La maison à Béziers

La deuxième ville de l’Hérault avec 72.500 habitants s’épanouit dans un secteur hautement viticole de la plaine, en surplomb de l’Orb et du Canal du Midi, à 10 km de la Méditerranée. Moins de la moitié du territoire biterrois est urbanisé, faisant la part belle aux terres cultivées et aux espaces verts.

Deux mille sept cents ans d’histoire au compteur, la quatrième commune du Languedoc-Roussillon tire parti, depuis les années 60, de l’essor touristique des plages de sable du Golfe du Lion. Elle abrite, pour sa part, les neuf écluses de Fonsérannes (Canal du Midi), sous la houlette du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’IUT voit le jour en 1992 et l’université, en 1996. L’ouverture de l’A75, qui croise l’A9, insuffle un nouvel élan à la cité, comme l’arrivée du TGV. Le moyen de transport rapide place Paris à seulement 4h10. Le cœur historique se refait une beauté, tandis que les grands projets urbains se multiplient, même si des efforts doivent encore être consentis, notamment dans le centre. La qualité de vie ne fait aucun doute. Tous travaillent, aujourd’hui, à la densification économique, favorisée par l’amélioration des accès.

« Les Arènes tient incontestablement le haut de l’affiche », introduit Frédéric Peramo de l’agence I.C.I. Ultra central, le quartier calme, arboré et bien fréquenté, recèle des maisons 1930, 1960 et 1970 de belle facture. Une unité de 100 m2 sur une parcelle de 500 m2 - autrement dit le ticket d’entrée - débute à 200.000 €, quand un château peut dépasser le million d’euros. Les riverains apprécient la proximité immédiate des commerces et des services. Les Peintres, légèrement en retrait, s’avère tout aussi tranquille. De type pavillonnaire, l’architecture possède, cependant, moins de caractère. Là, le mètre carré oscille de 1500 à 2000 €. A 5 mn de marche, La Crouzette, négocié 1200-1800 €/m2, offre des extérieurs plus restreints. Les tarifs se maintiennent en première couronne, une destination du goût des amateurs de jardins, pour sensiblement diminuer en deuxième (au-delà de 15 km). Récemment, 100 m2 sur 500 m2 avec piscine à Colombiers viennent de trouver preneur moyennant 250.000 €. 290.000 € sont, ensuite, exigés contre 130 m2 habitables sortis de terre en 2007 du côté de Maraussan. Le segment individuel est actuellement plus dynamique que l’appartement, présenté au même ratio. Les retraités étrangers à la région exigent systématiquement la présence d’un espace en plein air. Si le marché reste mesuré, la crise semble vivre ses dernières heures. Le professionnel avoue pourtant quelques réserves quant à l’évolution des nouveaux lotissements du Val de la Reille et de Bonaval. Les prochaines années seront révélatrices du potentiel de cet habitat concentré.

« L’engouement pour Les Arènes et La Sainte-Famille ne date pas d’hier, le site campant un excellent compromis entre l’hyper-centre et la première couronne. Le développement concerne les terrains vacants sis sur l’aire délimitée par la rocade est et nord et la ville, qui se heurte à la rivière, à l’ouest, et à l’autoroute, dans la partie basse », décrit Jean-Louis Dreuille de Via Sud, une structure familiale. En termes de foncier, subsistent encore de nombreuses possibilités. Cette particularité géographique justifie des prix attractifs pour une localité édifiée à 10 mn de route de la mer. Les secteurs Paul-Riquet et Cathédrale renferment, en périmètre classé, des constructions médiévales, des bâtiments XVIIIe et des immeubles haussmanniens, témoins de la prospérité des anciens propriétaires viticoles. Le mètre, à rénover entièrement, s’échelonne de 700 à 1000 €, de 1200 à 1500 € après la remise au goût du jour. Une famille du cru avec deux enfants règle 318.000 € pour 240 m2 en excellente condition face au Biterrois, auxquels s’ajoutent un jardinet de 30 m2, une terrasse de 60 m2, une cave voutée de 100 m2 et un garage de 80 m2. Soit 1300 €/m2, 1100 €/m2 pondéré, un bon prix de marché dans le centre, une marge de progression fort intéressante à moyen terme. Béziers arbore, en effet, un patrimoine immobilier exceptionnel que la revalorisation urbaine permet peu à peu de révéler.

« La vente de maisons représente 95 % du chiffre d’affaires. La plupart visent la résidence principale, parfois en prévision de la retraite. Ces amateurs de soleil et de douceur de vie arrivent du nord, du centre et de l’est de la France », complète Michaël Canaveira de Belon Immobilier. La villa récente de trois/quatre chambres, comprenant deux salles de bains et un jardin de 500-600 m2, avec une piscine ou susceptible d’en accueillir une, remporte un franc succès. L’état et l’âge du bien jouent, ensuite, sur le prix. Tous accordent une grande importance à la circulation des volumes, à la lumière et à la décoration. La baisse des tarifs de 10-15 % motive la reprise. Les intéressés, particulièrement informés, attendent de se séparer de leur logement, avant de consentir à un nouvel achat qu’ils veulent raisonnable et raisonné. Si ces derniers contribuent à la régulation du marché, la prise de conscience des vendeurs est longue, mais primordiale pour retrouver une activité fluide et une vitesse de croisière satisfaisante.