Les rives du Lac d’Annecy : un marché immobilier à deux visages
Radia Amar - 06 mai 2014
Majoritairement composé de maisons et partagé entre les versants est et ouest, le marché des rives du Lac d’Annecy affiche des variations de prix comprises entre 15 et 20 % selon l’emplacement de ses biens. Un contraste fructueux.
Chef-lieu de la Haute-Savoie situé à quelques kilomètres de la frontière suisse, la ville d’Annecy bénéficie d’un splendide cadre naturel où la proximité des stations de ski et la qualité des eaux du lac - le plus pur d’Europe - permettent de s’adonner à une grande variété d’activités sportives et culturelles, hiver comme été. La « Venise des Alpes » a d’ailleurs reçu le label envié Art et Histoire. Si par sa population, Annecy n’occupe que la 8e place des villes de la région Rhône-Alpes après Chambéry, elle compense l’encastrement dû à sa position entre son lac et la montagne du Semnoz par les espaces ouverts de son agglomération entre Genève-Annemasse et Chambéry, et joue un rôle commercial important, rayonnant sur les départements voisins de la Savoie et de l’Ain. Le long de rives du Lac se dessine un marché aux spécificités marquées.
Eric Flament, gérant de l’agence Expertimmo installée à Annecy depuis plus de dix ans, accueille une clientèle composée d’actifs locaux et de frontaliers qui sont majoritairement à la recherche d’une résidence principale. « Ceux qui désirent une vue panoramique sur la montagne et le lac orientent leurs recherches vers la rive ouest, de Sevrier jusqu’à Doussard. Sur la rive est, l’ensoleillement est plus long et l’on bénéficie de beaux coucher de soleil. En outre, la rareté des biens disponibles et la proximité avec Annecy-le-Vieux y favorisent des prix plus élevés de 15 à 20 %. » Si l’on peut trouver quelques appartements au sein de petites copropriétés, ce marché est essentiellement composé de maisons. À l’est, un beau produit se situe entre 800.000 et 900.000 € tandis que le prix moyen varie de 700.000 à 800.000 € sur la rive ouest pour un bien équivalent.
Jean-Luc Caillat, directeur commercial au sein de Vallat Immobilier, supervise 14 agences dont celles implantées au bord du lac. Le professionnel relève des prix similaires et les mêmes écarts d’une rive à l’autre, soulignant également la prépondérance des produits de moyenne et haute gamme, ainsi que l’équilibre entre la demande de résidence principale et secondaire pour une clientèle qui est aujourd’hui française à 80 %. « Certains biens, bénéficiant d’un emplacement exceptionnel, pieds dans l’eau ou avec une très belle vue panoramique et un volume de 500 m2, peuvent atteindre 3 M €. Mais le ticket d’entrée dans un appartement sur la rive s’avère également élevé : pour un T3/T4, on attaque à 350.000, voire 400.000 €, pour atteindre facilement les 600.000 € ». Le spécialiste observe par ailleurs une forte demande pour les produits contemporains qui dépasse largement l’offre disponible. Les négociations, longues, intègrent par conséquent le prix des travaux de mise en conformité aux souhaits de l’acquéreur. Les communes les plus recherchées ? « Avec un budget confortable, les acquéreurs se tournent vers Veyrier et Annecy-le-Vieux pour les propriétés, puis le Triangle d’Or pour les appartements. » Bien plus étendu, le marché de la rive ouest est également plus hétérogène : petits appartements, programmes neufs et maisons plus accessibles attirent notamment de jeunes couples annéciens à la recherche d’une résidence principale. « En 2013, le volume de transaction du Groupe Vallat a été nettement supérieur sur la rive ouest », précise le professionnel. « Ceux qui veulent acheter sur les rives y disposent de bien plus de choix, avec des tarifs décroissants à mesure qu’on s’éloigne d’Annecy. De sorte qu’à elles deux, les deux rives du lac offrent une belle
complémentarité. »