Carpentras, ville et pays d’art et d’histoire

La commune de 29.600 habitants se dresse à mi-chemin d’Avignon et d’Orange, entre le Luberon et les Baronnies, sous le Mont Ventoux. La capitale du Comtat Venaissin conserve les traces de l’occupation romaine et de l’influence papale. La campagne environnante porte haut les couleurs provençales.

Le Rhône passe à l’est de Carpentras, tandis que la Durance serpente au nord. Sous le géant de Provence, un relief haut de 1912 mètres, elle fait la part belle aux produits du terroir : la fraise, la truffe, le berlingot, le fruit confit et les vins AOC Ventoux. Chaque vendredi, la foire décline les richesses du cru, tandis que le diamant noir attire, de novembre à mars, les fins palais. Le dimanche, les brocanteurs sont à l’honneur. Les zones d’activités, rassemblées sous la dénomination Carpensud, totalisent 133 ha, 150 entreprises et 1740 employés. La moitié d’entre eux tire ses revenus de l’agroalimentaire.

« Le marché immobilier est crispé. Les acquéreurs attendent une meilleure visibilité et les quelques visiteurs, pourtant informés et décidés, se heurtent à des acheteurs pas forcément prêts à revoir leurs prétentions à la baisse », constate Christian Fétès de Luberon Ventoux Immobilier. Les primo-accédants interviennent sur la tranche comprise entre 90.000 € - la somme requise contre une maison de village ou un appartement de 50-60 m2 à rafraîchir sans extérieur - et 220.000 € - un montant exigé pour une villa de lotissement de 80 m2, en bon état, ouverte sur une parcelle de 300 m2. Quatre ventes sur dix concernent la gamme 350-500.000 €, synonyme de belles adresses telles que La Lègue, Le Rocan ou Peyrière et de villas anciennes de 150 m2 sur des parcelles arborées de 2500 m2 avec piscine. La moitié des acheteurs, généralement exerçant in situ, vise Carpentras. A titre d’exemple, un chirurgien vient de payer 334.000 € une bâtisse de 160 m2 à remettre au goût du jour sur un terrain de 3000 m2 du côté de La Lègue. Les riverains espèrent toujours des efforts d’embellissement urbain dans le centre. L’autre moitié, des retraités de toute la France, en quête de soleil, de calme et d’authenticité, cible les villages de la périphérie, protégés du mistral par le Mont Ventoux - Caromb, Beaumes-de-Venise, Saint-Didier, Venasque et Bédoin. Les seuls résidents secondaires actuellement présents arrivent de Belgique. Pour ces deux populations, Carpentras pâtit d’une mauvaise image, véhiculée à tort sur l’extérieur.

« La localité accueille de nombreux enseignants, s’inscrivant comme le pôle scolaire phare d’une zone de plus de 100.000 habitants. Le budget moyen des autochtones oscille entre 200.000 et 250.000 €. Malheureusement, les stocks proposent peu de produits à ce niveau de prix. Le décalage entre l’offre et la demande est réel sans qu’il faille stigmatiser l’une des deux parties. Dans un contexte difficile, le rôle de l’agent tient à l’accompagnement du client », indique Christophe Wunsche d’A la Lucarne de l’Immobilier, également architecte sur le secteur depuis trois décennies. La désaffection, pas franchement justifiée, explique l’érosion des prix. Or, Carpentras, fort appréciée par ses habitants, offre des biens aussi variés que qualitatifs. Le Comtat Venaissin et l’est de Carpentras, protégé des vents contrairement à l’ouest, n’ont rien à envier au Luberon et à L’Isle-sur-la-Sorgue. La plupart des références sises au sein de ces villages prisés se situent entre 350.000 et 500.000 €, une dépense que beaucoup d’autochtones ne sont pas en mesure d’assumer. Rare, le foncier se maintient. Il convient de prévoir 100-130.000 € pour une parcelle de 500 m2 à Carpentras. Vers Venasque et Beaumes, les zones à 1000 m2 et au-delà s’échelonnent de 180.000 à 220.000 €. En s’éloignant dans la direction de Malemort-du-Comtat et de Mormoiron, l’intéressé débourse maximum 150.000 € en échange de 2000 m2 à bâtir. La région, accessible par la route, la voie aérienne et le TGV, séduit les locaux à l’instar des amateurs de villégiature. Souvent les quinquagénaires investissent en prévision de la retraite, désireux de couler leurs vieux jours en Provence.

Nicole Baumann de Baumann Immobilier travaille dans un rayon de 17 km autour de Carpentras. La majorité des transactions concerne l’installation à plein temps. Parmi les dernières signatures, la professionnelle cite un appartement de 60 m2, doté d’une petite terrasse et d’un garage, acquis à 139.000 € par d’anciens locataires. Des médecins mutés, contraints de vivre à 15 mn de leur lieu de travail, versent, ensuite, 400.000 € contre un mas de 220 m2, rénové avec goût, et son jardin de 1000 m2, en lisière du tissu urbain. Des Marseillais à la retraite s’allègent, enfin, de 900.000 € en échange d’un mas de 320 m2, auquel s’ajoutent un gîte et des dépendances à aménager, sur 2 ha. Sensibles à l’environnement bucolique et à la variété des paysages de Pernes-les-Fontaines, ils recherchent la perspective de revenus complémentaires tout autant que l’occasion de rencontrer les vacanciers. « L’heure est définitivement au retour aux sources et à la célébration des terroirs », conclut Nicole Baumann.

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