médecins de part sa proximité avec les hôpitaux. On y trouve des demeures bourgeoises familiales emplies de charme à l’image de cette unité de 330 m2 de style Art déco présentée à 1,3 M € » Ceux qui préfèrent sortir de la ville apprécient de plus en plus Saint-Cyr-au-Mont-d’Or où les plus belles maisons ont vu leur cote grimper de 10% cette année selon l’agence Barnes.

« Le segment des biens de prestige bénéficie en effet en 2016 et en ce début d’année 2017 d’une meilleure dynamique qu’en 2015. Cela s’explique par le maintien des taux bas et par le fait que les clients sont davantage confiants en l’avenir. Malgré tout, certains vont rester attentistes à cause des élections présidentielles. Après les élections, le marché devrait être encore plus dynamique » estime Jérémy Jehan de l’agence Espaces Atypiques présentant de nombreux biens au caractère unique : lofts, ateliers réhabilités, maisons sublimées par des architectes... L’agence a récemment orchestré des transactions de biens présentés autour du million d’euros, à l’image d’un loft industriel de 284 m2 situé à 100 mètres de la place des Terreaux dans le 1er arrondissement. Doté d’une pièce de vie en open-space de 53 m2, cet appartement hors-norme sublimé par une décoration soignée et de luxueuses prestations (cave à vin, jacuzzi...) s’est vendu à 900.000 €.