Menton un front de mer prisé

Ville ouverte sur la Méditerranée à l’identité azuréenne forte, Menton recèle un bord de mer à la fois pittoresque et prestigieux. Un secteur prisé par des étrangers aisés qui s’y installent en résidence secondaire. Une valeur sûre…

Bénéficiant d’un climat méditerranéen exceptionnel (quasiment subtropical), Menton (près de 30.000 habitants) est une Ville d’art et d’histoire posée au bord de l’eau, à la frontière franco-italienne et 7 km de Monaco. La « Perle de la France », mondialement connue pour ses citrons et la fête célébrée en leur honneur (depuis 1928), offre ainsi une qualité de vie remarquable… notamment ses quartiers en front de mer (qui abritent six belles plages) : Madone-Carnolès, à l’ouest de la commune, Biovès et son casino, le vieux Menton qui plonge en cascade dans la Méditerranée, et Garavan, à l’est, avec ses magnifiques propriétés, ses jardins et son port de plaisance.

C’est dans ce dernier qu’est installée depuis plus de vingt ans l’Agence Giotto, entreprise familiale créée en 1968 comptant également trois autres cabinets en Italie (à Vintimille, Bordighera et Limone Piemonte) et proposant un service atypique : la gérance et location de voiliers et bateaux. « Sur le littoral, l’essentiel de la demande porte sur les appartements T2. Les biens en première ligne avec vue mer latérale ou vue colline se négocient environ 300.000 €, tandis que ceux qui sont face à la mer et dotés de terrasse et parking se vendent 500.000 €, voire davantage », expose Alberto Barla, négociateur. Sur le segment individuel, quasi inexistant sur le rivage, l’agence commercialise un bien très rare : dans un domaine sécurisé de Garavan, une villa d’époque composée de trois appartements et de dépendances pour une superficie totale de 320 m2 habitables sur 300 m2 de jardin à 4.240.000 €, soit plus de 13.000 €/m2. « Un produit d’exception, avec vues panoramiques sur la mer et la vieille ville, qui a reçu des hôtes prestigieux comme la Reine d’Angleterre Victoria. » Les tarifs mentonnais, « en légère baisse depuis deux ans », manqueraient encore de stabilité. Mais la demande reste importante : « Le marché est dynamique, animé par des étrangers en quête d’une résidence secondaire les pieds dans l’eau. Beaucoup de nos locataires saisonniers décident d’acheter, ainsi que des propriétaires de bateaux. Et nous commençons à être sollicités par une clientèle d’actifs à la recherche d’une résidence principale ».

Spécialistes de l’immobilier mentonnais depuis 1996, Sabine Guglielmi et son associé ont ouvert en 2011 face au casino, en lieu et place d’une agence existante, K&G International Properties, établissement qui couvre une zone allant de la frontière italienne à Beausoleil et Cap-d’Ail. La professionnelle confirme l’extrême rareté des maisons sur le front de mer : « Pour en trouver, il faut aller dans la commune voisine de Roquebrune-Cap-Martin - comparable par endroit au Cap d’Antibes, où elles sont proposées à partir de 4 M €. » Le marché côtier se compose ainsi d’appartements dont les tarifs oscillent, principalement en fonction du standing de la résidence, de l’état du bien et de l’étage, entre 7 et 10.000 €/m2. « Il y a encore quelques années, le mètre carré dépassait souvent 10.000 €, mais les prix ont baissé. Le recul a toutefois été moins important sur le bord de mer qu’ailleurs à Menton, l’offre y étant inférieure à la demande. » Les produits les plus recherchés sont les deux et trois-pièces, ainsi que les villas sur les toits, à l’image d’une transaction récente à environ 1 M €. Sabine Guglielmi a en outre vendu il y a peu 70 m2 avec près de 15 m2 de terrasse à 600.000 €. Ses acquéreurs, autrefois essentiellement Italiens, sont aujourd’hui plutôt originaires du nord de l’Europe. « Des Français fortunés, souvent parisiens, s’adressent également à nous. »

Tiphaine Eon, gérante de Tiphaine Immobilier, agence couvrant Menton et Roquebrune-Cap-Martin, est dans l’immobilier depuis 1990. Elle estime pour sa part que les prix côtiers commencent à baisser : « Cela dynamise d’ailleurs l’activité et accélère les ventes ». Pour exemple, un trois-pièces de 80 m2 avec parking est actuellement disponible pour 480.000 €, alors qu’« il aurait auparavant été commercialisé 500.000-550.000 €. » Les prix se maintiennent en revanche pour les produits de standing face à la mer, à l’instar d’un deux-pièces de près de 70 m2 sis dans une résidence très réputée et vendu 600.000 €, ou d’un T3 au dernier étage négocié 1,1 M €. « Le haut de gamme et les belles prestations sont particulièrement recherchés. » La clientèle de Tiphaine Eon est de moins en moins italienne au profit des Anglo-saxons. « Ils sont de retour sur le front de mer mentonnais après de longues années d’absence. Quelques Français font également de même. Et nous notons l’arrivée de clients Russes, notamment pour la location saisonnière, le cœur de notre activité. » A ce propos, investir en bord de mer est un bon plan : « Un bien loué ici est facilement occupé neuf mois dans l’année ».