À Nantes, les biens historiques ont la cote

La préfecture de Loire Atlantique, installée à 50 km de l’océan appartient au réseau des Villes et pays d’art et d’histoire qui rassemblent les communes soucieuses de préserver et de promouvoir leur patrimoine. De nombreux quartiers historiques, datant du XVe au XIXe siècle composent et ourlent son centre. Des pépites architecturales se retrouvent donc sur ce marché immobilier aussi pluriel qu’étroit.

Les secteurs de l’ancien palais de justice et de Notre-Dame-de-Bon-Port sont extrêmement prisés pour les appartements de caractère, d’autant que de nombreux immeubles anciens y sont dotés d’un ascenseur, un précieux sésame » explique Pascal Fouchault du cabinet Fouchault créée en 1994 dans l’hyper centre nantais. À titre d’exemple, le professionnel évoque un appartement de 95 m2 situé au 4e et dernier étage d’un immeuble 1930 composé de 9 logements. Installé en face de l’île de Nantes - un quartier en pleine mutation - il est présenté à 399.000 €. « Ce type de bien est hautement convoité, bien plus que ceux du même style situés dans l’hyper centre » précise le spécialiste. Les belles adresses des quartiers Sainte-Anne, Canclaux, Mellinet, Procé, Monselet, Saint-Paquier, Saint-Félix et Saint-Donatien demeurent extrêmement prisées pour leurs maisons de charme, toutefois l’offre y est extrêmement étroite et le marché immobilier forcément atone. L’agence Fouchault y a récemment orchestré la vente de maisons autour de 500.000 €. Quelques beaux produits au charme intact y incarnent de véritables opportunités à l’image de cet hôtel particulier fin XIXe, sis dans les charmants passages de Monselet où sont regroupés de belles demeures anciennes. Non mitoyen, bien exposé et d’une superficie de 350 m2 sur une parcelle de 650 m2, cette noble bâtisse dotée d’un garage a conservé ses éléments architecturaux d’origine. À remettre au goût du jour, notamment au niveau des huisseries, sanitaires et du chauffage, elle est présentée à 1.340.000 €. « Les petits produits de charme intéressent également fortement les investisseurs locaux désireux d’enrichir leur patrimoine immobilier. Nous venons de vendre un appartement de 23 m2 situé au 4e étage sans ascenseur d’un immeuble de caractère de la fin du XIXe situé place de la Monnaie. Ce produit destiné à la location longue durée s’est négocié à 79.000 €. »

« Tous les quartiers cachent des petits bijoux architecturaux extrêmement bien rénovés. Récemment, nous avons été particulièrement surpris par un appartement situé à proximité du cours des Cinquante Otages dont les propriétaires ont su moderniser tout l’espace en préservant le charme historique du lieu » poursuit Laurent Surie de l’agence Espaces Atypiques, spécialistes des biens hors normes : lofts, duplex, maisons d’architecte, biens anciens rénovés avec une touche contemporaine, mais aussi des péniches, des églises réhabilitées, des espaces industriels repensés... Une ville telle que Nantes permet toutes les audaces d’autant que ces produits générateurs de coups de cœur - car non conventionnels - sont ceux qui résistent le mieux en période de crise. Aujourd’hui les prix sont stables sur la région nantaise, mais, pour une localisation identique, un bien « atypique » peut voir sa cote surévaluée de 10% à 20% en comparaison d’un bien “classique”. De plus, il se vendra avec une négociation très faible, voire nulle.

« Un bien atypique est avant tout un bien unique, en lien direct avec les goûts artistiques des propriétaires, de l’architecte ou du designer d’intérieur » Quid de la clientèle ? « Les profils sont variés, toutefois un grand nombre de nos clients actuels vient de Paris, Lyon ou Marseille et cherche à s’installer sur la région. »