Les maisons de village du Luberon

Une adresse courue et une configuration conviviale. Le résident secondaire en quête d’immersion provençale en redemande, à condition de bénéficier d’un extérieur, d’un confort dernier cri et, nec-plus-ultra, d’une piscine. Visite guidée…

A l’écart du Rhône, le Luberon jouit d’un climat méditerranéen, d’un bâti typique et d’un patrimoine culturel multiséculaire. Entre villages perchés, produits du terroir et artisanat, l’authenticité est de rigueur. Peu élevé, le massif s’étend d’est en ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse sur 60 km de long et 5 km de large. Gordes, Ménerbes, Bonnieux, Goult, Lacoste et Roussillon, dont les ocres flamboient sur fond de verdure, portent haut ses couleurs. « Un soir que je m’étais arrêté au nord de la Durance, tu m’es apparu. Je te voyais au loin comme une muraille grisâtre et çà et là bleutée », écrit Henri Bosco. Mais c’est encore à Peter Mayle, l’auteur de « Une année en Provence », que revient le mérite d’avoir vanté les atouts du parc naturel régional, un statut obtenu en 1977. Les communes médiévales voient leur population augmenter de 50 % entre 1970 et 2000, tandis que les résidences secondaires se multiplient. L’activité touristique revêt divers aspects : la balade historique et culturelle, la détente ou les pratiques de pleine nature comme le VTT, la randonnée pédestre ou équestre. Si l’effet de mode Luberon s’est, au fil des décennies, transformé en valeur pérenne, celui de la maison de village fait, aujourd’hui, des émules.

« Au sein du triangle d’or formé par Gordes, Ménerbes et Bonnieux, les prix se tiennent », introduit Catherine Pellat-Finet d’Immobilier Provence Conseil. Une maison de village de 100 m2, ouverte sur une cour, débute à 300.000 €. « L’essentiel de mes clients se positionne dans la catégorie de 800.000 à 1,5 M €. Le genre n’est pas le parent pauvre du marché luberonnais, loin s’en faut. Mais la présence d’un espace en plein air et d’un point d’eau, piscine ou bassin, constitue, sur cette tranche de prix, autant de prestations requises. Français ou étranger, le client type, âgé de 45 ans et plus, vise le plaisir maximum et la contrainte minimum. » Autrement dit, il privilégie la convivialité, un bien facile d’entretien et la proximité des commerces et des services. Dans la mesure où famille et amis apprécient de s’y retrouver le temps des vacances, cette configuration autorise, contrairement à la bâtisse en secteur diffus, l’autonomie de toutes les générations. Sans oublier l’impression accrue de sécurité. Le haut de gamme se révèle, également, représenté dans les tablettes. Un hôtel particulier de 400 m2 sur une parcelle de 500 m2 à 1 ha avec piscine – une générosité de foncier observée, par exemple, du côté de Cabrières d’Avignon – peut atteindre 2 M €. La disparité de produits et de niveaux de rénovation justifie le panel large de tarifs. Le segment s’avère d’autant plus dynamique que certains détenteurs de mas en campagne entendent se séparer de leur fief en échange de ce séduisant intermédiaire.

« La vue, de préférence dominante, et la qualité de l’environnement comptent au même titre que l’accès rapide à la gare TGV. 30-40 mn de route campent, dans l’esprit des acheteurs, la barrière symbolique. Quelques-uns se montrent sensibles à la faible distance qui sépare ces villages des golfs. De ce point de vue, L’Isle-sur-la-Sorgue et Lagnes ont une carte à jouer », commente Gérard Escoffre d’Immobilière du Château. Des intéressés fuient l’affluence touristique estivale, quand d’autres en raffolent, d’où le débat autour de Gordes et de Roussillon. Les acquéreurs apprécient les bourgades dotées d’un hôtel de luxe, de bonnes tables et d’accueillantes boutiques. Parmi les dernières ventes, le professionnel cite 140 m2 sur 1850 m2 avec piscine, sis à 5 mn de marche du cœur historique de Gordes, à 800.000 €, avant d’évoquer un hôtel particulier divisé en deux entités de respectivement 300 et 140 m2, chacune pourvue d’un plan d’eau et d’un panorama sublime sur le Luberon, proposées à 1.650.000 et 880.000 €. La division de ce type d’ensemble permet de valoriser la pierre à condition d’offrir une adresse premium. Les Belges témoignent d’un réel engouement, à l’instar des quelques Anglais de retour et des expatriés français, désireux de prévoir leur installation prochaine dans l’Hexagone. De manière générale, tous, sous le charme de la vieille pierre, ouvrent davantage le bâti pour faire pénétrer la lumière, favorisent les volumes larges et plébiscitent la décoration contemporaine.

Eric Bongert d’Immo Goult distingue deux types d’acheteurs : les premiers, au fait des spécificités des différents villages, ont déjà arrêté leur choix ; les seconds connaissent un véritable coup de cœur pour une nouvelle destination, agissant selon un moteur davantage axé sur l’esthétique que sur la qualité de vie. La demande de maisons de village comprises entre 250.000 et 750.000 € concerne 80 % des dossiers en cours à l’agence. Mus par un meilleur pouvoir d’achat qu’il y a quelques mois, les ressortissants des pays extérieurs à la zone euro semblent renouer avec l’endroit, sensibles aux atouts du parc naturel régional, de la réserve biosphère classée par l’UNESCO et du secteur à l’urbanisme maîtrisé. Le placement est garanti et la valeur-refuge, évidente. Les seniors se montrent férus de fonctionnalité et de déplacements pédestres. La situation géographique du Luberon, à 40 mn de l’A7, à 45 mn de la gare TGV et à 1h00 de l’aéroport de Marseille Marignane, s’inscrit comme un argument de poids. Seule ombre au tableau : le manque de bons rapports qualité/prix. Malgré un contexte économique relativement tendu, les produits correctement estimés se vendent dans un délai tout à fait acceptable. Or, les propriétaires manquent de réalisme, a fortiori ceux qui se sont portés acquéreurs aux heures fastes de 2007 et 2008. « Rarement dans l’urgence de récupérer des liquidités, ils préfèrent retirer leurs possessions des fichiers en attendant des jours meilleurs que de perdre de l’argent. Toujours est-il qu’il faut se méfier des analyses rapides et superficielles, comme des coûts affichés, bien moins fiables que les tarifs actés », conclut le spécialiste.

Ces articles pourraient vous intéresser :

État des lieux du marché frontalier

Qu’il s’agisse du pays de Gex ou de la Haute-Savoie, le marché immobilier frontalier avec la Suisse demeure en bonne forme. Dans le neuf comme dans l’ancien, le choix est au rendez-vous. Peut-être un peu trop ?

 

Le Pays de Gex, une situation privilégiée

Aux portes de Genève, de ses institutions internationales et de son aéroport, le Pays de Gex séduit par son cadre de vie à la fois verdoyant, calme et résidentiel. Efficacement desservi et bien équipé en commerces et commodités, ce territoire sis au...

 

Annemasse, une bonne dynamique

Ville moyenne de 32.000 habitants, Annemasse possède l’avantage d’être stratégiquement située à la frontière franco-suisse, à 2 km du canton de Genève. Son marché immobilier, en plein dynamisme, se concentre principalement sur les acquisitions des ré...

 

Le Pays de Gex, un marché à part

Situé entre le massif du Jura et du lac Léman au cœur de paysages verdoyants, le Pays de Gex a pour point fort sa proximité immédiate avec la frontière suisse. Cette position stratégique lui confère un positionnement unique.

 

Le Pays de Gex, un territoire franco-suisse

Dressé entre Jura et Léman, aux portes de Genève, le Pays de Gex a pour principal atout de magnifiques paysages verdoyants et surtout une proximité immédiate des cantons de Genève et de Vaud. Une position stratégique boostée par de performants réseau...

 

La Chautagne, un territoire authentique

Située dans la pointe nord-ouest du département de la Savoie, La Chautagne s’étend sur 8 communes situées au bord du lac du Bourget, le plus grand lac naturel de France.