Bonnieux, un site animé toute l’année

Le village perché sur le versant nord du massif du Luberon se dresse face à Lacoste, offrant des vues magnifiques sur le petit Luberon et les Monts du Vaucluse. la plaine du Calavon s’épanouit à l’ouest, le plateau des Claparèdes, à l’est.

Bonnieux s’anime à proximité immédiate de Roussillon, Apt, Buoux, Lourmarin, Lacoste et Goult. 1420 personnes habitent à l’année le bourg, doté d’une école. L’activité économique du site est étroitement liée au tourisme. Des vins AOC Ventoux et Luberon sont, également, produits sur place. Le vendredi, le marché de produits fermiers et saisonniers bat son plein. Les maisons en hauteur voisinent avec celles dites à terre, à cour ou à tour. Dans les champs, il est encore possible d’apercevoir des cabanons et des bories. Mais c’est encore le fameux mas qui règne sans partage sur l’architecture locale. Le lieu de détente se mue à l’occasion en décors de cinéma. En témoignent la série « Une année en Provence », adaptée de l’ouvrage de Peter Mayle, « Une grande année », du même auteur revisité par Ridley Scott, ou encore « Swimming Pool », le surprenant film d’Ozon.

« Authentique à souhait, le village de Bonnieux vit à l’année. Sans doute moins pris d’assaut par les touristes que Roussillon et Gordes, il propose tous les commerces et services de première nécessité, un argument indéniable du point de vue des acheteurs », précisent Ludivine Le Monnier et Chris Banks de Bacon Immobilier, une enseigne créée en 1975. La présence de viticulteurs et d’agriculteurs lui assure un aspect plus verdoyant, nettement moins minéral que Gordes. Parmi les acquéreurs, 20 % visent le principal, 80 %, le secondaire, un marché sous-tendu par les Parisiens, heureux de pouvoir bénéficier à 45 mn de route d’une gare TGV qui place la capitale à 2h40 de train, les Belges, les Anglais et les Allemands, les étrangers étant responsables de 60 % des transactions. Les séjours se multiplient tout au long de l’année et ne se concentrent pas que sur la période estivale. L’automne et le printemps sont d’ailleurs des saisons fort agréables dans le Luberon. La grande majorité des signatures orchestrées au cours du dernier semestre se situe entre 600.000 et 1 M €, hors exception. Les professionnels évoquent une unité à rénover de 170 m2 sur un terrain de 3 ha, partie à 800.000 €, et une maison de village de 200 m2 en parfait état, avec jardin et piscine, à 1,2 M €. L’engouement rejaillit sur le front de la location saisonnière. Si Gordes conserve toujours une petite longueur d’avance historique, la grille tarifaire s’avère relativement homogène au sein du Triangle d’Or. Le marché est actif, mais la négociation, âpre. Le terme de réajustement convient d’ailleurs davantage à la réalité du secteur que celui d’effondrement.

« Sur la route de Lourmarin, Bonnieux attire aussi de nombreux visiteurs. L’un des principaux atouts du village tient aux vues plongeantes sur la vallée », indique Sylvie Debord de Patrimoine en Provence. La configuration même du bourg est originale. A commencer par les deux églises, qui définissent deux quartiers distincts, finalement comparables qu’il s’agisse des commodités ou de la typologie immobilière. La spécialiste propose, actuellement, à la vente une maison de 180 m2, conçue à partir de matériaux anciens, sur un terrain de 5400 m2 en pente douce exposé au sud, à 945.000 €. Le rapport qualité/prix de ce bien de charme, susceptible de plaire aux Européens du Nord, est cohérent. L’absence de réalisme de certains propriétaires conduit, justement, aux disfonctionnements du marché. Quelques uns ont encore malheureusement tendance à surévaluer leur fief. Or, seuls partent les produits correctement estimés. Jadis, le budget de la villégiature oscillait de 1 à1,2 M €, contre 500-800.000 € aujourd’hui, une gamme peu généreuse en stock.

« Bonnieux est l’un des villages du Luberon les plus animés en hiver, notamment grâce à ses activités viticoles et agricoles », note Olivier Valancogne de Valancogne Partners. Le droit à bâtir tient compte à Gordes du revêtement, obligatoirement en pierres apparentes, alors que l’architecture traditionnelle prime sur Bonnieux. Ce dernier recèle encore des domaines authentiques, des bastides de caractère multiséculaires sur plusieurs hectares de terrain. Largement construit depuis le changement de siècle, Gordes est davantage tourné vers la villégiature. Le professionnel décrit la vente en 2012 d’une propriété de 20 ha côté Bonnieux, 450 m2 en parfait état à plus de 3 M €. La situation géographique, à 10 mn d’Apt et de Cavaillon, et à 35 mn d’Aix par la combe de Lourmarin, campe un atout de poids.