Le Bassin de Thau, une destination hautement touristique

Il développe 7500 ha, plonge en moyenne à 5 mètres et ose une incursion à 32 mètres. Le plus vaste étang du Languedoc-Roussillon, relié à la Grande Bleue au niveau de Marseillan et de Sète, donne dans la diversification : si Balaruc figure dans le peloton de tête des stations thermales françaises, les autres cités trouvent leur vocation entre activités nautiques et conchyliculture.

Une large bande sablonneuse sépare la mer salée de la Méditerranée. Au fil des ans, des bases nautiques s’établissent sur son pourtour. Les traditionnelles barques à voile s’inscrivent toujours dans le paysage, mais on y pratique désormais le windsurf et le kitesurf. Les plongeurs saluent la biodiversité, dont l’équilibre se révèle fragile. Les autorités compétentes appellent d’ailleurs à un respect de l’environnement accru au sein de la Zone Natura 2000. Les amateurs d’huîtres et de moules prennent la direction de Bouzigues et de Mèze. Bâtie au pied du mont Saint-Clair, Sète, 42.800 habitants, s’articule autour de son port de pêche. L’espace commercial, le 11e sur le plan national, reçoit les minéraliers, les cargos et les ferries d’Afrique. Comme Georges Brassens après lui, Paul Valéry voue à sa ville, qu’il baptise « l’île singulière », un attachement particulier. « Je suis né dans un de ces lieux où j’aurais aimé naître », écrit-il. Spécialisé dans le traitement de la rhumatologie, Balaruc-les-Bains, sise à 10 km de Sète et 30 km de Montpellier, attire de nombreux curistes. Le centre historique s’anime en surplomb de la station, sur une colline, à l’abri d’épais remparts médiévaux.

« La cote de l’Etang de Thau ne fléchit pas, bien au contraire », commence Didier Noguet de Marianne Immobilier. En témoignent les tarifs observés sur Bouzigues, comparables aux barèmes sétois. Mèze, qui vit aussi de l’huître, arrive derrière, à l’instar de Marseillan, édifiée en bout d’étang. La particularité de Sète réside dans sa taille et son panel fourni d’infrastructures d’accueil. 70 à 90 % des acheteurs sont des seniors originaires de toute la France, bien décidés à venir profiter du soleil, de la mer et de la douceur de vie caractéristique du pays de Brassens. Ils injectent entre 300.000 et 400.000 € dans une villa de 120 m2 sur une parcelle de 400-500 m2. 30 %, dotés de 100-150.000 €, se contentent d’un pied-à-terre de vacances. Enfin, 20 %, natifs du cru, se portent acquéreurs pour la première fois. Difficile pour ces derniers de dépenser au-delà de 200.000 €. L’appartement ancien oscille de 2000 à 2500 €/m2, le neuf, de 3300 à 3800 €/m2, un ratio supérieur à celui observé sur Montpellier. Le mont Saint-Clair, indéniablement le secteur le plus prisé de la ville, justifie, en moyenne, de deux à trois ventes par mois de villas frisant le million d’euros. La colline classée offre une vue jusqu’à 360° sur la patrie de Paul Valéry, la mer, l’étang de Thau, le Pic Saint-Loup et le Canigou. Marianne Immobilier enregistre sur 2010 une hausse du volume d’affaires de 10 %, comparée au précédent exercice. Cette consolidation semble se poursuivre en 2011.

« 80 % de ma clientèle est étrangère à la région. Très souvent, elle investit à Sète en prévision de la retraite, parfois, simplement au titre de la villégiature », précise Marie-Pierre Di-Maïo de L’Agence du Quai. Au cours des deux dernières années, les investisseurs affluent, mus par l’avantageuse Loi Scellier. Si la rentabilité tourne autour de 4,5-5 %, la valeur patrimoniale de l’adresse les rassure. Desservie par le TGV, Montpellier, à 20 mn de train, constitue un excellent complément en termes de commodités, à commencer par les pôles santé et culture. En outre, les prix de l’Ile Bleue demeurent attractifs pour une ville du bord de mer. Et, contrairement aux autres stations balnéaires, elle est vivante douze mois par an. Avec ses canaux, elle possède un charme certain, une vaste plage de sable et une identité forte. En pleine mutation urbaine, elle suscite de nombreux projets d’embellissement. Il s’avère toujours compliqué d’édicter des règles comptables dans l’ancien. Le chiffre dépend de l’entretien des parties communes, du niveau de rénovation du bien, de la situation géographique et de la vue. Ultra hétéroclite, l’architecture sétoise contribue à l’extrême diversité du parc immobilier. Contrairement au reste du Bassin de Thau, relativement pavillonnaire, ce dernier s’organise à la verticale.

« Balaruc campe un marché véritablement dynamique. La localité compte 5690 habitants, auxquels s’ajoutent les curistes et les touristes. Elle se dresse à 30 mn de la capitale héraultaise, facilement accessible via l’autoroute. Une fonctionnalité qui justifie l’arrivée de plus en plus remarquée d’actifs montpelliérains », décrit Stéphanie Michot de L’Agence des Thermes. Pour l’heure, sept acquéreurs sur dix visent la résidence secondaire. Ils déboursent 60-90.000 € pour un studio et jusqu’à 130.000 € pour un T2 qu’ils occupent pendant les périodes de traitement et louent le reste de l’année. Ceux qui veulent une vue sur le plan d’eau doivent s’acquitter d’une somme supérieure de 20-30 %. Les autochtones s’intéressent davantage au segment individuel. La villa sans prétention de 60 m2, ouverte sur un jardinet de 100 m2, proche du centre, vaut 250.000 €. La belle maison de 150-200 m2, sur une parcelle de 2000 m2 des hauteurs avec piscine, avoisine 700.000 €. Malgré une demande soutenue, la commune, faute de foncier disponible, n’offre que très peu de neuf. La professionnelle évoque, cependant, « Le Sunset » d’Angelotti Promotion - 29 logements de deux à quatre pièces, prolongés par des extérieurs, à partir de 145.500 €. « La destination familiale inspire la fidélité des usagers. La marge de progression ne fait aucun doute et devrait d’ailleurs se préciser à l’horizon 2014, lors de l’inauguration d’un nouveau centre thermal face au mont Saint-Clair. »

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