Une maison à Nyons

René Barjavel donne le ton : « la seule différence entre Nyons et le paradis, c’est qu’à Nyons on est bien vivant ». La commune de 7300 âmes, protégée du mistral, figure parmi les plus beaux détours de France. De plus, le soleil chauffe la bourgade dans les mêmes proportions que Nice.

En bonne provençale, Nyons offre une huile d’olive réputée à l’international. Surnommée « le Petit Nice », elle produit des vins AOC Côtes du Rhône. En retrait des grands axes routiers, son parc immobilier arbore 76 % de résidences principales et 19,5 % de secondaires. Plus du tiers des habitants a 60 ans et au-delà. En 2009, la station touristique, auréolée d’un riche patrimoine architectural, célèbre le 600e anniversaire de la place des Arcades et du pont roman.

« Le produit phare reste la villa de plain-pied, 120 m2 habitables sur une parcelle de 800-1000 m2, située dans un quartier résidentiel et calme accessible à pied depuis le centre de Nyons », débute David Boschi de l’agence Boschi Immobilier. La denrée séduit les retraités de l’Hexagone, attirés par la qualité de vie et la douceur du climat, prêts à payer comptant après la vente de leur fief dans leur région d’origine. S’ils dépensent de 250.000 à 400.000 €, selon la surface et la prestation, ils se montrent particulièrement exigeants quant à l’emplacement, aux vertus du bâti et à la performance énergétique. Une référence en parfaite condition part plus facilement qu’une autre à rénover ou à rafraîchir. Au nombre des dernières signatures, le professionnel décrit une unité de plain-pied d’environ 100 m2 sur 900 m2, à 265.000 € et une villa récente de 180 m2 en excellent état, sur un terrain de 1200 m2, à 465.000 €. Rhônalpins et Belges s’intéressent, ensuite, à la villégiature, ciblant des demeures en campagne avec piscine, susceptibles d’accueillir la famille durant les vacances, moyennant 300-500.000 €. L’un d’entre eux vient de s’alléger de 460.000 € en échange de 150 m2 de bâti et 3800 m2 de jardin sur les hauteurs. Le fameux mas peut atteindre 700.000 €, à condition de proposer un état irréprochable. Privée d’extérieur, la maison de village reste en fichier. Dotée d’un jardin et de trois chambres, elle oscille entre 150.000 et 200.000 €. Quelle que soit sa configuration, l’engouement se révèle limitée.Les seniors en provenance d’un autre département et les résidents secondaires sont à l’origine de 60 % des transactions.

« Les retraités constituent, en effet, une manne acquéreurs non négligeable. La majorité arrive du quart nord-est de la France et prépare la transition quelques années avant la cessation totale de leurs activités », indique Philippe Aubrat d’Orpi A.G. Immobilier Gestion. Ultra rationnels, ils anticipent la prise d’âge, refusent l’éloignement et les terrains lourds d’entretien. A Nyons, on s’offre une carte postale, un coin de Drôme Provençale et par conséquent un espace en plein air, où profiter des journées ensoleillées. Nul n’envisage de faire l’impasse sur l’extérieur. Sur les cinq dernières ventes, le spécialiste compte un terrain à bâtir de 1800 m2, susceptible d’accueillir une construction de 500 m2, à 260.000 €, un trois-pièces à 130.000 € et trois maisons comprises entre 190.000 et 350.000 €, deux achats en principal, deux en secondaire et un investissement. La concrétisation requiert un réel déploiement d’énergie, notamment lorsqu’il s’agit de faire accepter aux vendeurs la valeur effective de leur bien. Cependant, la vitesse de croisière est acceptable.

« Les bâtisses des années 1950 et 1960, sur plusieurs niveaux, sont à la peine », commentent Yann et Gilles Bonnet de l’Agence Bonnet. La clientèle leur reproche une architecture et une distribution désuètes, sans oublier une isolation défaillante. Depuis l’obligation de communiquer l’étiquette énergétique, les acheteurs veillent aux futures consommations et aux coûts de fonctionnement. Jadis prisée en secondaire, la maison de village draine une demande moindre sur l’exercice 2012. Derrière chaque acquisition, il y a une projection d’installation à moyen ou long terme. La notion d’investissement est, également, sous-jacente. Ainsi, le défaut majeur ne pardonne pas. Nyons tient le haut de l’affiche, mais la différence avec les villages alentours, Mirabel-aux-Baronnies, Vinsobres, Venterol ou Aubres, s’amenuise grandement. Longtemps, cette périphérie bucolique fonctionne comme un marché de report. Aujourd’hui, son parc immobilier, largement rafraîchi, n’a pas à rougir de la comparaison avec la voisine.

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