Toulouse, axe est
Par Laetitia Rossi - 07 mars 2012
Verfeil, 3070 âmes, se dresse à 19 km de la Ville Rose, attirant sur son territoire préservé les actifs toulousains en quête d’espace et de qualité de vie. Ces deux critères motivent, aussi, des acquéreurs prêts à pousser jusqu’à Lavaur, une commune à taille humaine, dotée des services, commerces et équipements nécessaires au quotidien.
Les portes tolosane et Vaureze rappellent le Verfeil fortifié, au même titre que le château vraisemblablement édifié au VIIIe siècle en surplomb du village, malheureusement menacé de vétusté. L’église Saint-Blaise est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, à l’instar de Saint-Sernin-des-Rais, son ancienne annexe. Plantée à 220 mètres d’altitude, feu la bastide cathare affiche une richesse culturelle et viticole certaine. C’est en ces lieux que furent élevées « Les petites filles modèles » de la Comtesse de Ségur. Pierre-Paul Riquet, à qui l’on doit le Canal du Midi, y possède, en son temps, un château. Preuve du succès : la population de Verfeil augmente de 22,6 % depuis 1999. Lavaur, 11.000 habitants, s’anime sur la rive gauche de l’Agout, dans les coteaux du Pays de Cocagne, entre la Montagne Noire, le vignoble de Gaillac et les bastides albigeoises. De briques roses paré, le bastion du catharisme se meut, au fil des siècles, en cité d’agrément. Les remparts deviennent des allées, le Plô, une magnifique esplanade. Le jardin de l’Evêché et le square Bressolles, sis en plein cœur, bénéficient d’une jolie vue sur le pont Saint-Roch.
« Verfeil se trouve à 15 km de la station de métro de Balma, constituant une bonne alternative entre la ville et la campagne. Les jeunes sont scolarisés sur place jusqu’au collège et profitent, ensuite, d’un service de ramassage dès l’entrée au lycée de Toulouse ou de Lavaur », décrit Carine Gouazé de Verfeil Immobilier. Vallonné et paisible, le site, à l’abri des vents d’autan, offre de sublimes perspectives sur les Pyrénées. 30 % des transactions concernent la primo-accession, un marché qui plafonne à 220.000 €. Il s’agit d’ailleurs de la somme requise pour une maison sans prétention de 100 m2 sur une parcelle de 1000 m2. Le collectif se révèle peu représenté. La localité attire essentiellement des amateurs d’individuel. Maintenant, la plupart des acquéreurs, âgés de 35 à 60 ans, déboursent de 400.000 à 500.000 €. L’un d’entre eux vient de payer 400.000 € une maison de maîtres rénovée de 280 m2 sur 7000 m2. Les travailleurs de l’axe Saint-Orens-de-Gameville/Blagnac, largement dévolu à l’aéronautique, s’intéressent à l’adresse qui conserve les traces architecturales de l’époque faste du pastel. Si la crise finit par provoquer une réelle diminution des prix, jusqu’à 20 % pour certains biens, elle agit aussi en faveur de l’assainissement de l’activité. La demande est soutenue et lorsqu’une référence est correctement estimée, elle part sans délai.
« Lavaur a tous les atouts d’une grande ville sans en subir les nuisances : une gare SNCF, un hôpital, 160 associations culturelles et sportives, un tissu commerçant fourni et un lycée, 1er de Midi-Pyrénées et 4e national si l’on en croit les résultats obtenus au baccalauréat. Chaque été, le jardin de l’Evêché organise des concerts hebdomadaires, au cours desquels l’Orchestre du Capitole ne manque pas de s’illustrer. Ici, la convivialité et l’hospitalité se conjuguent au quotidien », commente Marie-Céline Chavanne d’Immobilier Chavanne, 17 années d’expérience sur l’axe est. La situation de Lavaur - à 30 mn de Toulouse, d’Albi, de Castres et de Montauban - reste un avantage de poids, du goût des couples obligés de se partager entre divers bassins d’emplois. La professionnelle accueille une majorité d’actifs toulousains, déjà en place ou mutés dans la moitié des cas. Tournée vers le haut de gamme, l’agence, qui s’apprête à ouvrir une seconde antenne à Saint-Sulpice, réalise 60-70 % de son chiffre d’affaires grâce aux ventes actées aux alentours de 600.000 €, la somme exigée contre une maison de maîtres ou un corps de ferme rénové sur un terrain de 1 ha face à la chaine pyrénéenne, voire un château d’environ 900 m2 à restaurer. Bien évidemment, le primo-accédant trouve aussi son bonheur. Dernièrement, une maison de ville de 95 m2 et son jardinet de 300 m2, pourvue d’un garage, changent de mains moyennant 145.000 €. Dotés du fruit d’une première cession et d’un budget consolidé de 300.000 € ou plus, d’autres optent, enfin, pour l’acquisition d’un terrain de 2500 m2, à 95.000 €.
Egalement installée à Lavaur, Géraldine d’Alexis-Franck de Laforêt Immobilier note un cœur de cible compris entre 180.000 et 250.000 €. Les concernés cherchent des maisons de 85 à 110 m2, associées à des espaces en plein air de 600-800 m2, autrement dit le produit classique de lotissement. Très souvent, ils arrivent de Toulouse, une ville, qui, pour le même effort financier, les contraint à se contenter d’appartements. Le segment entre en concurrence avec le foncier à bâtir, commercialisé autour de 100 €/m2 sur les petites parcelles. Le prêt à taux zéro participe à la vigueur de la catégorie. Certains se montrent, enfin, disposés à doubler la mise au nom d’une belle pierre à retaper, un genre qui fait toujours recette. La nouvelle loi sur les plus-values, synonyme de baisses récentes de tarifs, a contribué à dynamiser le marché, tout autant que les investisseurs, désormais anxieux quant à l’affectation de leurs liquidités et désireux de sécuriser leur épargne. Cependant, la période actuelle est marquée par la « frilosité préélectorale ». 20-30 % des signatures consenties récemment concernent le placement. La rentabilité avoisine 5,5-6 % et le locatif reste porteur.