Les Carmes, un quartier historique de Toulouse
Par Laetitia Rossi - 07 mai 2013
Jadis parcouru par le cardo romain, autrement dit l’axe nord-sud, Les Carmes s’articule autour d’une ancienne halle et d’un couvent transformés depuis en marché et parking aérien. La rue des Filatiers, un axe majeur du quartier, porte encore les traces de l’histoire judiciaire de la Ville Rose, quand les Couteliers et Apollinaire rappellent le passé artisanal.
Le site de la rive droite de la Garonne fait la part belle aux bars et restaurants, tandis que le marché d’alimentation couvert et ouvert six jours sur sept remporte un franc succès. En périphérie de l’hyper-centre, Les Carmes conserve des attributs hérités de l’époque médiévale. C’est au XVe siècle que le quartier prend sa forme actuelle. Le parc immobilier remonte aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Les copropriétés intimes voisinent avec les hôtels particuliers dotés de généreux volumes et de cours intérieures et les maisons à colombage, non dénuées de charme. Le style urbain est à la brique et aux pavés. Le mélange des genres, des boutiques et des établissements lui donne un côté un brin bobo. Cadre, seniors et étudiants plébiscitent le quartier toulousain convivial à souhait. Si les transports en commun desservent Les Carmes, la voiture circule et stationne plus difficilement. Une contrainte, en partie résolue par les parkings à condition d’accepter d’en supporter le coût.
« Le marché et les épiceries fines sont fort appréciés. Les rues principales connaissent des soirées animées. Les places - Les Carmes, Rouaix et Le Salin -, le quai de Tounis et le Jardin des Plantes, sis à quelques encablures, complètent le tableau urbain », décrivent Chantal Puech et Charles Catugier de l’Agence Via, située rue Pharaon, non loin de la place des Carmes, en face de L’Annexe, un célèbre bar à tapas. La ligne B du métro dessert le « village dans la ville ». Jadis bourgeois, le site s’avère, désormais, plus festif. La typologie immobilière se révèle ultra diversifiée. Toutes les surfaces et tous les styles, du pur XVIIe à l’architecture haussmannienne des artères plus larges, se côtoient. Les hôtels particuliers à pourvoir en intégralité sont rares. Les intéressés reportent leur choix sur de vastes appartements. A l’instar de cet exemple du genre, 235 m2 en parfait état dans une bâtisse du XVIIIe avec un garage et des plafonds à la française à 4,5 mètres, tombé dans l’escarcelle d’un ingénieur aérospatial moyennant 1,2 M €. Les retraités recherchent en priorité des T2/3 avec ascenseur et de préférence stationnement, une denrée rare dans le parc immobilier ancien commercialisée à plus de 4000 €/m2. Quelques parents d’étudiants et investisseurs privilégient, ensuite, le placement patrimonial sur la rentabilité, qui ne dépasse pas 4 %, les prix élevés d’achat ne pouvant pas se répercuter sur les loyers. Un bémol cependant : les Carmes ne fait plus partie de la carte scolaire des collège et lycée Fermat. Un regret pour la clientèle de mutés en quête d’une bonne éducation pour leurs enfants.
« La réunion de l’ascenseur, du stationnement et de la terrasse constitue un privilège qui se répercute immanquablement sur le prix », renchérissent Frédérique Julien et Jean-Pierre Corazza d’Ozenne Immobilier, une enseigne indépendante établie dans l’un des secteurs les plus courus de Toulouse. Dotés de ces commodités, les deux- et trois-pièces se vendent sans difficulté à des tarifs proches de 5000 €/m2 dès qu’ils s’adjoignent des prestations qualitatives. Maintenant, les grandes surfaces au-delà de 1 M € peinent davantage à trouver preneur. Elles souffrent de la concurrence de la maison ou d’autres quartiers du centre plus abordables. Les Carmes se révèle assez comparable à Saint-Etienne, Saint-Georges et le Jardin des Plantes qu’il s’agisse du cadre de vie ou des prix pratiqués. Globalement, la demande l’emporte sur l’offre aux Carmes, en partie sous-tendue par les vendeurs de villas lourdes d’entretien en périphérie désireux de se reprocher d’un cœur urbain.