Le Gard rhodanien et ses villages de choix

Entre le Rhône, l'Ardèche, le Gardon et les plateaux calcaires situés en bordure des Cévennes, la région, à la fois riche de bassins d'emplois et de sites touristiques, conjugue l'art de vivre au quotidien. Dépendant administrativement du Gard, elle serpente le long du Rhône.

Le Gard rhodanien multiplie les entités à taille humaine, dont certaines figurent parmi les plus beaux villages de France. A commencer par Aiguèze et La Roque-sur-Cèze. Roquemaure, édifiée sur la rive droite du Rhône, héberge quelque 5450 personnes. Le vin produit est aussi réputé que l’huile AOC. 15 mn suffisent à rallier Avignon, Orange et Bagnols-sur-Cèze. Le bourg attractif, proche des prises d’autoroute A9 et A7, recèle commerces, écoles et collège. Pont-Saint-Esprit, 10.230 âmes, doit son développement à la construction, survenue au Moyen-âge, d’un pont sur le Rhône, en contrebas du confluent avec l’Ardèche. Non loin de la Drôme, la localité s’anime à la frontière de trois départements, le Gard, l’Ardèche et le Vaucluse, et de trois régions, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Outre le pont médiéval, caractérisé par ses 25 travées et ses 919 mètres de long, la commune dissimule de nombreux édifices religieux, des chapelles, le prieuré et l’église Saint-Pierre. Villeneuve-lès-Avignon bénéficie d’une accessibilité facile, à quelques encablures de la gare TGV. La Ville d’Art, riche de plusieurs sites et monuments inscrits dont le centre ancien, possède « les qualités nécessaires pour capter les flux économiques, sociaux et touristiques ». En l’espace de quinze années, elle attire 2190 habitants supplémentaires, portant le nombre total à 12.098. 29,4 % des actifs travaillent in situ, 47,1 %, sur Avignon.

« Roquemaure séduit les acquéreurs en poste au sein de la capitale du Vaucluse, qui, à budget équivalent, s’offrent un extérieur digne de ce nom », précise Virginie Frenoux d’Ommimmo. La légère remontée des taux et surtout la disparition du PTZ dans l’ancien provoquent le recul, sans doute passager, du primo-accédant. Cette population assure, néanmoins, toujours plus de la moitié des transactions, dans la mesure où la plupart des actes passés demeurent sous la barre des 350.000 €, une somme correspondant à une villa de 140 m2, aux prestations contemporaines, sur un terrain de 1000 m2. La moindre maison de 90 m2, sur une parcelle de 400 m2, démarre à 180.000 €. La spécialiste enregistre quelques demandes au-delà, d’Ile-de-France, du nord du pays voire de Belgique. Un mas en pierres de 280 m2 et son jardin de 8800 m2, affichés à 535.000 €, suscitent actuellement un réel intérêt, auprès de notables du cru, de Belges et de Parisiens, amoureux de vieilles pierres. Tous apprécient l’ambiance campagnarde de l’adresse, sise aux portes des villes et des accès autoroutiers.

« Pont-Saint-Esprit se dresse à 9 km de l’autoroute et à 5 mn de la sortie des gorges de l’Ardèche. On y cultive un vin de qualité ; le marché de l’emploi se porte bien ; et le musée d’art sacré attire de nombreux visiteurs. Tous les samedis, le marché bat son plein », commente Catherine Chantry de Pont Immobilier. 80 % des acheteurs, disposés à injecter jusqu’à 220.000 €, visent l’usage principal. La fourchette haute correspond à un pavillon de 100 m2, doté d’un extérieur de 500 m2, quand des jeunes et des seniors ciblent les appartements T2 et T3 du centre, commercialisés de 80.000 à 150.000 €. La résidence secondaire reste un segment porteur, notamment alimenté par les Anglais, prêts à débourser de 100.000 à 1 M €. La spécialiste évoque la vente récente, moyennant 418.000 €, d’un mas de 200 m2 et de son terrain de 1800 m2 dans le centre de Pont.

« Villeneuve-lès-Avignon constitue la banlieue chic et bucolique de la préfecture vauclusienne. Il y fait bon vivre. La seule nuisance tient au passage du train de fret », poursuit Laurent Mottet de Guy Hoquet L’Immobilier. La demande l’emporte sur l’offre. Malheureusement, il existe un décalage chronique entre la nature de la première et la typologie de la seconde. La majorité des actuelles prises de contact concerne la tranche jusqu’à 250.000 €. Un primo-accédant vient de dépenser 260.000 € dans l’achat d’une unité de 115 m2 à la frontière entre Villeneuve et Les Angles, un quartier commerçant. Or, le stock se compose essentiellement de biens entre 350.000 et 550.000 €. Passé cet intermédiaire, peu actif, des appels visent la gamme au-delà de 500.000 €. A titre d’exemple, il convient de citer cette maison de 190 m2, sur une parcelle de 1000 m2 agrémentée d’une piscine hors-sol, partie à 600.000 € après seulement 25 jours de présence en fichier, ou ces 2200 m2 à bâtir, sis dans une résidence sécurisée des hauteurs en surplomb de la plaine et du fort Saint-André, à 500.000 €. La rareté de foncier explique les coûts élevés. A partir du moment où une référence, quelle qu’elle soit, se révèle correctement estimée, elle trouve preneur très rapidement. Depuis quelques mois, les investisseurs particuliers, mus par la perspective d’une rénovation-revente, affluent. Si la tendance témoigne de la bonne presse de la pierre, par rapport au placement bancaire, il n’en demeure pas moins que la disponibilité ne permet pas de les satisfaire.