Villeneuve-lez-Avignon et Les Angles

Edifiées sur un plateau surplombant le Rhône, face à l’incontournable cité d’Avignon, les communes de 12.100 et 7750 habitants constituent un cadre de vie agréable et fonctionnel, à 500 mètres de l’agitation urbaine par le pont Daladier.

Depuis Villeneuve-lez-Avignon et Les Angles, on rejoint facilement les grands axes de circulation, la Cité des Papes et la gare TGV, un équipement largement emprunté par les Franciliens en villégiature. Leur réputation les précède : mutés comme résidents secondaires ciblent les adresses. Relevant de la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon, Villeneuve abrite un patrimoine historique d’une grande richesse. En témoignent la Tour Philippe le Bel, le musée Pierre de Luxembourg, l’église Notre-Dame, le Fort Saint-André ou encore la Chartreuse du Val de Bénédiction. La plaine de l’Abbaye, la colline des Mourgues et le cœur ancien, des sites classés, tiennent la dragée haute aux espaces boisés. Lycée, clinique, piscine et club équestre font la joie des familles. Preuve du succès : la population augmente de plus de 20 % en l’espace de 15 ans. Les Angles arbore deux visages, ancien et moderne, tandis qu’elle accueille une zone d’activités. Les riverains comme les visiteurs apprécient le Parc du Soleil et du Cosmos, les sentiers des peintres et botanique.

« L’engouement suscité auprès des autochtones par Villeneuve est aussi ancré que celui inspiré par Neuilly. Même l’ancien coureur automobile Jean Alesi aurait succombé au charme et à la quiétude des lieux », démarrent Sophie Paris et Luc Boissel de L’Immo du Particulier. Le centre des Angles se révèle plus restreint. La commune en plein développement présente deux aspects : un bâti véritablement ancien et un parc plus récent. Globalement, les prix sont légèrement inférieurs aux coûts pratiqués au sein de la ville limitrophe. L’une des dernières transactions orchestrées par les spécialistes se révèle assez typique : une profession libérale paie 470.000 € 230 m2 à rafraîchir sur une parcelle de 1700 m2 du côté de Villeneuve. Un couple de mutés s’acquittent, ensuite, de la somme de 260.000 € contre un appartement de 82 m2 prolongé par une terrasse sur Les Angles. Là, 70 % des ventes concernent le segment collectif, des bâtiments récents et confortables parfois dotés de piscine. A contrario, sur Villeneuve, 90 % des signatures portent sur le marché de l’individuel.

« Sur les dix dernières ventes de Guy Hoquet Villeneuve-lez-Avignon, huit se situent entre 175.000 et 300.000 €, deux de 450.000 à 630.000 €, la somme requise pour une villa de 170 m2 en parfait état sur 1400 m2 à Rochefort-du-Gard », indique Laurent Mottet, optimiste pour 2013. Le foncier, rare et onéreux, se porte bien. Dernièrement, un terrain non viabilisé de 1050 m2, attaché à un COS de 0,3, sis à 10 mn du centre historique de Villeneuve, trouve preneur à 125.000 €. Un autre de 2000 m2 et un COS identique, in situ cette fois, part à 480.000 €, un prix justifié par la vue magnifique sur le Fort Saint-André, le Mont Ventoux et la plaine de l’Abbaye. Les primo-accédants s’intéressent aussi aux parcelles destinées à la construction. Pourvus d’un budget total de 220.000 €, ils acceptent de faire 15-20 mn de route. Toutes catégories confondues, la demande reste soutenue, le contexte impactant davantage le profil acquéreur que le marché. Certains acheteurs guettent la bonne opportunité. A titre d’exemple, le propriétaire d’une villa affichée à 735.000 € vient de se voir proposer 500.000 €. Laurent Mottet compte une quinzaine d’offres de ce type au cours des dernières semaines. Or, Villeneuve et Les Angles sont des valeurs sûres. On peut éventuellement obtenir une correction de prix, associée à des taux bas, mais pas des baisses de 20-30 %.

Les dernières vacances de Noël ont été particulièrement actives pour Lucie Clap de Côté Sud Côté Rêve. Trois couples de seniors parisiens, en quête d’un fief où couler leurs vieux jours, ont visité cette villa de 350 m2, sur un terrain de 2300 m2 ouvert sur le Mont Ventoux et la Chartreuse de Villeneuve, à 1.390.000 €, ou cette maison de ville du XVIIIe siècle de 300 m2, entièrement réhabilitée, avec cour, solarium, bassin et garage, à 980.000 €. Ce créneau fonctionne encore, selon l’agent immobilier, tandis que la tranche 400-600.000 € rencontrerait plus de difficultés d’écoulement. 70 % des clients de Lucie Clap sont originaires d’Ile-de-France, seniors ou télétravailleurs, séduits par la proximité de la gare TGV et l’éclectisme de l’offre culturelle en Avignon. Certains préfèrent le secteur aux Alpilles et au Luberon, moins animés en hiver. Très souvent, ils hésitent entre l’intramuros et les banlieues chics et bucoliques. Sauf que de l’autre côté des remparts, le moindre extérieur s’arrache à prix d’or. Aussi, on demande 1.150.000 € pour une maison de ville de 270 m2, une terrasse de 500 m2, une piscine et un garage, soit 20 % de plus qu’à Villeneuve ou aux Angles. La vieille pierre et le contemporain aux espaces lumineux et fonctionnels font des émules. Seul l’entre-deux, souvent désuet, est à la peine.