La clientèle britannique dans les Côtes-d’Armor

A l’image de plusieurs départements français comme la Dordogne, les Côtes-d’Armor sont fortement convoitées par une clientèle britannique en quête d’une agréable résidence secondaire ou tentée par une installation dans l’Hexagone.

Basée à Dinan et à Lamballe, l’Agence Arguenon est depuis sa création il y a près de 25 ans spécialiste de la transaction auprès des clients britanniques. Couvrant une zone allant de l’ouest de Lamballe à la baie du mont Saint-Michel en passant par Plancoët, Dinan, Saint-Malo, Dol-de-Bretagne ou Combourg, et s’étendant au sud vers Caulnes, Merdrignac et Collinée, elle compte d’ailleurs parmi les membres de son équipe une large majorité de bilingues : « Cette clientèle, qui représente environ 45 % de nos acquéreurs, apprécie ici la proximité avec la Grande-Bretagne, d’autant que le secteur est très bien desservi par les ferries à Saint-Malo et l’aéroport de Dinard. Elle est en outre séduite par les patrimoines naturel et architectural locaux, la qualité de vie et le rythme plus détendu qu’outre-Manche », témoigne Megan Byron, responsable de l’agence. « Elle cherche ainsi à se loger dans des adresses de caractère telles que Léhon, Taden, le Vieux Dinan, Le Quiou, Jugon-les-Lacs et Moncontour, ou dans la paisible campagne bretonne. » Effectuant généralement son achat sans prêt, elle regroupe des profils divers : « Il peut s’agir de seniors à la recherche d’une résidence secondaire pour séjourner une partie de l’année et accueillir leurs enfants et petits-enfants ou de familles souhaitant un pied-à-terre pour les vacances. La demande porte alors sur des longères vendues entre 150.000 et 200.000 €, des maisons dotées de plusieurs chambres entre 120.000 et 130.000 €, des petites maisons entre 65.000 et 100.000 € et des appartements entre 50.000 et 100.000 €. D’autres, qui constituent une minorité, viennent s’installer et travailler en Bretagne. Certains décident même d’y développer une activité touristique grâce à l’acquisition d’une propriété transformée en gîtes ou chambres d’hôtes. Ces derniers disposent de budgets compris entre 300.000 et 800.000 € ».

Pour Armor Cottage Immobilier, agence fondée à Evran en 2005 pratiquant la transaction et la location sur tout le sud de Dinan (dans les Côtes-d’Armor comme en Ille-et-Vilaine), la clientèle britannique occupe environ 30 % de l’activité : « Outre la proximité de Saint-Malo et de ses ferries et de celle de l’aéroport de Dinard, qui propose des liaisons régulières et low cost avec la Grande-Bretagne, les clients britanniques sont ici attirés par les prix abordables de l’immobilier », estime Gaëlle Milin, gérante associée. « Autrefois, ceux-ci convoitaient des biens isolés en campagne avec un grand terrain. Désormais, ils préfèrent s’établir dans des villages disposant d’un minimum de commodités. Et, si possible, ne pas avoir à entreprendre de travaux, les démarches administratives afférentes étant souvent trop contraignantes pour eux, notamment au niveau de la langue. La maison en pierre de caractère reste cependant le produit le plus prisé. Quant à leurs budgets, ils ne dépassent, dans la majorité des cas, pas 150.000 € et atteignent maximum 200.000 €. » Un couple qui vivait dans le sud de la France est ainsi venu récemment s’installer à Pleugueneuc, non loin des commerces : « Fuyant la chaleur méridionale et voulant se rapprocher de sa famille restée en Angleterre, il a acheté une maison pour environ 150.000 € ». La plupart des clients britanniques de l’agence viennent en Bretagne dans le but d’y résider à l’année, tandis que le reste y demeure au moins six mois par an. « Autrement, il s’agit principalement de seniors. »

Alain Daugan a de son côté débuté dans l’immobilier en 2004 avec l’ouverture d’une agence à Dinan, aujourd’hui vendue. Il est maintenant à la tête de trois cabinets Guy Hoquet situés à Ploubalay (créé en 2005), Evran (2013) et Caulnes (2014), proposant ainsi la transaction, la location et la gestion locative dans les cantons d’Evran, de Caulnes et de Broons, les communes d’Ille-et-Vilaine voisines et le nord de Dinan : « Nos clients britanniques, davantage vendeurs qu’acquéreurs, sont d’abord séduits - ou l’ont été - dans le sud de Dinan par un type de biens particulier, à savoir la longère en pierre en milieu rural. Ils recherchent en effet majoritairement le cachet, un maximum de tranquillité et le grand terrain que ce type produit est capable d’offrir. Généralement doté d’une centaine de mètres carrès habitables, il est par ailleurs ici affiché à des prix très intéressants pour un bon niveau de qualité ». Dans les secteurs de Caulnes et Evran, les tarifs sont effectivement bien plus attrayants que dans le nord de Dinan, allant de 50.000 € pour une maison à rénover entièrement à plus de 200.000 € pour un bien de bon standing. « La moyenne des ventes s’établit ainsi localement à 110.000 €... Un argument de poids. A titre d’exemple, nous avons dernièrement commercialisé une longère mitoyenne en bon état de 90 m2 habitables à environ 100.000 €. » Concernant les profils de cette clientèle britannique, les vendeurs ont acheté il y a une dizaine d’années et désirent désormais retourner au pays pour profiter de leurs enfants et petits-enfants. « Ceux qui possèdent une résidence secondaire viennent moins régulièrement. Aussi, ils décident de s’en séparer. Quant aux acquéreurs, ils sont en ma­jorité en quête d’un pied-à-terre. »