Les quartiers chics de Marseille

La deuxième ville de France présente un paysage urbain contrasté. Si le carré d’or et les quartiers historiquement bourgeois conservent la préférence des acquéreurs les plus aisés, dans le centre-ville, après une longue remise en beauté, de nouveaux quartiers deviennent attractifs.

Les quartiers les plus plébiscités se situent toujours au sein des 7e et 8e arrondissements pour les belles villas et les résidences de standing offrant des vues et des proximités mer notamment sur la Corniche du président J.F. Kennedy, le Roucas Blanc, le Prado ou encore le parc Monticelli. » explique Emilie Banchetri de Sotheby’s. « D’autres quartiers situés dans les 9e, 11e et 12e arrondissements offrent une agréable vie résidentielle d’esprit village attirant les familles en quête de calme et d’espaces tout en étant à proximité du centre-ville. De nombreuses professions libérales y acquièrent leur adresse principale sous forme d’une villa contemporaine ou d’un mas disposant d’un grand terrain. Ce type de demeures est affiché autour de 1 M € pour les plus petites, voire entre 1,5 et 2 M € pour les plus volumineuses situées à Saint Barnabé, Les Accates, ou Eoures » souligne la spécialiste. Outre la clientèle locale, et surtout depuis que le TGV relie la cité phocéenne à la capitale en 3h30, de nombreux Parisiens mais également des Belges et Suisses composent une nouvelle clientèle disposant de budgets en phase avec les produits premium de la citée phocéenne. Une impeccable et volumineuse villa offrant une belle vue mer est aujourd’hui accessible entre 2,8 et 3 M €. Certaines propriétés d’exception peuvent atteindre 8 M €, notamment au sein d’adresses huppées comme le Parc Talabot, un domaine verdoyant et ultra sécurisé extrêmement recherché.

« En effet, des résidences telles que le Parc Talabot ou Les Oréades sont très prisées » poursuit Pierre Criquet, qui a créé l’agence Rond Point immobilier au sein d’un bel hôtel particulier sur le Prado en 1985. Les beaux biens sis dans les 7e, 8e et 9e arrondissements intéressent une clientèle composée de familles locales, de cadres mutés ainsi que de nombreux jeunes retraités en provenance de Paris ou Lyon, qui envisage une retraite active à Marseille. « Ils sont attirés par le sud, et, pour eux, Marseille incarne un compromis de choix entre panoramas de vacances et une vie urbaine permettant des activités culturelles et sociales de qualité » souligne le professionnel. « Le plus souvent, ils recherchent un appartement de 150 ou 160 m2 doté d’une terrasse offrant une vue mer ». Plusieurs résidences - telles que Les Jardins de Thalassa au Prado disposant d’appartements actuellement estimés entre 6000 et 7000 €/m2 - peuvent combler les attentes de cette clientèle dotée de budgets oscillant entre 800.000 et 900.000 €. « Nous ressentons un frémissement en ce premier trimestre 2015 après une année 2014 plutôt calme. Les clients sont plus nombreux et les visites se multiplient. Toutefois, la décision prend du temps. Les acquéreurs ne sont pas pressés, et même si un coup de cœur est au rendez-vous, ils ne se précipitent pas. Ils comparent et analysent en profondeur chaque produit : les montants des charges et taxes incombant à chaque acquisition pèsent dans la décision finale. Nous sommes clairement face à un marché raisonné, même dans cette gamme de prix » souligne le professionnel.

Chez Emile Garcin, spécialiste des biens de charme et de caractère sur une bande littoral allant de la Côte Bleue jusqu’au Var, un regain d’intérêt pour Marseille au niveau national ou international se ressent clairement. « Nos ventes s’équilibrent désormais entre résidences principales et secondaires. Il est vrai que l’image de Marseille a été redorée. L’éclairage mis sur le MUCEM, le quartier de La Joliette, l’inauguration de l’Intercontinental, l’année Capitale de la Culture et l’article dans le New York Times classant Marseille en deuxième position parmi les villes à visiter après Rio de Janeiro, ont boosté l’aura internationale de la ville » souligne Christophe Falbo. Ce n’est pas pour autant que la clientèle se rue sur les biens. « L’année 2014 a été dictée par l’attentisme et l’observation. 2015 se présente de façon plus active. On sent un retour à la confiance. Une partie de la clientèle remarque que les prix se stabilisent et qu’il est sans doute temps de faire des affaires » souligne l’expert. Le marché du principal pour les familles locales est plus actif. « La sécurité est devenue un critère primordial ». Le professionnel cite en exemple cette propriété de 450 m2 dotée d’un grand terrain avec piscine à débordement au sein du Parc Talabot. En vue d’une résidence principale, elle s’est vendue au delà de 2,5 M €. Ce type de produit de haut standing est le plus recherché par la clientèle bénéficiant de budgets de plusieurs millions.