L’hyper centre de Bordeaux, force d’attraction

Depuis quelques années, la cote de Bordeaux ne cesse de monter. Une belle réputation liée à des rénovations de qualité dans toute la ville et à l’arrivée récente de la LGv reliant la ville à Paris en 2 heures.

Longtemps Bordeaux a fait figure de belle endormie. Aujourd’hui, la ville a totalement changé de rythme et son attractivité est devenue exponentielle depuis les grands travaux d’aménagement et de rénovation du centre-ville et l’arrivée l’été dernier de la LGV qui a mis Paris à 2 heures de la capitale girondine.

Pour Marina Tonneau, directrice de l’agence Coldwell Banker Bordeaux Premium, la belle vitalité de Bordeaux en matière d’immobilier est encore plus flagrante en ce qui concerne l’hyper centre. « La demande est nettement supérieure à l’offre, on manque de biens, explique-t-elle, on peut avoir entre 5 et 10 acheteurs pour un même produit. Du moins lorsqu’il s’agit de biens de qualité ». Elle confirme qu’elle a beaucoup de demandes pour ce qu’on appelle ici des échoppes, à rénover : des maisons de ville très étroites, tout en longueur, généralement dépourvues d’étages et agrémentées d’un petit jardin à l’arrière, où autre­fois vivaient et travaillaient les artisans. « On en trouve encore quelques unes dans leur jus à partir de 500.000 ou 600.000 €, mais quand elles sont déjà rénovées, elles peuvent atteindre 800.000 ou 900.000 € ». La demande est également très importante pour les maisons bourgeoises, immeubles anciens en pierre de taille et hôtels particuliers à partir de 1 M €. Une des dernières transaction de Coldwell Banker en est une parfaite illustration : une belle maison bourgeoise dans le centre-ville vendue en quatre jours, à un acquéreur qui en cherchait une depuis 6 mois et qui a aussitôt fait affaire. Marina Tonneau constate qu’à cause de cette demande croissante les prix ont augmenté de 15 % depuis un an pour les biens situés dans le centre-ville. Elle remarque aussi que ces immeubles du centre se vendent de plus en plus à des investisseurs qui rénovent et réaménagent les espaces pour en faire des logements qu’ils diffusent sur les plateformes de location courtes durées. Déjà ville préférée des Français pour la résidence principale, elle s’ouvre en effet de plus en plus au tourisme. « La municipalité, qui ne voudrait pas vider le centre-ville de ses habitants, s’en inquiète et multiplie les contrôles heureusement » précise-t-elle.

Pour Sophie Barbellion Jalladeau de Sof’Imo, le constat est le même : « Le marché est très tonique aujourd’hui. Bordeaux a comblé son retard centenaire en termes d’attractivité. Elle vivait sur ses acquis, plutôt refermée sur elle-même. Aujourd’hui, l’esprit a changé, les Bordelais se sont rendus compte de la qualité de leur patrimoine, et la ville bénéficie d’une nouvelle énergie et de l’apport des gens qui viennent d’autres régions, et notamment de Paris grâce à la LGV ». Elle ajoute qu’autrefois la ville était triste et peu sûre dans certains quartiers du centre-ville, alors qu’aujourd’hui elle est belle et animée, comme sur les quais par exemple. Elle constate elle aussi que la demande pour l’échoppe, star bordelaise, ne faiblit pas, ainsi que celle pour des biens haut de gamme aux matériaux de qualité et façades harmonieuses. Elle remarque en même temps que pour elle on ne peut pas donner un prix au mètre carré tant la diversité de la qualité des constructions est importante. « C’est évidemment la demande qui fait le prix. C’est notre métier d’ajuster au meilleur tarif pour que le bien se vende dans des délais raisonnables » conclue-t-elle.

Si les échoppes et beaux hôtels particuliers ont toujours la cote, la demande concernant des biens réellement singuliers est aussi flagrante. C’est ce que constate Cédric Fourteau, de chez Ateliers, Lofts et Associés. Spécialiste des biens hors normes, il observe que, même parmi ceux-là, la demande, comme les prix, ont augmenté de manière évidente depuis 4 ou 5 ans, et encore plus depuis 2016. « Nous avons principalement des biens à l’architecture classique en pierre, datant des XVIIe, XVIIIe ou XIXe siècles, qui ont été traités de façon très contemporaine, en loft ou duplex ainsi que d’anciens chais transformés ou des échoppes revisitées. Il explique qu’il faut compter pour ces biens de 5000 jusqu’à 9000 €/m2 dans le triangle de l’hyper centre. Et entre 4000 et 6500 € pour le centre selon les quartiers. Il indique aussi que certains quartiers comme Saint-Michel, Bacalan et toute la rive droite étaient boudés jusqu’à ce qu’ils soient réhabilités de belle manière ces dernières années. Il note enfin un nouveau phénomène : l’arrivée d’expatriés qui reviennent dans une région qu’ils connaissent déjà ou qui leur semble en tous cas adaptée à une qualité de vie à laquelle ils sont habitués et qu’ils recherchent en France pour leur retour.