L’Entre-Deux-Mers, un paysage vallonné
Par Laetitia Rossi - 07 février 2013
La région du centre de la Gironde, parcourue par de nombreux affluents, doit sa réputation à son vignoble de blanc sec et son appellation, au phénomène de mascaret pendant lequel la mer remonte les cours de la Garonne et de la Dordogne sur des kilomètres. elle s'inscrit comme un bassin de vie attractif de la rive droite.
Le vaste plateau vallonné fait la part belle aux bastides, moulins, abbayes et églises romanes. 500 km de sentiers, de routes secondaires et de pistes cyclables sillonnent l’espace. Il fait bon vivre au pays de François Mauriac et de Toulouse-Lautrec. Les villes s’appellent Créon, Blasimon, Sauveterre-de-Guyenne, Pellegrue, Monségur, Cadillac, Rions, La Réole, Castelmoron-d’Albret et Saint-Macaire.
« L’Entre-Deux-Mers se partage en deux grands secteurs selon la distance qui les sépare de Bordeaux », précise Lucette Riva de l’Agence Riva, deux enseignes à Latresne et Langoiran. Difficile de trouver un pavillon à moins de 200-250.000 € sur Latresne, une commune de 3300 habitants issue de l’aire urbaine de Bordeaux. Simplement parce que 10 km éloignent les deux villes. Encore faut-il différencier le bas Latresne, un axe passant, et le haut, davantage du goût des amateurs d’atmosphère bucolique et de quiétude. La majorité des transactions se situe entre 350.000 € - le billet requis pour une bâtisse de 100 m2 sans nuisance aucune sur un terrain de 800-1000 m2 - et 550.000 € - la somme demandée en échange d’une maison d’architecte d’au moins 150 m2 et de prestations qualitatives. Les actifs de la CUB cohabitent avec des mutés, sous le charme de la rive droite. Le choix de l’adresse correspond en réalité à celui d’un mode de vie. D’ailleurs, le rythme de la famille se trouve grandement facilité par l’offre commerçante et de services, les associations sportives et culturelles, les établissements scolaires et les systèmes de ramassage. En s’éloignant dans la direction de Baurech et Langoiran, les primo-accédants bénéficient d’une grille tarifaire plus abordable et de paysages de carte postale. Les riverains tiennent farouchement à la convivialité des bourgs de L’Entre-Deux-Mers. Tout l’enjeu d’avenir réside dans la maîtrise de la densification et de l’urbanisation. « Il s’agit de favoriser l’accueil de nouvelles populations sans renoncer à l’authenticité et à l’espace qui font le charme et l’attrait des lieux. »
« Latresne se dresse à 12 km de Bordeaux-centre en bordure de Garonne. Moins densément peuplée, la rive droite reste proche de tous les grands axes », décrit Gérard Dauce d’Agence Aquitaine. 80 % des constructions s’accompagnent de terrains de 2500 m2 et au-delà. L’A10, A62 et A63 desservent le site, à 7 km de la rocade. A distance et bien équivalents, les tarifs sont inférieurs de 20 % aux barèmes pratiqués sur la rive gauche. Le cadre naturel est attrayant. Dès que l’on prend de la hauteur, on bénéficie de vues imprenables sur la Garonne, la vallée ou la capitale girondine. Le ralentissement est davantage imputable au contexte qu’à une réelle difficulté de conjoncture dans L’Entre-Deux-Mers. La nouvelle taxation sur les terrains pourrait impacter davantage la fluidité. De même, la norme RT 2012 entraîne un inéluctable surcoût de construction, que le marché n’est pas en mesure d’absorber.
« L’Entre-Deux-Mers est une succession de microsecteurs. Créon, une cité en plein développement située à 15 mn de la rocade, remporte, par exemple, un franc succès », note Sébastien Rivierre du Cabinet Bedin. Les retraités apprécient les équipements et les maisons de plain-pied du centre, malheureusement rares en fichier - 90 m2 en bon état dans un jardinet de 500 m2 commercialisés 230-250.000 €. Saint-Caprais, Madirac et Sadirac offrent ainsi des solutions de repli. D’autres s’intéressent à la demeure en pierre en milieu diffus, de préférence à flanc de coteau et jouissant d’une vue dominante. Ils déboursent environ 380.000 € en échange d’une bâtisse sur une parcelle de 5000 m2 dans la première ceinture de Créon, sur Saint-Quentin-de-Baron, Cambes ou Langoiran. Certains recherchent un prix attractif. Sur l’axe en direction de Targon, on peut encore trouver des petites habitations indépendantes de 80 m2 à rénover sur 300-400 m2 en plein air, moyennant 100.000 €.