Le sud Loire, un parc hétérogène
Par Laetitia Rossi - 14 septembre 2012
Le secteur situé au sud de Nantes arbore différents visages, tantôt urbains, tantôt bucoliques. Une diversité qui se matérialise, également, par un large panel de biens immobiliers et autant de grilles tarifaires. Les agents immobiliers rentrent dans le détail…
Difficile de dresser un portrait exhaustif des communes du sud nantais. Cependant, il convient de distinguer les villes des villages, les configurations urbaines des espaces campagnards, les localités desservies par les transports en commun de celles sans couverture, la première ceinture de Nantes de la seconde. Sans compter que toutes ne bénéficient pas du même niveau d’infrastructures et d’équipements. Autant de paramètres qui, au-delà des qualités intrinsèques du produit, influent sur le prix. 3 km seulement séparent le centre de Rezé du cœur historique de la préfecture. Au confluent de la Loire et de la Sèvre, la cité du sud-ouest nantais, au passé ouvrier et paysan, est, avec 38.215 habitants, la 4e du département. Deux symboles témoignent de la maîtrise de la transition démographique : l’ancien village de pêcheurs de Trentemoult et la Cité Radieuse de Le Corbusier. Vertou, 21.350 âmes, s’épanouit à 7 km au sud-est de la capitale du 44, dans la vallée de la Sèvre nantaise. Contrairement à la précédente, une partie de son territoire demeure consacrée à l’agriculture et fait la part belle au vignoble du Muscadet.
« Rezé arbore un paysage urbain, sur la rive sud face à Nantes, tandis que Bouguenais, La Montagne, Saint-Jean-de-Boiseau et Le Pellerin recèlent des bourgs anciens et des maisons en pierres édifiées sur les rives du fleuve », décrit David Deconinck d’Atout Sud Immobilier. L’histoire de Bouaye est étroitement liée à l’épopée du Muscadet, quand Pont-Saint-Martin, Les Sorinières et La Chevrolière déclinent les charmes de la campagne. Parfaitement desservies par les transports en commun, Vertou et Saint-Sébastien présentent un immobilier de bon standing. Jusque dans les années 1990, Rezé se voit attribuer une image populaire, la bourgeoisie manifestant alors plus d’intérêt pour le nord nantais. Depuis deux décennies, la tendance semble s’inverser. Une maison de lotissement récente de trois chambres, proche de toutes les commodités, vaut là 260.000 €. Parallèlement, un T2 hors secteur aidé oscille de 90.000 à 170.000 €, et un T3, de 110.000 à 190.000 €. Les prix se révèlent nettement plus attractifs que dans le centre de Nantes, simplement séparé par la Loire. 10 mn de tram ou de bus et 7 mn de navibus suffisent à le rejoindre. Relativement stable, la grille tarifaire de Rezé est équivalente aux coûts pratiqués sur Les Sorinières et Bouguenais. Ces derniers dépendent de l’accessibilité à Nantes. Son rayonnement économique rejaillit pleinement sur les adresses limitrophes. La vitesse de croisière s’avère donc satisfaisante. Si les ventes se limitent, en ce moment, aux mutations de vie, il y a moins de stock que par le passé, d’où maintien de l’équilibre.
« Vertou propose toutes les infrastructures d’une agglomération sans en faire subir les conséquences à ses riverains, en partie séduits par la présence du busway et du réseau TAN. Les collectifs restent intimes et agréables à vivre et les bords de Sèvre remportent un franc succès », précise Patricia Volclair de Volclair Immobilier. La demande porte essentiellement sur l’individuel ou le terrain à bâtir pour un budget consolidé autour de 300.000 €. Malheureusement, le foncier manque. Et cette rareté se répercute sur le montant des transactions. Seule solution : l’éloignement de la zone phare. Même constat sur le front de la maison. L’offre se situe aux environs de 500.000 €, lorsque la majorité se dit prête à injecter 400.000 € en échange d’une bâtisse, âgée de moins de dix ans, de 150-200 m2 sur une parcelle de 1000 m2. Certains acceptent la délocalisation vers des communes telles que Les Sorinières, La Haye-Fouassière ou Saint-Fiacre. Les autres préfèrent attendre d’obtenir Vertou, particulièrement bien dotée. Néanmoins, une prise de conscience des propriétaires contribuerait sans doute à dynamiser le marché.