De Cavaillon à Cadenet, une offre qui se fait rare

Cheval Blanc, Mérindol, Les Taillades, Robion, Maubec, Lauris… Autant de communes du Vaucluse offrant une qualité de vie de plus en plus attractive. De nombreux actifs provençaux l’ont compris et n’hésitent plus à traverser la Durance pour se loger. Le résultat, un marché tendu dicté par une rareté des biens.

Située à la pointe du petit Luberon, idéalement à mi chemin entre Aix-en-Provence et Avignon, et à 4 km de Cavaillon, Cheval-Blanc est une charmante commune abritant 4500 habitants. Ici, Aïchouche Sarri et Aurélie Bertrand dirigent depuis 2001 l’agence Cheval Blanc Immobilier principalement orientée en transactions sur les communes de Cheval Blanc, Cavaillon, Mérindol, Taillades, Robion, Maubec… « Cheval Blanc s’anime en toutes saisons via ses établissements scolaires, son dynamique tissu associatif, ses commerces... Nombreux sont les actifs locaux et retraités français ou étrangers qui y cherchent une maison » explique Aïchouche Sarri. « Le plus fort des demandes concerne la tranche de budget comprise entre 250.000 et 350.000 €. Hélas, les acquéreurs font face à une offre étroite à ces prix, même pour les biens avec travaux. Sur l’ensemble de notre secteur, notre portefeuille de biens est plus fourni en produits affichés à partir de 400.000 €, et certains de nos plus beaux biens, notamment à Mérindol, frôlent le million d’euros » confie la professionnelle dont l’agence n’accepte en mandat que des produits correspondant à leur juste estimation. « Le marché est stable et les prix de vente correspondent à 10 ou 15 % près aux prix affichés. » À titre d’exemple de ses ventes récentes représentatives du marché, la professionnelle évoque une maison de village à Mérindol, charmante commune dotée de commerces, d’une école et prochainement d’un centre médical. Abritant trois chambres, un garage, une cave et une terrasse tropézienne, cette maison en pierre rénovée vient d’être acquise à 233.000 €.

« Les maisons de village ne sont plus très prisées car la clientèle en secondaire, friande de biens en pierre, se fait rare, les acquéreurs actuels sont notamment des actifs entre 30 et 45 ans, salariés d’Airbus et des entreprises d’Aix-les-Milles enclins à traverser la Durance afin de s’offrir un bien à un prix moins élevé que ceux en vigueur dans les Bouches-du-Rhône » confie Guillaume Ostermann, ancien géomètre, à la tête de l’agence Profil et Patrimoine Luberon, unique agence de Mérindol. Cette entreprise installée dans en Provence depuis cinq ans (et depuis trente ans sur Strasbourg), est située sur la route de Cavaillon depuis deux ans au sein de locaux abritant également le GABL (Groupement d’Artisans du Bâtiment Provence-Luberon) : un point fort sur ce secteur où la quasi totalité des maisons nécessite des travaux de rénovation. « Nous multiplions les casquettes, ainsi nous accompagnons nos clients de A à Z, qu’il s’agisse de construction, de transactions avec ou sans rénovations, ainsi que de locations» précise le professionnel. Que ce soit à Mérindol, Cheval Blanc, Puget, Mallemort ou encore Lauris, le parc immobilier se compose de maisons individuelles construites entre 1970 et 1980. « Afin de viser une agréable maison familiale de 110 à 120 m2 dotée de trois chambres et érigée sur un beau terrain ensoleillé à l’abri du vent, un budget de 350.000 € est nécessaire. Il faut également prévoir une enveloppe pour les travaux estimés autour de 700 €/m2. Les maisons sont à remettre au goût du jour et aux normes actuelles : chauffage, assainissement, menuiseries... » explique le professionnel. Les villas plus cossues, affichées entre 500.000 et 800.000 € en moyenne se destinent à la clientèle de préretraités ou d’étrangers, à l’image de cette propriété comprenant une villa de 190 m2, 250 m2 de dépendances, une piscine sur un terrain de 3500 m2 bien situé à Mérindol. Elle vient de se vendre 650.000 € à des retraités parisiens qui y installent leur nouvelle résidence principale.

Implantées sur les villes de Cavaillon, L’Isle-sur-la-Sorgue et Cadenet, les trois agences ERA - Nadotti Immobilier possèdent un portefeuille de biens comprenant de nombreuses maisons ainsi que des appartements sur ces secteurs. « Notre marché est actuellement dicté par un déséquilibre entre les demandes des clients et l’offre. Les acquéreurs sont nombreux à viser les maisons de lotissement abritant trois chambres, idéalement de plain-pied, sur 400 à 500 m2 de terrain pour des budgets oscillant entre 200.000 et 250.000 €, ainsi que les individuelles de trois ou quatre chambres sur des terrains de 1000 à 1500 m2 affichées autour de 350.000 €. Dans les deux cas, l’offre est extrêmement étroite » confie Philippe Nadotti. Sa clientèle se compose de familles locales pour les résidences principales et de personnes extérieures à la région, en résidences secondaires au potentiel de devenir leur résidence principale au moment de la retraite. « Un bien de qualité affiché à son juste prix peut se vendre aujourd’hui en une quinzaine de jours. Bien qu’il existe une pénurie de biens, les prix demeurent stables, seuls les produits d’exception ou dotés de qualités rares peuvent se permettre quelques envolées » tient à préciser le professionnel. Parmi les communes les plus prisées, Philippe Nadotti cite celles dotées d’infrastructures et de commerces de proximité permettant une agréable vie au quotidien.