Uzès, le charme agit toujours…

Classée ville d’art et d’histoire, Uzès surplombe la petite vallée de l’Eure. Sa renommée est internationale et nombre d’étrangers y possèdent une résidence secondaire.

« O petite ville d’Uzès ! Tu serais en Ombrie, des touristes de Paris accourraient pour te voir ! » C’est André Gide qui l’écrit dans « Si le grain ne meurt », publié en 1924. Tour à tour ville d’eau, cité des évêques, 1er duché de France, ville protestante du royaume, Uzès se partage aujourd’hui entre développement économique et touristique. Haribo s’y est installé, tout comme le Haras National et de nombreuses PME. Son centre historique, superbement conservé, offre de belles façades des XVIe et XVIIIe siècles, des ruelles pavées de l’époque médiévale et sa place aux Herbes, entourée de maisons à arcades, voit trôner une grande fontaine et héberge son marché hebdomadaire, lieu de rendez-vous privilégié des autochtones et des touristes. Les maisons de ville, dont la plupart ne bénéficient pas d’extérieur, affichent des prix au mètre allant de 1400 €, pour un bien à restaurer, à 2500 €, voire 3000 € si la restauration a déjà été faite. Dernièrement, il s’est vendu, dans le centre, une maison de 234 m2 habitables avec terrasse, garage et un petit jardin de 50 m2 contre 735.000 €. Une aubaine pour l’acquéreur, un Français, car les beaux produits bien placés sont rares. Dans ce secteur privilégié, 60 % environ des résidences sont secondaires et elles appartiennent à des Parisiens, des Roannais, des Belges, des Suisses, des Hollandais, des Danois ; les Anglais, un temps discrets, reviennent aujourd’hui.

En première périphérie se trouve le quartier des Oiseaux, à l’ouest. S’y dressent des immeubles assez récents, de dix ans d’âge, comme « La Seigneurie » ou « Le Castel d’Uzès ». Ces bâtiments de 3 étages, avec digicode et belles prestations, regroupent des appartements du T2 au T5 et séduisent une clientèle de jeunes retraités ou de futurs retraités qui investissent quelques années avant de quitter leur emploi. 70 m2 s’y sont vendus 240.000 €. Toujours dans le quartier des Oiseaux, on va trouver des lotissements des années 70-80, avec des maisons dont certaines sont restées dans leur « jus ». Pour 120 m2 habitables sur 700 m2 de terrain, il faut prévoir 240.000 € en moyenne si des travaux sont nécessaires et 320.000 € environ si le bien a été rafraîchi. Davantage haut de gamme, certains domaines, comme « Le Parc des Ducs » ou « Les Villégiales », jouissent d’un jardin privatif avec piscine et voient leur prix osciller entre 3500 et 4000 €/m2. Quand on s’éloigne un peu, au nord, en direction de La Lauze, les parcelles sont plus importantes, de l’ordre de 1000 à 2000 m2, les maisons plus cossues et, logiquement, le quartier devient plus résidentiel. Très recherchés, les produits qui arrivent sur le marché ne restent pas longtemps à la vente. La preuve avec cette maison de 150 m2 sur un terrain de 1000 m2 avec une piscine qui a trouvé preneur pour 500.000 € en une semaine à peine. Les cadres supérieurs et autres professions libérales demeurent à l’affût de biens de ce type.

A Carignargues, place à de belles propriétés avec des parcs arborés de 1200 à 6000 m2, où se nichent des maisons récentes. Les propriétaires, qui paient entre 3000 et 4000 €/m2, ont l’impression d’être à la campagne alors qu’ils ne sont qu’à quelques minutes en voiture du centre-ville. Plus populaire et en 2e périphérie, Maillac convient aux primo-accédants. Le quartier héberge des lotissements avec de petites parcelles de 150 m2 en moyenne, construits il y a dix ans et qui se négocient 200.000 €. Située derrière Maillac, « La Perrine » est un lotissement de 65 lots dont une trentaine seulement a été construite. Un terrain de 250 à 500 m2, vaut entre 65.000 et 115 000 €. Lorsqu’ils achètent, les investisseurs restaurent et revendent, le prix locatif ne permettant pas de rentabiliser l’achat. A Maillac, une maison mitoyenne de 100 m2 se loue 750 €/mois et un appartement récent, sur Uzès, 10 €/m2. A Uzès même, la demande reste forte en ce qui concerne la transaction. « Les offres ne répondent pas toujours aux critères exigés par les acquéreurs qui privilégient le « tout à pied », de belles surfaces, un parking et un extérieur », note Aurélia Vincens de Terres du Sud. Autant d’exigences difficiles à satisfaire et qui expliquent que, parfois, le futur propriétaire n’hésite pas à attendre avant de concrétiser son rêve. « Uzès se caractérise par un marché de produits disparates », remarque David Biotteau de Solvimo. « Le coup de cœur est devenu plus raisonnable. » C’est cette même raison qui pousse néanmoins à investir dans la pierre et dans une ville proche de la gare d’Avignon TGV et de l’autoroute du Soleil, dont le charme et le prestige ne se démentent pas.