Le littoral gardois, du Grau-du-Roi à Aigues-Mortes

Le Grau-du-Roi, 8180 habitants, se dresse en limite de La Grande-Motte. Si jusqu’en 1920 la bourgade reste tournée vers la pêche, elle vit, désormais, du tourisme. Aigues-Mortes, 8340 âmes, s’anime à environ 30 km de Montpellier et à 35 km de Nîmes, misant comme sa voisine sur le concept marina associé à un authentique cœur ancien.

Comme son nom l’indique le Grau-du-Roi s’épanouit de part et d’autre d’un grau, autrement dit d’une entaille dans le cordon littoral, entre le Vidourle et le Rhône. La commune arbore 18 km de plages de sable. Le centre conserve un cadre typique. Le Boucanet se trouve sur la rive droite, tandis que la gauche accueille le quartier du Palais de la Mer et Port-Camargue, un programme de marinas lancé en 1968. Une partie du territoire d’Aigues-Mortes se compose d’étangs. Le canal du Grau-du-Roi établit la jonction entre la localité et la Méditerranée. Les marais salins sont aménagés dès l’Antiquité romaine. Aujourd’hui, on y collecte toujours le sel et élève taureaux et chevaux, quand les touristes arrivent en nombre découvrir le patrimoine médiéval des XIIIe et XIVe siècles contenu dans la cité fortifiée.

« Le Grau-du-Roi arbore un parc immobilier ultra diversifié, du studio-cabine à la villa en passant par le trois/quatre-pièces et la marina. Port-Camargue est l’une des plus importantes cités marines d’Europe avec 60 ha de bassins, 5000 places à flot, 10 ha en terre-pleins et 175 commerces, dont les deux tiers ouverts à l’année », décrit Cyril Larouzière d’Optimhome. Depuis une vingtaine d’années, retraités et familles avec enfants n’hésitent pas à s’y installer. Une école et des villas - environ 120 m2 habitables avec piscine, commercialisés 450-500.000 € - sortent d’ailleurs de terre. Depuis 18 mois, ce marché individuel se révèle compliqué. Les acquéreurs peinent à vendre leur logement dans leur région d’origine, tardant du coup à élire domicile dans le sud de la France. Un appartement classique dans une résidence sans vue mer de la marina vaut 3500-4000 €/m2, de 4000 à 5000 €/m2 avec. Un bien en première ligne dans son jus, pourvu d’un appontement de 3 x 9 mètres, coûte 5000 €/m2, 7500 €/m2 après réfection complète et doté d’un appontement de 5 x 15 mètres. Il s’agit sans doute là d’un des ratios les plus élevés du Gard. Le Boucanet voisine avec la Grande-Motte, où les prix s’avèrent traditionnellement plus élevés. A l’heure actuelle, le secteur situé à 20 mn du centre montpelliérain, caractérisé par un intéressant rapport qualité/prix, est porteur, concerné par la moitié des appels, même si Port-Camargue se pose en rival de taille. Le quartier s’articule autour de l’une des plus belles plages du Grau. Un appartement correctement estimé se vend en quatre semaines aux alentours de 4000 €/m2. Le centre, de l’ordre de 3000 €/m2, est difficile d’accès et relativement pauvre en stationnement, quand les résidences avec parking du front de mer avoisinent 5000 €/m2. Depuis le cœur historique 3h30 de TGV suffisent aux Parisiens pour rejoindre leur villégiature. Le Palais de la Mer, sur la rive gauche, et les studios-cabines, rentables en exploitation saisonnière et synonymes de plus-value à long terme, suscitent, enfin, l’intérêt des investisseurs.

« Port-Camargue se partage, désormais, à part égale entre résidences secondaire et principale. Français et Britanniques, amateurs de yachting, apprécient l’adresse », souligne Anne Sorlin d’Anne Madeleine Immobilier. Généralement, les marinas de Port-Camargue, qui jouissent d’un meilleur accès à la mer que celles d’Aigues-Mortes, remportent leur faveur. Le budget moyen oscille entre 400.000 à 550.000 € pour des surfaces habitables de 80 m2 et des petits appontements. En revanche, les marinas d’Aigues-Mortes se révèlent plus spacieuses, certaines s’accompagnant de jardins et piscines. En outre, les constructions sont plus récentes et davantage conformes au goût du jour. A titre d’exemple, on exige 1 M € en échange d’une maison de 250 m2 sur une parcelle de 600 m2 avec piscine. Beaucoup, sensibles au mode de vie exclusivement pédestre, choisissent l’intra-remparts, habité à 60 % par les autochtones. Une bâtisse de 140 m2 en parfait état, ouverte sur un patio et une petite piscine, s’affiche à 570.000 €. On peut, également, trouver des biens à restaurer entre 200.000 et 250.000 €. Les marinas et Aigues-Mortes intramuros campent autant de micromarchés échappant à la logique de l’immobilier gardois.