Les contreforts du Vercors

Dans le département de l’Isère, Saint-Marcellin, 8050 habitants, s’anime au départ de toutes les routes en direction de la chaîne du Vercors. La cité médiévale de Crest s’inscrit comme la ville-centre de la vallée de la Drôme. Romans-sur-Isère, à une vingtaine de kilomètres du massif et à 10 km de la gare TGV de Valence, bénéficie d’une situation stratégique.

Un pré, un lotissement neuf, des maisons et des immeubles, un clocher, deux châteaux, des espaces verts et le Vercors en toile de fond... A 50 km de Grenoble et de Valence, Saint-Marcellin, réputée pour son fromage et les ravioles de Royans, possède établissements scolaires et associations sportives. La capitale du sud Grésivaudan tire une partie de ses revenus de l’industrie agroalimentaire, plasturgique et bois. Son identité forte, Crest la doit, en partie, à son célèbre donjon en surplomb de la vieille ville depuis le XIIe siècle. En matière d’infrastructures d’accueil, rien ne manque : écoles, crèche, hôpital, médiathèque, commerces et services. Romans, sur la rive droite de l’Isère à 20 km au nord-est de Valence, compose avec la localité voisine de Bourg-de-Péage une agglomération d’une cinquantaine de milliers d’habitants.

Marie-Jo Soulier d’Immotions, responsable de quatre agences à Saint-Marcellin, Beaurepaire, Alixan et Romans, rayonne de Saint-Marcellin aux contreforts du Vercors, un secteur sis à 45 mn de Grenoble, de Valence et des premières pistes de ski. « 90 % des acquisitions concernent la résidence principale. Les acheteurs en poste dans la capitale de l’Isère, de la Drôme ou en station, dont une large part d’ingénieurs et de cadres, injectent de 220.000 à 270.000 € en échange d’une villa de trois-quatre chambres sur une parcelle de 600 à 1200 m2, à rafraîchir si elle évolue dans la fourchette basse. Au cours du dernier semestre, les tarifs affichés sont systématiquement négociés. Comparé à 2011, les barèmes sont inférieurs d’environ 20 %. A titre d’exemple, une unité individuelle âgée de 10 ans, 140 m2 sur 1000 m2 du côté de Saint-Romans, est présentée à 280.000 €, pour un acte signé à 235.000 €. En 2005, les vendeurs avaient payé le bien 250.000 €. Désormais, le marché est sain, et le rapport qualité/prix, cohérent. Maintenant, il reste toujours très compliqué de faire admettre aux propriétaires la nouvelle donne, une prise de conscience pourtant synonyme de gain de temps, d’énergie et d’argent.

« Crest s’épanouit sur les contreforts sud du Vercors. La ville touristique, à 1h30 des stations de ski et de la mer, se révèle active et dynamique tout au long de l’année, même si 50 % des transactions relèvent du secondaire. Hollandais, Suisses, Belges, Anglais, sans oublier les Français de l’axe Lyon-Paris, plébiscitent la dimension humaine de la ville, l’environnement bucolique et le climat tempéré », précise Lucille Bernard de Guy Hoquet L’Immobilier. Contre leur villégiature, ils déboursent de 150.000 € - la somme requise contre une maison de village à rénover de 100-150 m2 pourvue d’une terrasse - à 1 M € - le prix à payer pour une bastide ou un mas de belle facture de 300-400 m2 sur un terrain de 1 ha avec piscine et tennis. Sur le segment, les dépenses consenties actuellement tournent autour de 300.000 €, le créneau de la chambre d’hôtes étant en net recul. Les autochtones, prêts à dépenser de 200.000 à 350.000 €, travaillent dans la vallée de la Drôme ou le bassin valentinois. Ils visent une villa de plain-pied dotée de trois chambres et d’un jardin, un critère récurrent dans les requêtes. Les acquéreurs sont qualifiés et décidés. Côté vendeurs, deux obstacles subsistent : les uns retirent leur biens des fichiers en attendant des jours meilleurs ; les autres se cramponnent à des tarifs illusoires.

« Marques Avenue, un village de marques, draine du côté de Romans une population étrangère au département. Si certains tombent sous le charme de la région sise entre le Vercors et la Drôme des collines, la part des acquisitions en secondaire demeure restreinte, inférieure en tout cas à Saint-Donat », observe Paul Clappe de Paul Clappe Immobilier, qui gère deux agences à Romans et Saint-Donat, avant d’en ouvrir une troisième à Tain-L’Hermitage. Romans est le bassin de vie des contreforts du Vercors. L’inauguration de la Cité de la Musique en juin dernier atteste de la volonté de développer le pôle culturel, dans une ville encore marquée économiquement par la désindustrialisation. Les riverains attendent beaucoup des projets tels que l’aménagement de la zone autour de la gare TGV. L’essentiel des transactions oscillent entre 150.000 et 200.000 €, la somme requise en échange d’un pavillon de 100 m2 sur une parcelle de 600-700 m2. Quant à Tain-L’Hermitage, une commune entourée de vignobles de la vallée du Rhône qui présente des tarifs immobiliers légèrement plus élevés, elle devrait tirer profit de l’ouverture en octobre, initiée par Valrhona, de la Cité du Chocolat et de l’afflux envisagé de 300.000 visiteurs/an sur le site.