Lorient et la côte

La commune bretonne, située dans le département du Morbihan à l’embouchure du Blavet et du Scorff, héberge 58.400 personnes. Les deux cours d’eau se déversent dans la rade, avant de se mêler à l’océan Atlantique. Lorient, comme sa côte, est tournée vers la mer, un paysage magnifique mais également un incontournable pourvoyeur d’emplois.

Les premières traces de l’homme dans la région remonte à 3000 ans avant Jésus-Christ, tandis que le port de pêche se développe après la première guerre mondiale. Kéroman voit d’ailleurs le jour en 1920. Pendant le second conflit, la zone, occupée par les Allemands, est bombardée à plusieurs reprises, avec une violente intensité entre 1943 et 1944. Un tiers des Lorientais travaille aujourd’hui dans une administration, dans la santé, l’éducation ou l’action sociale. 23 % tirent leur revenu du bâtiment ou de l’industrie, le reste, du tertiaire. « La ville aux cinq ports », un surnom en référence aux espaces réservés à la pêche, au commerce, à la plaisance, au voyage et à l’activité militaire, génère 12.000 emplois directs et indirects dans le domaine. Le siège de la chambre de commerce et d’industrie n’abrite pas moins de 80 installations sportives, dont le centre aquatique et la base nautique. Larmor-Plage, sur la côte, où se succèdent cordon dunaire, milieux urbains, littoral rocheux et plages de sable, mise sur le tourisme balnéaire. Ploemeur s’inscrit comme la 4e ville du département avec 20.000 habitants. La localité se partage en deux mondes : les 17 km de façade maritime et la campagne ponctuée de sentiers. Elle accueille un centre commerçant et animé, des établissements scolaires jusqu’au lycée, ainsi que des outils culturels tels que la médiathèque ou la salle de spectacle.

« L’un des principaux atouts de Lorient reste la qualité de vie. Axée sur la mer, elle présente des infrastructures culturelles et un parc immobilier plus abordable que ceux du golfe du Morbihan et de Vannes. Seulement 5 minutes de voiture séparent le cœur des premières plages. Le plan d’eau ne manque pas d’intérêt. L’île de Groix campe son point d’orgue », décrit Didier Grandjouan du Cabinet Rousset. Les Lorientais apprécient les maisons de ville 1900-1930 des quartiers Merville, Nouvelle-Ville et Carnel édifiés non loin des halles et du théâtre. Beaucoup espèrent dénicher un appartement dans une résidence récente avec terrasses, ascenseur et garage. Or, le foncier est rare, à l’instar de ce type de biens, de l’ordre de 2000-2500 €/m2 à condition de bénéficier d’une belle adresse et de prestations irréprochables. La clientèle étrangère n’est pas très présente. Elle préfère les tarifs abordables du centre Bretagne ou les stations réputées, au nombre desquelles figurent Carnac, Quiberon et Dinard.

Etabli à Ploemeur, Dominique Dupont-Huin de D&H Immobilier commercialise évidemment la 4e ville du Morbihan, mais aussi Larmor-Plage et Guidel. Ploemeur regroupe un aéroport, un tissu commerçant aussi varié que fourni et des univers aux ambiances tantôt marines, tantôt bucoliques. La proximité de la quatre-voies ralliant Nantes, Vannes, Rennes, Quimper et Brest est un avantage. Les villas 1900 édifiées à Larmor lui assurent une réputation bien ancrée que ne devraient pas démentir le casino et le centre de thalassothérapie vraisemblablement attendus. Depuis dix ans, Guidel fonctionne comme le site de report des deux précédentes. Dès 2000, de nombreux lotissements sortent de terre. Une maraîchère de 120 m2, proche du bourg de Ploemeur, oscille de 300.000 à 350.000 € ; une bourgeoise 1900 en parfaite condition - 200 m2 avec du cachet - est susceptible d’atteindre 500.000 e, alors qu’un appartement de 60 m2 et de moins de dix ans, dans un immeuble avec parking et ascenseur, s’échelonne de 200.000 à 210.000 €. Enfin, une villa balnéaire de 150 m2 sur le front de mer de Larmor avoisine 900.000-1 M €. 20 % des acquéreurs visent l’achat secondaire en prévision de la retraite. 80 % travaillent à 5 km à la ronde.

Le marché lorientais est large et offre une typologie de produits variée, induisant des grilles tarifaires ultra différenciées. Le centre - Merville, Les Halles et Le Manio, à mi-chemin entre la gare et les voies express - attire les jeunes primo-accédants autant que les seniors. Parmi les dernières ventes, Gwenaëlle François de Belz Immobilier et Jacques Douaud de Jacques Douaud Immobilier évoquent une construction individuelle des années 70 de 85 m2 à rafraîchir, à 165.000 €, 95 m2 à relooker du côté du Manio, à 185.000 € ou encore 120 m2 sur Nouvelle-Ville, à 360.000 €. Ce niveau de transaction est déjà rare sur Lorient. Tout segment confondu, le budget moyen tourne autour de 250.000 €. A titre d’exemple, un appartement de 80 m2 à rénover coûte 95.000 € et 72 m2 dans les mêmes conditions, 125.000 €. Les actes passés concernant le collectif font généralement état d’une fourchette comprise entre 1300 et 1800 €/m2. Sur la côte, l’heure est à la transition : « Les trois dernières signatures orchestrées par l’agence demeurent inférieures à 200.000 €. C’est en tout cas la somme requise contre une maison de 80 m2 à Saint-Hélène. La prise de décision prend de trois à six mois. Les négociations se révèlent âpres, d’autant que les stocks sont importants. Les vendeurs se montrent, en outre, peu enclins à revoir leurs prétentions à la baisse. Une maison de 160 m2 face à l’île de Groix vient de trouver preneur moyennant 630.000 € après deux ans d’affichage à 1 M €. » Reste toujours à trouver le point d’équilibre.