Le nord de l’Ille-et-Vilaine : entre mer et campagne
Yann Cohignac - 10 février 2014
La partie nord de l’Ille-et-Vilaine propose deux paysages : une façade maritime étroite mais développée et une campagne verdoyante. Le marché de l’immobilier y est donc fortement hétéroclite. Illustrations à Saint-Malo et Dol-de-Bretagne.
Seconde ville du département avec environ 50.000 habitants, Saint-Malo domine la Côte d’Emeraude. La « cité corsaire » est un haut lieu du tourisme breton et un exemple de dynamisme économique (grâce notamment à son port, le premier de la côte nord de la région). Elle est donc tout naturellement desservie par le TGV, ce qui la place à environ 3 heures de Paris. « Et dès 2015, une nouvelle ligne permettra de rallier la capitale en seulement 2h15 », fait valoir Agnès Courtois, gérante de Avis Immobilier, dont les deux agences basées à Saint-Servan et Paramé (anciennes communes devenues quartiers malouins en 1967) couvrent une zone allant de Dinard à Cancale et jusqu’à Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine au sud. La professionnelle décrit un marché où la demande reste soutenue et de sérieuses baisses de prix qui ont particulièrement touché les petits biens. « Les produits situés en bord de mer ont en revanche été moins impactés ». Les tarifs, justement, « fortement variables d’un quartier à l’autre », sont parmi les plus élevés d’Ille-et-Vilaine, « bien que l’on puisse aujourd’hui trouver de petites maisons avec jardin à 200.000 €. » Autrement, les dernières ventes de l’agence concernent un appartement de 80 m2 à 243.000 € (Paramé), une maison de 200 m2 à 736.000 € (Paramé), une autre maison de 175 m2 à 535.000 € (quartier de Rothéneuf) et un autre appartement de 70 m2 à 185.000 € (Saint-Servan).
A environ 25 km au sud-est de Saint-Malo se trouve Dol-de-Bretagne, petite ville de près de 6000 habitants idéalement située à 25 km, également, du Mont-Saint-Michel, 25 à 30 km de Dinan et 55 km de Rennes. La localité vit aussi du tourisme (elle compte notamment sept monuments historiques classés) mais le décor, tout autre, est devenu champêtre. C’est ici qu’est installé depuis 1997 Jean-François Derouet, gérant de CIMM Immobilier : « Sur le segment collectif, il faut compter entre 1200 et 1300 €/m2 dans l’ancien, et environ 2000 €/m2 dans le neuf ». Sur le segment individuel, les pavillons de moins de dix ans tournent autour de 200.000 €, à l’image de ce produit de 120 m2 vendu récemment et très rapidement 212.000 €. « Pour les longères, tout dépend de l’état : rénovées, elles se négocient également aux alentours des 200.000 €. S’il y a des travaux à prévoir, le prix avoisinera les 100.000 €. » Les belles propriétés, elles, oscillent entre 400.000 et 500.000 €. Les maisons de ville ? « Nous en avons commercialisé une il y a peu à 97.000 €. Elle avait toutefois besoin de rénovations. » Quant aux terrains constructibles, « rares », ils varient de 70 à 100 €/m2. « Nous constatons aujourd’hui que beaucoup de prospects se rapprochent de Dol, motivés par ces tarifs compétitifs. »