Les trésors du Maine-et-Loire
Radia Amar - 12 novembre 2013
Angevines, manoirs, longères rénovées… Les produits de charme et de caractère ne manquent pas dans le département du Maine-et-Loire. D’Angers à Cholet en passant par Saumur, la typologie immobilière et la grille tarifaire varient selon que l’on opte pour une vie citadine ou le calme de la campagne.
Département à grande dominance rurale, le Maine-et-Loire recèle de nombreuses propriétés et anciennes fermes rénovées implantées sur de vastes terrains. Traversé d’est en ouest par la Loire, le département constitue la première zone horticole de France. Au croisement des axes autoroutiers menant à Nantes, Paris, Tours et Lyon, Angers en est le centre urbain, secondé par Cholet, Saumur et Segré. Etendue sur 4600 ha dont 638 ha d’espaces verts, la capitale historique de l’Anjou incarne la grande ville moderne de l’ouest. Son université, ses musées et son activité artistique en font un centre culturel – le château du Roi René, construit au XIIIe siècle, y occupe une place majeure. On peut y admirer La Tenture de l’Apocalypse, plus grand ensemble de tapisseries médiévales connu à ce jour. La commune se situe à la frontière du Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, et du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine. Angers est labellisée Cité d’art et d’histoire.
Le patrimoine immobilier angevin se compose de maisons et d’immeubles anciens, notamment à la Doutre, le quartier historique, ainsi qu’au cœur du fameux triangle d’or Lafayette-La Madeleine-Foch, « particulièrement plébiscité par les locaux », souligne Dimitri Léger, gérant de l’Agence Guy Hoquet. « Le produit typique du centre-ville : la maison angevine classique construite entre 1890 et 1920. » Cette dernière possède beaucoup de cachet avec ses vastes pièces ayant une belle hauteur sous plafond, ses parquets nobles, sa cheminée et l’utilisation généreuse de matériaux régionaux comme le tuffeau, la pierre du Val de Loire. Au rez-de-chaussée se trouvent la pièce à vivre, la cuisine et un couloir. Les chambres sont réparties à l’étage. « Souvent agrémentée d’un petit jardin et d’un garage, elle est proposée aux alentours de 400.000 €, selon sa superficie et son état général, certaines nécessitant un rafraichissement, voire une rénovation complète. » Parmi ses ventes récentes, le spécialiste évoque cette angevine de 134 m2 habitables entièrement rénovée avec des prestations haut de gamme qui vient de se vendre 385.000 €. Ou encore, sur le même secteur, place Lafayette, cette autre angevine de 187 m2 avec dépendance et cave à rénover, partie à 395.000 €.
Située dans le quartier de la Madeleine, au cœur du triangle d’or, l’agence Laurendeau Immobilier possède même une liste d’attente pour ce type de biens. « Ce quartier premium est le choix numéro 1 des familles angevines. Certains de nos clients attendent qu’une maison ou un hôtel particulier s’y libèrent avant de mettre en vente leur bien. La cote y est donc pérenne », explique Sandrine Laurendeau, gérante de l’agence. Quant aux prix, ils avoisinent les 2200 €/m2 lorsque des travaux de rénovation sont à prévoir et se situent entre 2600 et 3000 €/m2 pour des biens impeccables aux prestations haut de gamme. L’agence propose également de nombreuses belles propriétés situées à environ 30 minutes du centre-ville. Toutefois, depuis deux ans environ, les acquéreurs potentiels pour les produits de campagne se font plus rares : plus exigeants, ils prennent leur temps. Exemple : une maison de maître de 330 m2 habitables avec piscine, 4000 m2 de terrain, un triple garage et une dépendance affichée à 850.000 € attend son nouveau propriétaire malgré des atouts indéniables.
Ce constat est partagé par Thomas Monin, créateur et gérant de l’agence Mandat & Moi. « Aujourd’hui, dès que l’on quitte la ville, on peut parler d’un marché d’opportunités », déclare le professionnel. Pour exemple, à 10 minutes d’Angers, une longère rénovée - ancienne ferme dont la spécificité est d’être construite toute en longueur - en bord de Loire et déployant 8000 m2 de terrain est proposée à 598.000 €. Ou encore en plein centre des Ponts-de-Cé, une maison à rénover entièrement mais ayant un fort potentiel est affichée à seulement 175.000 €. « La disparité des prix est flagrante entre Angers et le reste du département où le marché est clairement dominé par les acheteurs. » Récemment, une maison affichée à 500.000 € s’est finalement vendue 395.000 €. Aujourd’hui, les négociations sont donc légion dans cette belle campagne au charme bucolique.