Le Bassin d’Arcachon se porte bien
Par Laetitia Rossi - 16 avril 2013
Arcachon, La Teste-de-Buch, Gujan-Mestras, Le Teich, Biganos, Audenge, Lanton, Andernos-les-Bains, Arès et Lège-Cap-Ferret composent 80 km de côtes alternant plages de sable et forêts autour du triangle d’eau salée des Landes de Gascogne, régulièrement approvisionné par l’océan.
Le secteur vit de l’ostréiculture et du tourisme depuis la mise en place du chemin de fer en 1841, jusqu’à devenir l’un des lieux les plus visités d’Aquitaine. Durant la Belle Epoque, les frères Pereire font bâtir des villas en première ligne, des établissements hôteliers et un casino. Très vite, les familles apprécient la baignade entre les près salés, les pinèdes et les dunes et le site s’inscrit comme une station balnéaire de renom.
« Les Arcachonnais redécouvrent leur centre, les aménagements routiers, la nouvelle halle et les récents programmes neufs. Désormais ultra fonctionnelle, la ville fait la promesse d’un quotidien agréable et facile », démarre Anne-Valérie Colas de Cap-Ferret Pyla Sotheby’s International Realty, l’enseigne spécialiste du prestige. A l’inverse, la tranquillité du Cap-Ferret et du Pyla invite à l’usage secondaire. Le changement de législation des plus-values provoque un retrait des biens des fichier, une crispation du segment et un inéluctable maintien des prix. Dans le contexte actuel, les acheteurs ont du mal à imaginer une telle tenue et c’est à l’agent immobilier que revient la lourde de tâche de faire de la pédagogie. Récemment, la professionnelle organise la cession d’une bâtisse de 220 m2 à rénover du côté de Sainte-Marie, partie à 875.000 €, soit exactement dans l’actuel cœur de cible. Une maison dite confortable - comprendre 300 m2 habitables, quatre suites et un terrain de 1800 m2 dans un quartier résidentiel orienté sur le bassin ou très proche de l’eau - oscille de 1,5 à 2,5 M €. Les premières lignes se situent, au regard des références actées en 2012, entre 4 et 5 M €. Un Français en résidence secondaire vient justement de s’offrir un bel exemple du genre : une villa 1900 de 260 m2 sur un terrain de 6000 m2 en première ligne au Cap-Ferret, à plus de 5 M €. Les appartements arcachonnais, de l’ordre de 5000 €/m2 sans vue sur le bassin et de 8000-10.000 €/m2 avec, séduisent les seniors en quête de praticité. Le Moulleau et Le Pyla se révèlent légèrement plus chers : difficile de trouver une unité individuelle à moins de 700.000 €, lorsque l’équivalent au Cap-Ferret commence à 1 M €.
« Le Moulleau, avec sa plage, ses commerces et ses services, ses bars, ses restaurants et son manège, séduit décidément toutes les générations », s’enthousiasme Julie Lemoine de Moulleau Immobilier. « Chacun peut vaquer à ses occupations et jouir d’une réelle indépendance sans recourir à un véhicule. » Au cours des dernières années, ces notions de village et d’autonomie se renforcent. Autant d’atouts qui justifient l’engouement. En parallèle, les propriétaires témoignent un réel attachement à leurs biens. La mobilité est faible et, par conséquent, l’offre, rare. Le Pyla, dans le prolongement, obéit d’ailleurs à la même logique. Pour pallier cette rareté et proposer une alternative aux vendeurs comme aux investisseurs, Julie Lemoine développe le créneau du viager. Actuellement, on exige un bouquet sans rente mensuelle de 1.575.000 € en échange d’une propriété occupée par deux personnes âgées de 88 ans - un bâtiment principal de 250 m2 et un pavillon d’invités de 100 m2 à remettre au goût du jour sur 2400 m2 en deuxième ligne, un bien estimé à 2 M €. Parmi les dernières signatures, la spécialiste évoque une construction récente de style Art déco au sein d’une enclave classée du Moulleau - 260 m2 sur 1300 m2 - à 1,8 M €, ou encore une contemporaine de 250 m2 sur 1400 m2 à Pereire, à 1,6 M €. La majorité des acquéreurs du précédent exercice sont bordelais ou parisiens et âgés de 50 à 60 ans.
Stéphane Pillon d’Orpi Agence Centrale gère trois cabinets, à Arcachon, La Teste et au Pyla. Celle du Pyla porte le nom d’Orpi Standing & Prestige, le même que l’entité du XVIIe arrondissement à Paris pour matérialiser la synergie initiée entre les deux pôles. Il existe vraiment un label « Bassin d’Arcachon », une destination du goût d’une clientèle aisée et discrète. Sur 2012, l’agence du Pyla organise quatre ventes au-dessus de 1,5 M €, dont deux en première ligne, trois grâce aux ressortissants d’Ile-de-France et une, à un expatrié en poste à Londres. Tous apprécient le paysage sauvage entre mer et forêt, cette impression de vacances et de liberté. L’accessibilité pédestre à la plage reste le critère récurrent, à l’instar de la surface habitable d’au moins 200 m2 et de la présence d’un jardin entre 1500 et 2000 m2. Si Arcachon ne connaît pas la concurrence de la Côte d’Azur et de la presqu’île de Saint-Tropez, elle incite parfois la comparaison avec le Pays Basque. Sur le segment 1,5-5 M €, il y a peu d’offre et des acheteurs potentiels en attente.