Saint-Malo et Dinard, cap sur la Côte d’Émeraude

La première, connue pour ses remparts et sa situation stratégique sur la Manche, est sans doute l’une des villes les plus visitées de Bretagne. La seconde se dresse à l’ouest, sur la rive gauche de la Rance. Incursion sur la Côte D’Émeraude, une bien jolie appellation d’Eugène Herpin en référence à la couleur de la mer dans cette région de Bretagne.

De 46.450 habitants la population de Saint-Malo passe à 200.000 en été. Un sondage réalisé en 2010 par le site TripAdvisor confirme la cote de la belle bretonne, qui prend la première place des destinations françaises préférées des Européens. Le deuxième port de la région fait la part belle à la plaisance, la pêche, le commerce et au voyage. Des plages ponctuent le littoral rocheux, long d’une dizaine de kilomètres. La localité compte 63.000 habitations principales et près de 20.000 logements secondaires. La ville close, autrement dit le vieux Saint-Malo, voisine avec la cité et le port, par lequel transitent chaque année un million de passagers. A partir de 2008, le renouvellement urbain va bon train. Dinard doit notamment son succès à l’engouement des Anglais et des Américains. D’ailleurs, depuis 1990, elle organise le Festival du Film Britannique. La station balnéaire, desservie par l’aéroport de Dinard Pleurtuit Saint-Malo, héberge près de 10.600 personnes et abrite 5 monuments historiques et 407 villas protégées, édifiées à la fin du XIXe siècle. En 2002, elle obtient naturellement le label de ville d’art et d’histoire.

« Saint-Malo, une ville déjà d’une certaine taille, attire trois catégories d’acquéreurs : les actifs locaux, les papyboomers, en quête d’une retraite sur un littoral, et les résidents secondaires, sous le charme de la cité malouine », introduisent Jocelyne et Pascal Négaret du Cabinet Richard. Les primo-accédants, eu égard aux tarifs pratiqués à Saint-Malo, sont souvent contraints de reporter leur choix sur la périphérie dans un rayon de 10 km. Pourvus d’une enveloppe sous la barre des 250.000 €, ils peuvent obtenir un terrain loti de 300-400 m2 et faire construire une maison de 100 m2. Le critère BBC se révèle rassurant, constituant pour l’avenir une garantie de maîtrise de coûts. Les autres, mieux installés dans la vie, plébiscitent le centre, la proximité des écoles, des commerces et des services. De grandes disparités de valeurs apparaissent en fonction de l’emplacement, selon que l’on se trouve côté mer ou côté ville. Les papy-boomers manifestent finalement les mêmes exigences. Concrètement, une demeure de trois/quatre chambres avec jardin et garage dans le centre oscille entre 250.000 et 400.000 €. Les amateurs d’appartements exigent l’ascenseur, un stationnement et un extérieur, des commodités rares en intramuros. En périphérie des remparts, elles se négocient de 2800 à 3800 €/m2 sans vue mer, de 5000 à 7000 €/m2 avec. Les seniors arrivent principalement de région parisienne, de la Mayenne ou du Pays de Fougères, dotés d’un budget conséquent et disponible comptant pour l’achat comme pour les travaux. Au Petit Paramé et à Saint-Ideuc, il n’est pas rare de trouver des bâtisses autour de 500.000 €. Une construction cossue orientée sur la Manche s’échelonne, hors exception, de 800.000 à 1,5 M €. Les résidents secondaires, franciliens, rennais et fougerais, préfèrent, également, le segment individuel, près des plages et non loin des boutiques, vers Paramé, Rocabey, Le Rosais et Saint-Servan. Difficile de nier l’impact sur ce marché du changement de législation sur les plus-values, dissuasif pour les deux parties. « 2015, 2h15 », dit le slogan. C’est en tout cas le temps qu’il faudra d’ici deux ans pour rejoindre Paris en TGV.

« Le premier trimestre 2013 se révèle dynamique. Si les contacts sont nombreux, les négociations sont âpres », constate Agnès Courtois d’Avis Immobilier. Les acheteurs du secondaire ne connaissent pas la pression et ne sacrifient pas la bonne affaire sur l’autel du plaisir. Les locaux, angoissés par le contexte malgré des taux d’intérêt bas, essaient de compenser cette anxiété par un bon prix d’acquisition. Parmi les dernières ventes, la professionnelle évoque un appartement de 120 m2 en état correct à Saint-Servan, à 300.000 €, un autre de 87 m2 à rénover dans une résidence 1960, à 185.000 €, une maison en pierre de 125 m2 en parfaite condition, mitoyenne d’un côté, dans un jardin de 600 m2 légèrement excentré, à 375.000 €, et une petite unité individuelle à retaper, ouverte sur une parcelle de 260 m2 du Clos-Cadot, à 190.000 €. L’un des avantages de la période tient à la réapparition dans les tablettes de maisons avec terrain autour de 200.000 €, à condition d’accepter le principe des travaux. En parallèle, Courtoisville et Rochebonne, près de la grande plage du Sillon, se maintiennent, sous-tendus par une offre rare associée à une demande constante.

« Dinard possède un segment haut de gamme unique, de sublimes villas Belle Epoque orientées sur la Grande Bleue. Tous apprécient l’urbanisation maîtrisée et l’architecture particulière de la station balnéaire », précise Nicolas Leboissetier d’Émeraude Littoral. Difficile de trouver une maison en front de mer à moins de 5 M €. Sur l’exercice 2012, certaines se sont d’ailleurs échangées à plus de 10 M €. Les autres biens sont comparables à ceux de Saint-Malo, avec des disparités moins importantes. La commune de Pleurtuit, l’une des plus étendues d’Ille-et-Vilaine, accueille l’aéroport. Privée de façade maritime, elle s’adresse davantage aux résidents principaux, heureux de pouvoir bénéficier de la proximité de la Rance. La plupart cherchent une maison de moins de dix ans renfermant quatre chambres, une denrée commercialisée entre 230.000 et 250.000 €. La maison en pierre remporte, ensuite, un franc succès. Une petite bâtisse ancienne à rénover dans un hameau débute à 130.000 €, quand le haut du panier avoisine 700.000 €. Au cours des dernières années, la commune connaît une belle évolution. En témoignent les lotissements et immeubles récemment sortis de terre ou l’aménagement de la ZAC du Tertre Esnault, limitrophe de Dinard, une zone censée recevoir des enseignes commer­ciales et des bureaux.

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