Le charme de la Côte Vermeille

Les coteaux s’évanouissent en douceur dans des criques sauvages à souhait, situées en contrebas des reliefs pyrénéens des Albères. Le paysage rocheux tranche radicalement avec l’est sablonneux des P.-O. Cerbère, Banyuls, Port-Vendres et Collioure attirent les amateurs de villages catalans, de nature et de plongée sous-marine.

La Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls-sur-Mer arbore 610 ha d’eau et 6 km de littoral. Pourvu de masque et de tuba, le visiteur découvre le sentier, accessible en été. Matisse et Derain ne s’y étaient pas trompés : Collioure bénéficie d’une lumière unique, de ruelles typiques et d’un patrimoine architectural de toute beauté, dont le Château Royal, le Fort Saint-Elme, l’église Notre-Dame-des-Anges ou le Cloître du Couvent des Dominicains. La vocation de Port-Vendres est triple : pêche, plaisance et commerce. Si la bourgade a toujours été tournée vers la Méditerranée, Louis XIV demande, dès 1659, à Vauban de l’équiper en cas de guerre. Le nombre d’habitants passe sur Banyuls de 5000 en basse saison à 15.000 en juillet et août. Les vins éponymes, dont l’AOC s’avère l’une des plus anciennes de France, évoquent la délicatesse du soleil et la vigueur du schiste. Longtemps, l’activité de Cerbère tourne autour du train, du bureau-frontière et du transport des personnes et des marchandises. A partir de la Seconde Guerre Mondiale, le tourisme se développe.

« La côte rocheuse offre des panoramas tout en relief, des communes peu bétonnées et des espaces naturels préservés, loin des standards des stations balnéaires de masse », explique Thierry Rozier de La Roca Immobilier. Le nombre restreint de biens disponibles garantit un maintien relatif du marché. Les quatre localités autorisent un large panel de produits, caractérisé par une grande diversité de budgets. Collioure s’inscrit comme le fleuron du littoral, « le Saint-Tropez du 66 », osent les aficionados. Port-Vendres renferme des quartiers typiques à défaut de vastes plages. Le bourg catalan de Banyuls vit à l’année, présente un bon compromis et un rapport qualité/prix intéressant, tandis que Cerbère reste la moins onéreuse. Un deux-pièces de 35-40 m2, susceptible de séduire les résidents occasionnels français, mus tant par l’usage plaisir que par le retour sur investissement, vaut 130- 140.000 € maximum sur Banyuls dès qu’il s’accompagne d’un extérieur et d’un parking, 150-160.000 € à Collioure, et 85.000 € vers Cerbère. Sous la barre des 120.000 €, les appartements partent sans difficulté. La maison de village - un segment qui démarre à 100.000 €, un ticket d’entrée dont ne bénéficie pas la cité des peintres fauves - peut atteindre 380.000 €, le montant requis récemment pour 110 m2 habitables avec un garage, une terrasse sur le toit et un excellent état général. Une villa de 90 m2 (trois chambres), orientée sur la Grande Bleue, ne dépasse pas 400.000 €. A ces tarifs, elles attirent Scandinaves et Anglo-Saxons en villégiature. La demande de gros produits - par exemple, cette unité de 150 m2 ouverte sur une piscine située à 5 mn de marche du centre de Collioure, commercialisée 600.000 € - concerne davantage le principal. Malgré une reprise sensible, la gamme fonctionne encore au ralenti. L’existence d’une vue mer et le respect d’une estimation professionnelle assurent un délai d’écoulement raisonnable.

« Les 60 % d’acquéreurs du secondaire déboursent, généralement, 150.000 € pour des petites surfaces avec une orientation sur la Méditerranée, parking et extérieur, 200.000 € parfois et 500-600.000 € à de rares occasions », poursuivent Marianne Xech et Alexandre Albarede de Strategic Immo. Parmi les personnes installées à l’année, les retraités, souvent issus de Midi-Pyrénées, demeurent les plus nombreux, les jeunes natifs se retirant en plaine, à Saint-André, Palau del Vidre et Saint-Genis-des-Fontaines, des sites abordables comparés au rivage. Les seniors recherchent des T3 confortables dans des résidences équipées d’ascenseurs, entre 200.000 et 250.000 €. Le littoral recouvre un rythme de croisière acceptable, dans le sillage de la capitale des P.-O., conséquence du recul des valeurs, de l’ordre de 10 % en moyenne. Le neuf imite l’ancien, grâce à un secteur locatif en bonne santé et à l’éligibilité en Loi Scellier.

Ces articles pourraient vous intéresser :

État des lieux du marché frontalier

Qu’il s’agisse du pays de Gex ou de la Haute-Savoie, le marché immobilier frontalier avec la Suisse demeure en bonne forme. Dans le neuf comme dans l’ancien, le choix est au rendez-vous. Peut-être un peu trop ?

 

Le Pays de Gex, une situation privilégiée

Aux portes de Genève, de ses institutions internationales et de son aéroport, le Pays de Gex séduit par son cadre de vie à la fois verdoyant, calme et résidentiel. Efficacement desservi et bien équipé en commerces et commodités, ce territoire sis au...

 

Annemasse, une bonne dynamique

Ville moyenne de 32.000 habitants, Annemasse possède l’avantage d’être stratégiquement située à la frontière franco-suisse, à 2 km du canton de Genève. Son marché immobilier, en plein dynamisme, se concentre principalement sur les acquisitions des ré...

 

Le Pays de Gex, un marché à part

Situé entre le massif du Jura et du lac Léman au cœur de paysages verdoyants, le Pays de Gex a pour point fort sa proximité immédiate avec la frontière suisse. Cette position stratégique lui confère un positionnement unique.

 

Le Pays de Gex, un territoire franco-suisse

Dressé entre Jura et Léman, aux portes de Genève, le Pays de Gex a pour principal atout de magnifiques paysages verdoyants et surtout une proximité immédiate des cantons de Genève et de Vaud. Une position stratégique boostée par de performants réseau...

 

La Chautagne, un territoire authentique

Située dans la pointe nord-ouest du département de la Savoie, La Chautagne s’étend sur 8 communes situées au bord du lac du Bourget, le plus grand lac naturel de France.