Uzès, une ville à taille humaine

A 40 km d’Avignon et à 25 km de Nîmes, Uzès, cernée de vignes, d’oliviers et de garrigue, héberge 8550 habitants. Le centre de la Ville d’Art et d’Histoire, les façades des XVIe et XVIIIe siècles et les rues pavées se révèlent particulièrement bien conservés.

Des maisons à arcades entourent la place aux Herbes, ponctuée de platanes. Chaque semaine, un marché fort prisé s’y tient. La chapelle des Capucins, édifiée en 1635, accueille actuellement le siège de l’office de tourisme. La localité abrite trois tours féodales. Le duché arbore le legs architectural de différentes époques, témoin d’un passé riche. Décidément, il fait bon vivre au sein de la cité gardoise.

« Sur l’exercice 2012, le marché d’Uzès manifeste une réelle solidité. Si la gamme de 400.000 à 600.000 € rencontre des difficultés d’écoulement, la tranche 800.000-1,7 M € génère davantage de concrétisations grâce notamment à la présence des Suisses et des Belges. Difficile, cependant, de nier l’allongement des délais de vente face à des acheteurs précis et rationnels », analyse Hervé de Maulmont de Catherine La Bruyère Immobilier, une agence spécialisée dans la propriété. Sous la barre des 350.000 €, l’activité présente encore un certain tonus, alimentée par les Parisiens et les Rhônalpins. Le rapport de force principal/secondaire est en train de s’inverser au profit du premier. Récemment, un couple de quadragénaires parisiens, bien décidé à s’installer dans la région dans les deux ans, s’offre un mas de village 1830 de 200 m2, ouvert sur un jardinet rehaussé d’une petite piscine, moyennant 450.000 €. Des Franciliens en résidence secondaire paient, ensuite, 800.000 € un mas de 375 m2, partiellement rénové, dans un jardin de 5000 m2. D’autres, en pré-retraite, déboursent, enfin, 1,8 M € en échange d’une bastide du XVIIe siècle, 400 m2 en excellent état sur un terrain 2,8 ha. Souvent, les clients comparent Uzès à Saint-Rémy. Ils soulignent l’authenticité du cadre, le dynamisme culturel et la noblesse du bâti hérité d’un temps où la localité devait son faste à l’économie de la soie. A l’instar de la « perle des Alpilles », la destination suscite l’intérêt des capitaines de l’industrie, en quête de confidentialité.

Fabienne Thonat-Guessab d’Objectif Sud Immobilier distingue deux profils acquéreurs. A commencer par l’autochtone, disposé à injecter de 150.000 à 250.000 € au sein d’un village animé sis dans un rayon de 10 km autour d’Uzès. Souvent, l’offre ne correspond pas à ses attentes. Quant au résident secondaire, il cible un mas en pierre avec du terrain à maximum 15 km de la cité-phare. Clairement, la villa traditionnelle est en perte de vitesse. Afin d’offrir un service global, la professionnelle travaille en partenariat avec un architecte et un maître d’œuvre et s’adresse aux locaux comme aux internationaux, via le développement d’un réseau à l’étranger. Elle évoque une maison de village dans une charmante commune de l’Uzège - 250 m2 sur trois niveaux, dont deux voûtés, avec extérieur, à 165.000 €. Après des travaux, estimés à hauteur de 170.000 €, le bien pourrait avoisiner 600.000 € à la revente. Autre exemple, le dernier étage d’un hôtel particulier du cœur historique, un plateau de 220 m2 à aménager, part à 252.000 €. En injectant 150.000 € supplémentaires dans la réfection, l’investisseur peut espérer en retirer un profit certain. Que le bien soit en excellent ou mauvais état, seuls comptent, finalement, le potentiel et l’authenticité. Il existe un label Uzès, dont le bâti typique porte haut les couleurs.

« Le fichier de Côté Soleil Immobilier fait le grand écart entre 50.000 et 1,5 M €, lorsque les dernières transactions s’échelonnent de 89.000 à 1,5 M €, avec une plus forte concentration, au dernier trimestre, sous la barre des 400.000 € », complète Yann Wojtera. Tout se vend à partir du moment où le prix affiché demeure réaliste. Beaucoup sont originaires d’un autre département et achètent en prévision de la retraite, notamment pour la beauté du cadre. Au-delà de 700.000 €, on retrouve quelques étrangers. L’heure est au resserrement sur les adresses premiums, soit à moins de 10 km du centre d’Uzès. La clientèle se montre sensible à la proximité des villes et des aéroports internationaux de Nîmes et de Montpellier, ainsi que de la gare TGV d’Avignon. Tous les samedis matin, le marché bat son plein... Autant d’atouts qui justifient un quasi maintien du volume d’affaires sur 2012 et une stabilité des prix.