Menton : vers une offre plus étroite

Radia Amar - 22 janvier 2021

Après un rebond marqué des acquisitions au lendemain du premier confinement, le marché de Menton affiche des prix stabilisés mais l’offre se raréfie.

Située à Menton Garavan, l’agence IDM Properties dirigée par Numa Scalese est spécialisée dans la transaction de résidences principales et secondaires : « Notre périmètre de prédilection s’étend de la frontière italienne jusqu’à la frontière monégasque. Par ailleurs, nous disposons d’un portefeuille de gestion qui compte plus de 300 lots à ce jour. Notre clientèle cherche en priorité des appartements de deux à trois pièces situés en front de mer ainsi que des villas, lesquelles s’avèrent fort prisées par les acquéreurs étrangers. » Les emplacements les plus recherchés demeurent le bord de mer et le centre-ville de Menton, ainsi que Roquebrune-Cap-Martin par sa proximité avec la Principauté de Monaco. En bord de mer, un trois pièces s’affiche en moyenne autour de 500.000 €. Au Cap Martin, compte tenu de la proximité de Monaco, les appartements sont accessibles avec un budget minimal de 700.000 € tandis que les prix des villas débutent autour de 1 M € et peuvent atteindre plusieurs millions. Après les records de ventes enregistrés en 2019, les prix se sont stabilisés, mais le marché se déséquilibre. « L’interruption forcée de l’activité a donné lieu à une hausse abrupte du nombre d’acquisitions au sortir du confinement. Même si cet élan a été compensé dans une certaine mesure par le durcissement des conditions d’accès au crédit, j’anticipe une raréfaction imminente de l’offre. » En effet, la demande demeure soutenue, notamment de la part des acquéreurs français qui compensent aujourd’hui la diminution de la clientèle étrangère. « En outre, tous les acteurs du marché de l’immobilier sont aujourd’hui mobilisés pour que les transactions puissent être conclues malgré les restrictions qui nous sont imposées. »

Spécialisée dans la transaction et dirigée par Stéphane Antonucci, l’agence Sud Rivages intervient essentiellement dans un périmètre formé par Menton et Roquebrune-Cap-Martin. « Jusqu’en 2010, notre marché était centré sur les résidences secondaires. La crise de 2008 et la gestion de certaines clientèles étrangères par diverses institutions ont provoqué une mutation du marché qui est désormais dominé par la résidence principale. Aujourd’hui, les acquéreurs en quête de résidences secondaires viennent fréquemment de Paris, de la région lyonnaise, voire d’Europe du Nord. » Les familles d’actifs disposant de budgets confortables privilégient les villas individuelles situées à la périphérie de la ville - affichées entre 700.000 et 1,5 M € selon les prestations - tandis que les propriétaires de ce type de biens les vendent pour de rapprocher des commodités du centre-ville, où les appartements sont accessibles avec un budget moyen de 500.000 €. « Depuis 2008, l’offre est devenue globalement supérieure à la demande. Toutefois, les produits qui correspondent aux attentes du marché de prédilection trouvent acquéreur rapidement. Ainsi, nous venons de vendre une villa d’une valeur d’environ 1,2 M €, qui se trouve à proximité de la ville, bien exposée et offrant une vue remarquable. Plusieurs acheteurs sont entrés en compétition pour acquérir ce bien. » Depuis le début de la crise sanitaire, le professionnel n’a pas observé d’impact sur les prix, mais l’absence de clientèle étrangère a provoqué une diminution notable du volume de transactions. Néanmoins, les investisseurs se détournent désormais des marchés financiers peu généreux pour acquérir des produits à usage locatif. « En location longue durée, certains produits affichent un rendement de 5 %. »