Narbonne : une demande soutenue
Par Laetitia Rossi - 20 janvier 2011
Parcourue par le Canal de la Robine, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1996, la sous-préfecture de l’Aude héberge 51.000 personnes, 87.500 au sein de la communauté d’agglomération. Située en plein parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, elle se dresse entre le massif de la Clape et les étangs de Bages-Sigean.
Fondé par les Romains en - 118, le centre porte les traces du riche passé, de l’époque antique et de la période médiévale. Entourée de garrigue et de vigne, la cité commercialise, aujourd’hui, les vins de l’Aude. Grâce aux 5 km de plage de sable de la station balnéaire construite à plus de 10 km, Narbonne vit également du tourisme. Entre Montpellier et Perpignan, elle s’étend sur 17.296 ha (dont un quart seulement urbanisé) de la Méditerranée aux contreforts des Corbières maritimes, affichant la plus haute superficie du Languedoc-Roussillon. Au cœur d’un nœud routier et ferroviaire, elle offre un accès aisé à la capitale héraultaise, comme à Toulouse, Bordeaux, Marseille ou Tarascon. Assurant des liaisons TGV quotidiennes avec Paris, Lyon et Lille, sa gare s’inscrit comme la première du département. La localité abrite des complexes sportifs, un théâtre, une médiathèque, des salles de cinémas, un golf et un pôle universitaire axé sur le droit et les sciences économiques et sociales. Tout secteur confondu, la belle audoise arbore un parc immobilier relativement ancien, deux tiers de résidences principales et 80 % de grandes surfaces T3 et T4.
« Il n’y a pas de crise sur Narbonne-ville, largement dédiée à l’occupation à l’année, à condition de coller au prix du marché », avertit Sabine André de Sélection Sud Immobilier. Le stock est reconstitué et la demande, soutenue. Pourvus de prestations correctes, mais privés de garage et d’extérieur, le T2 se négocie aux alentours de 70.000 €, le T3, à 90.000 € environ et le T4, jusqu’à 130.000 €. La spécialiste note un engouement certain pour la maison de plain-pied en centre-ville. Or, les références de ce type manquent cruellement. Un exemple du genre, sis sur la première couronne - 95 m2 (trois chambres) sur une parcelle de 400 m2 - vient de changer de mains moyennant 237.000 €. Sur le segment individuel, l’essentiel des transactions oscille entre 200.000 et 300.000 €. Globalement, 60 % des acquéreurs sont issus du cru, les autres, majoritairement composés de retraités ou futurs retraités de toute la France. La part des investisseurs se révèle non négligeable. Le fameux T2 à 70.000 € présente un potentiel locatif mensuel de 400 €. Narbonne-ville affiche des tarifs supérieurs aux grilles carcassonnaises d’à peu près 20 %. La proximité de la mer, l’animation et le microclimat justifient la différence.
« Le niveau des taux d’intérêt et le PTZ s’avèrent extrêmement incitatifs pour les primo-accédants », témoignent Guylaine Bertrand et Laurence Billard de l’Agence du Soleil. Entre le remboursement induit par l’achat d’un deux-pièces de 60.000 € et le loyer exigé pour son occupation, l’effort à consentir n’est pas énorme et la perspective de la première option, plus porteuse à terme. Les professionnels remarquent l’arrivée massive d’investisseurs étrangers à la région. Quelques-uns s’offrent une surface réduite contre 45-60.000 €, espérant une rentabilité de 8 % bruts. D’autres achètent des immeubles qu’ils revendent à la découpe. Une bâtisse de quatre appartements générant un retour de 9 % vient de partir à 180.000 €. Une autre de trois lots, en bon état et parfaitement placée, quitte les fichiers contre 160.000 €. Si Narbonne-ville n’est absolument pas comparable à la portion littorale, qui obéit en tout point à une logique de station balnéaire, elle montre de conséquentes disparités entre les quartiers, tant au niveau des prix que du profil acquéreur. Les seniors apprécient ainsi les T3 de standing avec ascenseur, garage et terrasse, des Halles et des Quais, commercialisés autour de 200.000 €, tandis que les familles nombreuses ou recomposées préfèrent les villas, d’au moins quatre chambres, édifiées en périphérie.