L’Isle-sur-la-Sorgue et ses environs

La ville où naquit René Char connaît une renommée internationale grâce notamment à son village des antiquaires. Proche d’Avignon, la Venise comtadine séduit les Parisiens et les Européens du nord.

A l’origine, l’Isle-sur-la-Sorgue était une cité de pêcheurs, une île au milieu des marécages qui a été peu à peu asséchée par le creusement des canaux, d’où son surnom et ses paysages où l’eau n’est jamais très loin. Dès le XIIe siècle, on y construit des moulins à blé, puis des ateliers pour le travail de la laine et de la soie. Aujourd’hui encore, le promeneur admire les quelques roues intactes qui ont défié le temps. La tour d’Argent édifiée par les Comtes de Toulouse au XIIIe siècle se tient bien droite près du chevet de l’église et la vieille ville a préservé de belles façades gothiques ou Renaissance. Une promenade au fil des ruelles permet d’imaginer ce que fut l’Isle-sur-la-Sorgue. D’ailleurs la commune entretient le souvenir et, chaque année, le premier dimanche d’août, autochtones et touristes se rendent au marché flottant ; les commerçants vendent leurs produits, installés sur des négo chin, des bateaux à fonds plats. L’ère moderne a assisté à la montée en puissance du tourisme et de la brocante et des Antiquités qui font de la ville le centre européen en la matière. Chaque dimanche, avenue des 4 otages, se tient le marché de la brocante et deux fois par an, à Pâques et pour le 15 août, ont lieu la Foire Internationale de la Brocante et des Antiquités, la Foire Internationale d’Art Contemporain et la Foire Internationale du Livre Ancien. Le centre-ville, animé tout au long de l’année, héberge des maisons de village dont la plupart ont été joliment restaurées. Le ticket d’entrée s’élève à 500.000 € pour 100 à 130 m2 habitables avec une petite terrasse et peut monter jusqu’à 800.000 €, voire 1 M € pour un bien plus grand avec un extérieur. Ici, les résidences secondaires prédominent. Car L’Isle-sur-la-Sorgue intra-muros connaît un inconvénient majeur : beaucoup de maisons de village sont occupées, au rez-de-chaussée, par une boutique et il faut passer par le commerce pour accéder aux étages. Un frein à l’achat. Souvent aussi, ces produits n’offrent pas d’extérieur et ils n’ont jamais de garage. Mais leur charme reste indéniable et les Européens du nord (Belges, Hollandais, Allemands et Anglais) plébiscitent leur authenticité.

Quartier chic et très recherché, Saint-Antoine se niche sur une colline. Là se trouvent de belles villas et de grandes propriétés. « C’est la porte d’entrée du Luberon », précise Carola Wagner de Carola Wagner Immobilier, « On y trouve des villas mais également des mas. » Les parcelles sont conséquentes, les surfaces habitables aussi et tous les biens, ou presque, jouissent d’une piscine. Pour une habitation de 200 m2 sur 3000 m2 de terrain, il faut prévoir entre 600.000 et 850.000 €. Une fourchette de prix qu’il faut nuancer. Car si, globalement, les prix ont été revus à la baisse ces derniers mois - la preuve avec cette maison de 140 m2 sur 2000 m2 de terrain qui cherche preneur à 495.000 € -, on peut aussi visiter une maison de 380 m2 sur 6000 m2 de terrain, avec vue sur les Alpilles et le Luberon qui est à la vente pour 1.295.000 €. Comme toujours, la rareté fait le prix. Les Français (certains en résidence principale) sont bien présents sur ce secteur qu’ils partagent avec les Européens du nord. Sur la route qui mène vers Avignon, les produits sont légèrement moins chers. On peut acquérir une maison pour 350.000 € et on bénéficie d’un accès facile et rapide vers la gare d’Avignon TGV. Le TGV, qui met Paris à 2h50 de l’Isle-sur-la-Sorgue. Pris d’assaut, notamment par les actifs et les retraités locaux, les rares appartements sis dans des programmes neufs voient leur mètre avoisiner les 3500 €.

« La commune manque de foncier et les actifs sont obligés de se loger dans les villes et les villages aux alentours », explique Gisèle Lantelme de La Rode Immobilier. A 5 kilomètres de l’Isle-sur-la-Sorgue, Lagnes est un charmant village perché sur une colline. De là, les vues sont superbes et la commune bénéficie de toutes les commodité : crèche, écoles maternelle et primaire, médecin, pharmacie et commerces de bouche. A rénover, une maison de village y vaut environ 150.000 €, un prix qui double si le bien a déjà été restauré. On trouve aussi des maisons indépendantes (compter 400.000 € pour 3 chambres sur 800 m2 de terrain et 600.000 € pour un bien similaire mais avec des prestations de meilleure qualité), ainsi que de belles propriétés qui offrent des espaces conséquents. Une maison possédant quatre ou cinq chambres, avec une piscine, sur une parcelle de 5000 m2, s’acquiert moyennant 600.000 à 800.000 €. Pour les actifs locaux, dont le budget moyen équivaut à 250.000 €, la plupart des produits restent chers. Lagnes séduit surtout les étrangers à la région, Parisiens, Lyonnais et Européens du nord. « Nos clients recherchent des villages typiques, au charme évident et Lagnes en fait partie », remarque Martine Sanchez de Soleil de Provence. La location, quant à elle, affiche des prix allant de 600 €/mois pour un T2 à 900 €/mois pour un T3 ou une maison.

Les professionnels s’accordent à reconnaître que le charme et la notoriété de L’Isle-sur-la-Sorgue et de ses environs immédiats leur confèrent un prestige qui ne se dément pas avec le temps. Les Belges, Suisses, Allemands et Hollandais, sans oublier les Parisiens sont toujours demandeurs de biens authentiques, dans un environnement ensoleillé. Et en ces temps d’incertitude, la pierre demeure une valeur plus sûre que jamais.