Livron, Loriol, La Voulte et Le Pouzin

Les quatre communes, réparties entre la Drôme et l’Ardèche, constituent les marchés de report de Montélimar et de Valence. Elles profitent d’ambiances bucoliques et de prix attractifs à quelques encablures des grandes villes. Les professionnels évoquent leurs spécificités.

Avec près de 10.000 habitants, Livron-sur-Drôme, sise à 100 km de Lyon, de Grenoble et d’Avignon, est la 7e cité du département. Elle se développe à flanc de colline entre le Rhône et l’Ardèche. Pendant les guerres de religion, la place forte s’illustre. Dans la seconde partie du XIXe siècle, le village s’établit le long de la route, sous l’impulsion de l’industrie de la soie, tandis que l’agriculture bat son plein. Livron annonce la vallée de la Drôme, alors que l’œil se trouve d’emblée attiré par les sommets du Vercors. Les coteaux de vignes tiennent la dragée haute aux vergers. Le réseau de bus permet de rallier Montélimar et Valence. L’économie de Loriol, connue pour ses nombreuses associations sportives, repose sur la production de fruits, le commerce et l’artisanat. La Voulte-sur-Rhône, 5050 âmes, s’anime en Ardèche, sur la rive droite du Rhône face à Livron, à 18 km des préfectures du 07 et du 26. A l’ouest, s’épanouissent le pays des Boutières et la superbe vallée de l’Eyrieux. Elle constitue un pôle industriel axé sur les nouvelles technologies, accueille des établissements scolaires jusqu’au collège, ainsi que de nombreux professionnels de la santé. Le Pouzin, 2850 administrés, reste l’une des principales portes de l’Ardèche. Le site industriel et ouvrier, auquel les spécialistes d’énergie solaire ou éolienne s’intéressent, arbore une plaine encore cultivée au sud.

« Livron et Loriol disposent sur place de tous les commerces, services et infrastructures nécessaires au quotidien. Si les riverains travaillent volontiers à Montélimar ou à Valence, ils apprécient les adresses, pourvues d’un environnement champêtre, à 1h00 de la montagne, de la mer et de la capitale de Rhône », démarre Laurent Guilhot de Solvimo Gret Immobilier. Le primo-accédant injecte aux alentours de 110.000 € en échange d’un appartement de 60-65 m2. Ce type de produit, susceptible de générer 550 € de revenu mensuel, suscite, également, l’engouement de l’investisseur, motivé par un segment locatif porteur. Riches d’enveloppes comprises entre 160.000 et 180.000 €, des personnes âgées font le choix de se rapprocher des commodités des centres urbains après la vente d’une maison en périphérie. Elles optent pour des résidences sécurisées et confortables avec ascenseur. Le couple dont la famille s’agrandit débourse 200-250.000 € en échange d’une villa de plain-pied de 100-110 m2 sur une parcelle de 500-600 m2. Les cadres moyens ou supérieurs vont jusqu’à 350.000 €. Lyonnais et Parisiens, à 2h30 de TGV de leur base, alimentent le marché de la villégiature, certes plus timide en ce moment. Ils ciblent les bâtisses en pierre de 150 m2, édifiées sur des terrains de 2000 m2, commercialisées autour de 400.000 €. En dépit d’une demande soutenue, le spécialiste note un certain balbutiement dans la concrétisation.

« Livron, La Voulte, Le Pouzin et Loriol se dressent au carrefour des bassins d’emplois de la Drôme et de l’Ardèche. Très souvent, les couples d’acquéreurs se partagent entre les différentes villes pour le travail et plébiscitent ces lieux de résidence à l’orée des espaces verdoyants. Il y fait bon pratiquer le VTT, le canoë, la randonnée pédestre et équestre », s’enthousiasme Sylvain Berrée d’Eyrieux Immobilier. Un pan de La Voulte, en hauteur, surplombe le Rhône et regarde le Vercors, tandis que la vallée de l’Eyrieux, un éden sauvage et méconnu, invite aux activités de pleine nature. A proximité de Montélimar et de Privas, Le Pouzin se révèle, également, dynamique. Les cinq dernières ventes orchestrées par l’agence se situent sous la barre de 180.000 €. Un primo-accédant paie 135.000 € contre deux appartements à rénover de 80 m2 chacun, prolongés par un terrain de 100 m2 et une terrasse de 40 m2. L’objectif est double : après 40.000 € de travaux, il occupe l’un et loue l’autre 500 €/mois. Un terrain de 1900 m2 en terrasses, associé à une constructibilité de 330 m2, change, ensuite, de mains moyennant 80.000 €. Cette maison de ville de 1960 en très bon état – 90 m2 sur trois niveaux avec terrasse et cave – part, enfin, à 145.000 €. Si les vendeurs se montrent plus raisonnables, il convient de rassurer les acheteurs et d’encadrer leur prise de décision.

« Les visites retrouvent un rythme satisfaisant ; les taux d’intérêt sont bas ; et les tarifs connaissent, aujourd’hui, une certaine stabilité », commente Benoît Maclin de Guy Hoquet l’Immobilier, des agences à La Voulte et Livron. Les deux localités se valent, lorsque Loriol et Le Pouzin évoluent un cran en dessous, affichant, à bien équivalent, des prix inférieurs de 10 %. La moitié des signatures concerne la maison de lotissement de 90-100 m2, aux environs de 180.000 €. Les autres se positionnent sur le segment collectif ou le foncier à bâtir. Le secteur s’avère de plus en plus morcelé. Le détachement parcellaire apparaît comme une solution pour les acquéreurs de 2007, bien incapables à l’heure actuelle de rentrer dans leurs frais. Le professionnel constate le retour des investisseurs, rassurés par le placement pérenne dans la pierre. Désormais, seuls se vendent les biens au prix. La disparition du prêt à taux zéro impacte fatalement le primo-accédant. Tout l’enjeu pour l’agent immobilier réside dans la reconquête de cette population, inquiète et incertaine. Information, conseil et service font la différence.