Mazarin, un quartier historique à Aix-en-Provence

Prestigieux quartier situé au centre d’Aix-en-Provence, à l’orée du Cours Mirabeau, Mazarin incarne la quintessence du style architectural historique aixois impeccablement conservé. D’ailleurs de nombreux films d’époque y ont été tournés.

Organisé de façon très géométrique (en damier), le quartier Mazarin fut conçu au XVIIe siècle à l’initiative de l’archevêque Mazarin, frère du Cardinal. Traversé par la rue d’Italie (la plus ancienne voie d’Aix-en-Provence) et organisé autour de la rue Cardinale et de la rue du 4 Septembre, il abritait de cossus hôtels particuliers, demeures des familles de la grande bourgeoisie locale. Aujourd’hui, le lustre de ce quartier se manifeste par la majesté des façades historiques ainsi que par les prestigieux monuments et institutions qui s’y trouvent tels que la fontaine des 4 dauphins, l’église Saint-Jean de Malte conçue dans un style gothique provençal, le musée Granet ou encore le somptueux Hôtel de Caumont devenu le siège du conservatoire de musique. En parcourant les rues Mazarine ou Cardinale, les merveilles architecturales se dévoilent, laissant imaginer la vie de salon de l’époque. Désormais, hôtels, boutiques stylées et restaurants s’y installent aux côtés des antiquaires et des galeries d’art. Ce dynamisme commercial insuffle un nouvel élan à ce quartier résidentiel, parfois au détriment de la quiétude de certains habitants ne voyant pas d’un bon œil le projet de piétonisation.

Les hôtels particuliers et les beaux appartements anciens constituent la principale typologie des biens que l’on trouve quartier Mazarin. « La clientèle pour ces produits de prestige se compose aussi bien de Parisiens ayant à terme le projet de s’installer à l’année à Aix-en-Provence, d’acquéreurs internationaux, que de familles locales ayant vendu une propriété en campagne et souhaitant s’installer en centre-ville» explique Nicolas Ginon, directeur de l’agence Garcin d’Aix-en-Provence. Toutefois, face à une offre restreinte, ils se heurtent à une sévère pénurie, d’autant que la rotation des biens est ici de l’ordre d’au minimum 20 ans. « Les prix des appartements bourgeois ont légèrement baissé. Ils se situent autour de 6000 €/m2 contre 7000 €/m2 en 2010/2012 ». A titre d’exemple, le professionnel cite cet appartement de 200 m2 au second étage d’un hôtel particulier rue Cardinale, affiché à 1.200.000 €, ou encore cet autre de 300 m2, récemment rénové, proposé à un peu plus de 2 M €. « Ce type de produit trouve en moyenne acquéreur entre 6 et 9 mois. »

« Les hôtels particuliers non divisés sont quasi-inexistants sur le marché. La plupart abrite désormais quelques beaux appartements bourgeois ayant conservé de nobles éléments anciens et multipliant les mètres carrés » souligne Pascal Boyer de l’agence Pelletier et Savon, un cabinet de gestion gérant de nombreux immeubles et hôtels particuliers du quartier Mazarin. « On trouve également des appartements plus classiques au sein d’immeubles bourgeois ainsi que des biens en sous pentes et d’anciens combles aménagés. » Le professionnel évoque cet appartement de 90 m2 de bon standing doté d’une terrasse au sein d’un immeuble bourgeois, affiché à 565.000 €. « Selon la typologie et l’état du bien, les prix oscillent entre 4000 € pour des produits classiques nécessitant des rénovations et 8000 €/m2 pour les produits d’exception. » A l’image de ce splendide appartement de 200 m2 mis en vente à 1.250.000 € niché au sein d’un somptueux hôtel particulier, les biens de caractère suscitent un véritable coup de cœur auprès d’une clientèle esthète, amoureuse de demeures historiques, toutefois le manque d’ascenseur et de stationnement les fait parfois hésiter. « La clientèle est là, mais elle n’est pas toujours prête à faire toutes les concessions imposées par ce quartier emblématique. »