Les terrasses toulousaines, leur rareté fait leur charme

La « ville rose », à la croisée des grands itinéraires européens, s’organise en zones concentriques autour de son cœur historique. Si les extérieurs, tous styles confondus, ne sont pas très rares sur la commune, les terrasses dans l’hypercentre, elles, sont beaucoup plus recherchées.

Berceau de la firme Airbus, Toulouse s’impose comme une technopole européenne qui héberge de nombreuses industries de pointe en matière d’aéronautique, d’informatique et de spatial. La 4e ville de France compte 440.203 âmes, population intra-muros, et connaît une forte démographie, l’une des plus élevées d’Europe pour une agglomération de plus de 850.000 habitants. Sa croissance urbaine explique les cercles qui se sont peu à peu formés autour de son cœur ancien, avec ses deux lobes, rive droite et rive gauche. Frôlant ce centre historique, des faubourgs et des quartiers s’organisent le long des boulevards de la ville, des axes qui permettent de la quitter et autour de ses gares.

On compte sur les doigts d’une main les produits avec terrasse en vente dans le Toulouse ancien. Cette maison sur le toit de 6 pièces, 220 m2 au sol, dont 35 m2 de terrasse, affiche 598.000 €. L’hypercentre, qui se situe autour du Capitole, jouit d’une véritable aura et les biens à vendre avec terrasse ne le restent pas longtemps. Un T4 de 113 m2 avec une terrasse de 12 m2, dans un immeuble ancien réhabilité et plein de charme attend preneur à 640.000 €. Toujours dans l’hypercentre, un hôtel particulier dont les 143 m2 se développent autour de la terrasse est mis à prix 680.000 €. Dans un immeuble récent cette fois, un T4 de 165 m2 avec une belle terrasse de 83 m2 donnant sur la Garonne, avec ascenseur et parking est estimé à 785.000 €. « L’offre est pourtant loin de répondre à la demande », remarque Marc Cellura de l’Agence RBI. « Une terrasse dans le Toulouse historique apporte une plus-value de 10 % à un bien. » La clientèle à haut pouvoir d’achat qui cherche à acquérir ces produits comprend, pour une partie, des employés d’Airbus qui ont été mutés et plus rarement des retraités, pour lesquels l’ascenseur reste obligatoire. Quand on quitte l’hypercentre et que l’on se trouve dans le centre de Toulouse, les appartements sont, pour certains, plus récents et ils bénéficient des prestations inhérentes aux constructions modernes, ascenseur et garages ou parkings. Les prix y demeurent élevés. Avenue Jean Jaurès, un immeuble des années 80 propose un duplex de 168 m2 avec une terrasse de 32 m2 et 2 parkings pour 795.000 €. La terrasse donne sur les allées et ce produit est typiquement celui qui va séduire une famille de cadres supérieurs aimant la ville et ses commodités sans pour autant sacrifier son cadre de vie. « Nous rencontrons, grâce notamment à Airbus, des acquéreurs français mais également étrangers, parmi lesquels des Espagnols », remarque Laure Boudé d’Eurim qui note également que « certains nouveaux arrivant louent le temps de trouver le bien qui leur correspondra ». Ces futurs propriétaires prennent le temps de la réflexion, un an en règle générale, à l’image de ce Britannique qui a d’abord habité cet appartement de 90 m2, rue des Couteliers, avec une terrasse de 13 m2 donnant sur la Garonne et un parking, moyennant 1500 €/mois. Assez soutenu car sinistré, le marché de la location affiche des prix allant jusqu’à 20 €/m2 en centre ville. Dès que l’on dépasse les 2000 € par mois, on se situe alors sur des maisons. Là encore, il est fréquent de voir des locataires les occuper jusqu’à 18 mois avant d’apposer leur signature sur un acte d’achat.

Dès que l’on s’éloigne un peu du centre, il devient plus facile de trouver des extérieurs. La Côte Pavée, à l’est de la ville et légèrement en hauteur, séduit les familles aisées qui y apprécient le calme, les espaces verts et plusieurs établissements scolaires. Là, les maisons valent entre 600.000 € et 1 M €. Une belle construction 1930 parfaitement rénovée, de 270 m2 habitables avec un jardin de 200 m2 et une piscine, située dans une jolie rue, a séduit un couple de Français mutés à Toulouse qui a déboursé 1.375.000 € pour en devenir propriétaire. En bas de Côte Pavée, 180 m2 avec 110 m2 de terrasse et 3 parkings s’affichent à 830.000 €. Vers le jardin des plantes, au sud-est de l’hypercentre, une maison bourgeoise entièrement rénovée de 250 m2, sur un terrain de 400 m2, coûte 1 M €. « Les biens qui ont des spécificités voient immédiatement leur prix grimper », constate Marie Charles de Propriété Privée. Dans le quartier Saint-Exupéry, au sud de Côte Pavée et près de la sortie du périphérique, on trouve de beaux produits, comme cette maison d’architecte, aux lignes très épurées, avec une superficie conséquente de 240 m2 habitables, un sous-sol hébergeant un sauna et un grand jardin de 1000 m2, qui s’acquière moyennant 1.440.000 €. Moins cher que s’il était situé sur Côte Pavée, ce bien va intéresser un cadre supérieur et sa famille. Pourtant, dans la « ville rose », rien ne remplacera jamais une belle terrasse, en plein centre, avec vue sur la Garonne.