Arcachon Ville d’Hiver, charme et exclusivité

Inscrit depuis 1985 à l’inventaire des monuments historiques, ce quartier, érigé sur les hauteurs d’Arcachon, abrite, outre les traditionnelles maisons arcachonnaises, plus de deux cents villas remarquables.

Au début des années 1860, les banquiers Émile et Isaac Péreire sont à l’origine de la Ville d’Hiver qui, à l’abri de l’effervescence des plages arcachonnaises, invite aujourd’hui à découvrir un quartier authentique. Sa farandole de villas dites pittoresques offre une myriade de styles architecturaux dont la diversité fait tout le charme. De style néo-classique, néo-gothique, colonial, mauresque... elles rappellent que l’adresse fut le rendez-vous privilégié des aristocrates européens. Les Villas Faust, Marguerite (et ses lambrequins ouvragés), Graigcrostan (référence aux manoirs écossais) ou Madeleine (qui accueillit Gustave Eiffel) séduisent des acquéreurs épris d’authenticité.

Sophy Vaissié, associée de Barnes pour le bassin d’Arcachon, évoque un marché de niche : « Ces villas de la fin des années 1800 restent des biens atypiques d’exception, jouissant de belles surfaces, de 300 à 500 m2, sur deux ou trois niveaux. Si les travaux extérieurs sont soumis à l’accord de l’architecte des Bâtiments de France, à l’intérieur, les propriétaires restent libres de jouer avec les volumes, d’utiliser des matériaux modernes et donc de recréer des espaces plus en adéquation avec la vie moderne. » Ces villas pleines de charme, témoins d’un temps révolu, séduisent des familles dites actives, en majorité des Parisiens et des Bordelais (Paris est à 3h30 en train, Bordeaux à 50 mn), des retraités, français pour la plupart, qui y passent six mois de l’année et enfin des expatriés, travaillant à Singapour ou Dubaï, qui choisissent d’investir ici. Dans tous les cas, il s’agit de personnes en recherche de ce type précis de produits. Elles vont être sensibles au quartier Ville d’Hiver, au vécu de la maison. C’est un achat basé sur l’affect. Le prix d’un tel coup de cœur peut varier de 1 M € à 3 M € et, très souvent, l’acquéreur va devoir engager des travaux de rénovation. « Forts de notre expérience et de notre expertise, nous accompagnons nos clients, s’ils le désirent, dans leur projet de réhabilitation. Ils apprécient d’être guidés dans ce processus qui peut parfois s’avérer complexe. »

Réputé pour ces demeures romantiques, voire romanesques, le quartier Ville d’Hiver compte également de grandes villas à l’architecture typiquement arcachonnaise, construites au XIXe siècle. Murs extérieurs avec parements de briques, auvents soutenus par des piliers, pignons plus ou moins richement décorés, elles s’étagent sur deux ou trois niveaux. « Il n’est pas rare que, suite à des successions, ces belles bâtisses soient divisées en appartements et deviennent des copropriétés » note Anthony Itey de l’agence Synekwanon Immobilier. Sises dans un quartier classé, elles se doivent de conserver ce qui fait leur spécificité et sont donc soumises - à l’instar des villas historiques - à l’accord des architectes des Bâtiments de France et de la ville. Elles abritent en moyenne cinq à six lots, dont les superficies varient de 50 m2 à 130 m2, voire plus. Les prix de vente de ces biens vont s’échelonner de 300.000 € jusqu’à 900.000 €. Il n’est pas rare que l’un d’eux atteigne le million d’euros, pour peu qu’il jouisse de belles proportions et d’une vue. Détenus à 70 % par des Parisiens qui en font leur résidence secondaire, ces appartements accueillent aussi des autochtones.

Jean Duboscq, gérant de l’agence Immobilière Duboscq, met l’accent sur l’aspect préservé et confidentiel de la Ville d’Hiver, l’une des « quatre saisons » d’Arcachon : « En dehors des maisons arcachonnaises bien connues de la fin du XIXe siècle, il faut noter les maisons Art déco qui sont aussi remarquables. Rares, elles sont moins hautes, généralement sur un ou deux niveaux, plus modernes de conception et de confort ». Construite entre 1926 et 1930 par Roger-Henri Expert, l’un des plus grands architectes de l’époque, la Villa Kypris en est un parfait exemple avec ses pilastres imposants, la pureté et la simplicité de ses lignes. « Une demande forte existe pour ce type de bien », précise Jean Duboscq. Une colonie anglaise réside autour de ces jardins luxuriants ainsi que des Parisiens en quête de quiétude pour profiter de l’heure de la retraite. En raison des coûts d’entretien, les grandes bâtisses sont transformées en copropriété d’appartements. En quittant les hauteurs de la Ville d’Hiver, les résidents accèdent, par ascenseur, au secteur de la Ville d’Automne, en direction des belles plages et des commerces. Celle-ci comporte aussi de grandes maisons anciennes et des nouveaux appartements de prestige très recherchés lorsqu’ils sont situés en première ligne ; les prix, comparables à ceux de Paris, avoisinent les 11.000 €/m², avec parking et terrasse.