Les villages au pied du mont Ventoux

Pays provençal vallonné et verdoyant, le piémont du Ventoux abrite nombre de villages agréables et authentiques aux tarifs relativement abordables. Un secteur très intéressant, notamment pour son marché de la résidence secondaire.

Au pied du mont Ventoux, plus haut sommet du Vaucluse (1911 m) surnommé le « Géant de Provence » ou le « mont Chauve », de nombreux villages pittoresques proposent une remarquable qualité de vie à proximité de Carpentras et d’Avignon. Evoluant au milieu des vignes (AOC Ventoux, seconde plus importante production de la vallée du Rhône) et recélant de riches patrimoines architecturaux, ces adresses de caractère sont notamment convoitées pour leurs résidences secondaires…

« Notre clientèle composée majoritairement de Suisses, Belges, Britanniques et Parisiens recherche ici essentiellement une belle résidence de vacances », livre Christiane Auquier, responsable de Côté Sud Provence, deux agences fondées à Saint-Didier en 1976 et à Velleron en 2000 proposant la transaction, la location annuelle et saisonnière haute de gamme, ainsi que la gestion. « Deux types de produits les intéressent : les mas en pierre dotés d’un cachet important qui se vendent aux environs des 800.000 € pour 200 m2 habitables à restaurer avec 1 ha de terrain ; et les confortables villas contemporaines qui se négocient entre 500.000 et 600.000 € pour 150 m2 avec piscine et jardin de 2000 à 3000 m2. » Spécialisée dans la viabilisation de parcelles et le lotissement, la professionnelle commercialise ainsi par ailleurs des lots viabilisés affichés aux alentours des 140.000 € pour 500 m2. « Le marché est actuellement relativement dynamique, notamment concernant la location annuelle - nous gérons environ 300 locations et travaillons avec de grandes entreprises locales pour loger des cadres mutés. Les tarifs de vente sont attractifs et les affaires au prix du marché se vendent bien. »

Une analyse partagée par Stéphanie Duée, responsable des ventes pour Provence Vakantiehuizen, agence créée par un couple d’origine néerlandaise (Jacques et Swanja Planken) à Mazan en 2003 qui s’est développée grâce aux recommandations des clients : « Les transactions sont plus actives depuis fin 2014, surtout en ce qui concerne les biens correctement estimés. Ceux surévalués, en revanche, restent en vente durant des mois et finissent souvent dépréciés ». Deux types d’acquéreurs s’adressent aujourd’hui à l’agent : « Les actifs locaux en quête d’un bien à moins de 300.000 € et les étrangers - Néerlandais, Belges, Britanniques et quelques Canadiens - disposant d’une enveloppe généreuse supérieure à 500.000 € pour une résidence secondaire au soleil. Afin d’amortir leur investissement, ces derniers ont d’ailleurs fréquemment recours à la location saisonnière ». Deux transactions récentes sont très représentatives : une maison à Bédoin à 290.000 € et une autre à Mazan à 650.000 €. « A titre d’exemple, notre portefeuille contient en outre deux affaires typiquement prisées des étrangers : à Blauvac, au milieu des vignes, une villa récente de 230 m2 habitables sur plus de 1400 m2 de terrain avec piscine à 598.000 € ; et à Aubignan, un mas en pierre restauré de 260 m2 sur une parcelle de près de 4100 m2 avec piscine à 995.000 €. »

Directeur de Era Ventoux Immobilier (Era est le 1e réseau européen), deux agences établies à Mazan et Pernes-les-Fontaines (transaction, location et multi-expertise), Jean-Sébastien Dantonel note lui aussi une reprise du marché : « Après une année 2014 assez calme et marquée par l’attentisme durant laquelle les prix ont reculé de 8 à 10 %, l’activité fait désormais preuve d’une nouvelle vitalité. Les vendeurs qui suivent nos estimations, comprenant que le secteur a fait l’objet d’un réajustement des tarifs, réalisent leur transaction rapidement et au prix du mandant ». Principalement sollicité par des actifs dotés de 10 à 20 % d’apport - la clientèle étrangère constitue moins de 10 % - il enregistre une forte demande sur les produits proposés environ 300.000 €. « Témoins, cette maison en bon état de 180 m2 habitables sur 1800 m2 de terrain récemment vendue 350.000 € et cette maisonnette mitoyenne de 90 m2 avec 300 m2 de jardin dernièrement négociée 200.000 €. » Côté propriétés et biens de qualité, le marché est plus ralenti, à l’exception de la commune la plus cotée du piémont : Pernes-les-Fontaines. « Pour exemple, une villa de bon standing située proche du centre de ce joli village et offrant cinq chambres, 3000 m2 de terrain, dépendance, piscine et vue dominante est actuellement à la vente pour 798.250 €. » Quant au foncier, la demande demeure soutenue : « Spécialistes de la division foncière, nos agences commercialisent des parcelles constructibles de 500 à 1000 m2 affichées entre 100.000 et plus de 130.000 € ».